Lorsqu’on se fait un repas aux micro-ondes, ce qui compte, ce n’est pas tant le micro-onde que les plats surgelés. Cette vaillante maxime caractérise facilement la soirée à venir.
Réchauffer La Planète des Singes [TMC ; 20h40] de Tim Burton, ce n’est pas comme réchauffer Sphère [W9 ; 20h35]. Dans le premier on pense à tort que Tim Burton ranime un vieux film de 1968 avec Charlton Heston (qui, le pauvre n’avait plus le même charisme qu’à l’époque, passé du Dieu Grec au vieux faite-chier pro arme) et ses quatre suites pas terribles, alors qu’il relit fondamentalement le roman original de Pierre Boulle et s’amuse à employer Charlton Heston à contre-emploi dans un plaidoyer contre l’armement d’anthologie. Malheureusement ce film pousse Tim Burton touche à ses limites de réalisateur, essentiellement dans les scènes en extérieur au soleil (où il progressera soudainement avec un Big Fish plus adapté à sa fantaisie), mais le travail des acteurs poilus est hors-norme et Tim Roth est époustouflant dans son interprétation simiesque. Dans Sphere, Barry Levinson (Good Morning Vietnam, Rain Man, ou le Secret de la Pyramide) adapte Michael Crichton (Jurassic Park, Soleil Levant, Harcèlement…) avec un résultat assez mitigé, puisque d’une idée faussement originale (des scientifiques vont visiter un vaisseau spatial perdu dans les profondeurs et tombent sur une sphère qui leur donnera un mystérieux pouvoir), il tire un film assez banal, proche d’Abyss, des X-Files, de la 4ème dimension. Le casting plutôt alléchant sauve la mise : Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel Jackson, Peter Coyote, Liev Schreiber et surtout la Sphère sont bien en place.
Un peu comme Steve Martin et Eddie Murphy lorsqu’ils font les pitres dans Bowfinger, Roi d’Hollywood [NRJ12 ; 20h35]. Le premier est producteur de série Z et veut engager la superstar de second pour tourner dans son nanard. Face à son refus, il se contente tout bêtement de le filmer en caméra caché, ou d’engager son sosie… si le cinéma était si facile, tous les films seraient Bowfinger, Roi d’Hollywood… Faut que je réfléchisse sérieusement à cette idée.
Une fois n’est pas coutume Arte se détache du lot… (et réussit parfois des exploits phénoménaux, comme les 2 millions de téléspectateurs enthousiastes à l’idée de retrouver Isabelle Adjani, vendredi soir, poussant la chaîne vers ses plus beaux records)… Propriété Interdite [Arte ; 20h45] est le second film du regretté Sidney Pollack (On achève bien les chevaux, Les Trois jours du condor, Tootsie, Out of Africa…) et sa première rencontre avec Robert Redford. Il y filme Nathalie Wood, le Deep South humide moite et pluvieux, une pièce de Tennessee Williams comme si on en avait tous en nous quelque chose de lui, un grand mélo au plus classique sens du terme, mais avec une brièveté frustrante et une émotion parfaites.
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