jeudi 9 avril 2009

Super Zap Me



Allons directement à l’essentiel de nos pérégrinations dans l’univers fantasmagoriques de la TNT : qu’est-ce qu’on peut regarder sans devenir malade ou dingue, ce soir ?

Rien ou presque. Prenez Super Size Me [Arte ; 20h45], ou comment un type décide de ne bouffer qu’au MacDo pendant un mois histoire de voir comment son corps réagit. Etrangement, son esprit aussi réagit…

Voyez la Tourneuse de Pages [France 3 ; 20h35], ou comment Catherine Frot, pianiste aguerrie mais en manque de confiance fait appel à Déborah François pour lui tourner ses pages, sans se douter que cette dernière à un compte musical à régler depuis l’enfance et que la vengeance se mange très très froide.

Tentez Golden Child, l’Enfant Sacré du Tibet [France 4 ; 20h35], où Eddie Murphy respecte presque toutes les règles du film d’aventures des années 80 que nous décrivions il y a peu encore, sauf que c’est lui le trouillard (quoique pas trop tout le temps).

Essayez donc Crocodile Dundee [W9 ; 20h35] ou comment respecter parfaitement toutes les règles du film d’aventures des années 80, mais sans être un film d’aventures, et seulement pour la moitié du film, Crocodile Dundee baroudeur australien sortant de sa brousse pour New-York (sans même passer par la case Sidney, c’est grave !)

Virez sur la Rencontre avec Joe Black [NRJ12 ; 20h35] ou comment la Mort s’ennuie un peu et ne trouve rien de mieux à faire que se mettre dans la peau de Brad Pitt pour accompagner Anthony Hopkins dans la vraie vie (de riche bonhomme à l’itinéraire gâté).

Sautez sur Phénomène [TMC ; 20h35] ou comment un doux gentil rêveur pas futé devient d’un coup un génie parce qu’une lumière l’a traversé pour son anniversaire.

Et plus tard, pour sombrer royalement, Kevin Costner, veuf qui a du mal à faire son deuil voit des apparitions de feue sa femme. Ça s’appelle donc Apparitions [TF1 ; 23h40] et c’est à devenir dingue de tristesse.

Bon au pire, M6 vous propose du foot : Paris Saint Germain / Dynamo Kiev [M6 ; 20h40].

mercredi 8 avril 2009

Express...


Vous en avez assez des soirées, où vous ne savez pas quoi choisir ? De ces jours où toutes les chaînes se livrent une dure concurrence à ne plus savoir quelle touche de la télécommande utiliser ? De ces moments où vous pleurez des yeux parce que vous loupez une bombe sur la deux, en riant de la bouche face à la dynamite de la une ?

Soyez heureux, vous voici exaucés !

Rien à faire, si ce n’est attendre 23 heures et un polar espagnol à la construction surréaliste sur Arte ! La Nuit des Tournesols [Arte ; 23h00] est la rare fiction à tirer son épingle du jeu cathodique. Avec sa construction tout en flashbacks et ses six points de vue sur une seule et même affaire criminelle rurale et irrésolue…

Comme quoi des fois c’est tout simple… comme un vendredi.

Ça m’aurait fait un merveilleux article pour le premier avril.

mardi 7 avril 2009

Tout un chapelet pour peu de perles

Avez-vous déjà imaginé le programme télé comme un chapelet de messages qui s’imbriquent plus ou moins maladroitement ? Non ? Vous devriez essayer.

Par exemple aujourd’hui, croyez-vous que le Docteur House va tout quitter pour changer de vie, faire le Casque Bleu dans l’arsenal de Villareal, nourrissant le monde, fiers de ses rides, à la recherche d’une nouvelle étoile dans son camping-car ? Ce tendre voyou pour quatre-vingt-dix minutes d’enquêtes d’action noiera-t-il ses sombres souvenirs entre une vhs de Robocop ou une seconde de Babe le cochon devenu berger ?

C’est aussi simple que ça… Mais reprenons.

Ce soir, le Dr House [TF1 ; 20h45] officie, juste avant que Pascal le Grand Frère s’y mette [TF1 ; 20h51]. Comme nous vous l’indiquions la semaine dernière, le Dr House est là pour vous les mardis quand il y a foot le mercredi sur TF1 et foot le mardi sur Canal+. Quant à Pascal le Grand Frère, il doit aujourd’hui sauver David, un adolescent en perdition, 17 ans, viré du lycée, qui fait perdre la tête à sa mère Marie-Antoinette.

Jean-Luc Delarue nous propose un magazine de société : Tout Quitter pour changer de vie [France 2 ; 20h35]. Comme son nom l’indique, nous allons suivre les péripéties de gens qui quittent tout pour changer de vie. Evidemment nous sommes en droit de nous demander s’ils n’ont pas plutôt changé de vie parce qu’ils avaient tout quitté… (hum)… Bon et puis il y a « tout quitter » et « tout quitter », un couple qui part ouvrir un gîte dans les Vosges, est-ce vraiment comparable avec Nathalie et Denis partis avec leurs enfants vivre sous des tentes en Amérique du Sud ? Nul doute que Jean-Luc saura nous donner l’envie de devenir nomade, quitte à éteindre la télé.

Dans Casque Bleu [France 3 ; 20h35] Gérard Jugnot remmène Victoria Abril sur les terres de leur lune de miel, afin de se rabibocher après un écart (ridicule) de sa part. Pas de bol, c’est la guerre qui éclate ! D’un film qui pourrait se voir se succéder huit mille scènes de quiproquos en temps de guerre, trois mille dialogues de couple qui se déchire, Gérard Jugnot qui est aussi derrière la caméra, fait preuve d’une sobriété et d’une tempérance qui seront sa marque de fabrique pour la suite de sa carrière (exception faite des Bronzés 3, et autres Auberges Rouges, où il retombe sous la coupe de ses anciennes influences). Résultat, ces Bronzés, version balkan et casque bleu finissent en plaidoyer pour la paix… des ménages.

Je ne dirai rien sur Villareal – Arsenal [Canal+ ; 20h45] le match des quarts de finale de la Ligue des Champions, parce que comme beaucoup d’entre vous, je ne l’ai pas vu. Néanmoins, c’est le match de foot qui établira la supériorité de l’artillerie sur la marine, ou l’inverse. Etant donné que les uns sont surnommés « Le Sous-Marin Jaune » et les autres « Les Gunners »…

Ailleurs on est Fiers de nos rides [France 5 ; 20h35]. Ce documentaire traite de la nouvelle image des seniors, et des plus jeunes, les quinquas, bien dans leurs peaux et leurs prothèses dentaires, établissant une nouvelle culture de la beauté âgée. Sur Arte, on s’interroge sur l’alimentation à l’heure de la mondialisation, We Feed the World, le marché de la faim [Arte ; 20h45] pointe le doigt sur les incohérences de la production agro-alimentaire mondiale, de la déforestation, à l’unicité des cultures, en passant par le gaspillage de masse. Un documentaire peut en cacher un autre, sur France 4, JPL en camping-car : un toit pour moi [France 4 ; 20h45] va à la rencontre des Français qui invente des solutions pour se loger, squatt des immeubles vides, cabanes dans les bois, camping-car et tentes Décathlon, tout y passe. Pour la déco, il faut penser à la récup’. Enquête d’action – Business de la récup : bons plans et aranaque [W9 ; 20h35] vous y aide. Les Français sont quinze millions à chiner, brocanter, farfouiller, voire à faire les poubelles… W9 ne les a pas loupés.

Certains documentaires vont jusqu’à en mixer plusieurs. Les problèmes du logement et des rides sont abordés sans concession dans 90’ Enquêtes – Personnes âgées : le scandale des maisons de retraite [TMC ; 20h40]… Les équipes d’enquêtes de Carole Rousseau se sont lancées à fond dans le sujet pour un constat édifiant : la souffrance est réelle dans les maisons de retraite…

Heureusement, quelques films donnent le change… (hum)… Robocop : Prime Directives – Dark Justice [NRJ12 ; 20h35] dit tout dans son titre… Robocop est robot et flic, il a des directives qui ne vont pas dans le sens de la justice. Dans Dark Memories [Virgin17 ; 20h40], une jeune fille a des souvenirs lugubres lorsqu’elle doit retourner dans la maison de sa grand-mère récemment décédée. Tout ceci n’est pas très catholique, et c’est tout à fait paranormal.

Le meilleur film de tous les temps avec une 4L, c’est A la Poursuite du Diamant Vert [NT1 ; 20h35], c’est aussi l’un des meilleurs films avec un diamant ! avec le Diamant du Nil [NT1 ; 22h30]. Le film d’aventures à la sauce eighties, c’est ça : un baroudeur mal rasé, une fille plus ou moins intello mais très maladroite et trouillarde, et un petit trublion pour mettre l’ambiance. La série des Diamants respecte totalement ce genre de bandes dessinées.

Le film d’enfants c’est un autre genre, on y affirme ses rêves, malgré l’opposition des autres, et surtout malgré la stupidité du postulat de départ. Du coup, Babe le cochon devenu berger [Gulli ; 20h35] est un cochon qui devient chien de berger (et pas berger comme le titre l’indique). Au moins, il fait fi des railleries, de son état porcin, et il affirme son rêve…

Enfin, il ne manque plus qu’à être séduit par le Tendre Voyou [Direct 8 ; 20h40]. Ce tendre voyou c’est Bébel, le Bébel, Jean-Paul Belmondo, le gigolo qui vivote dans sa voie professionnelle, et qui n’arrive pas à s’en sortir…

Alors, si vous voulez que le Docteur House parte tout quitter pour changer de vie, faire le Casque Bleu dans l’arsenal de Villareal, nourrissant le monde, fiers de ses rides, à la recherche d’une nouvelle étoile dans son camping-car ? Que ce tendre voyou pour quatre-vingt-dix minutes d’enquêtes d’action noie ses sombres souvenirs entre une vhs de Robocop ou une seconde de Babe le cochon devenu berger, il va falloir que vous achetiez des piles pour votre télécommande.

Et bien entendu, avec tout ça, j'ai encore zappé la Nouvelle Star [M6; 20h40]...


lundi 6 avril 2009

On prend les mêmes que jeudi et on recommence



Si jamais vous aviez survécu conquis à la soirée spéciale de jeudi dernier consacrée par Arte à Doris Day, vous pourrez largement en reprendre une part aujourd’hui toujours sur Arte. En effet, Doris revient dans un genre totalement différent du film noir de jeudi, comme le titre l’indique rapidement : Un Pyjama pour deux [Arte ; 20h45]… Le scenario tout en pyjama de ce film relate le schéma classique de la jeune fille rangée (voire coincée) versus le voyou insolent (voire mordant)… Pour le coup, ils sont publicitaires, collègues, adversaires, puis amants. Comme quoi on savait déjà faire de bons films avec Meg Ryan dans les années 60.

Vous avez aimé Collatéral le blockbuster de jeudi dernier sur M6 ? jetez-vous dans le blockbuster du lundi : avec OSS 117 : le Caire nid d’espions [M6 ; 20h40]. Pas la peine de forcer le trait de la critique pour résumer les aventures de l’agent secret français des sixties (qui n’est certainement pas une franchouillarde imitation de James Bond qui lui-même n’était qu’une imitation d’OSS 117)… parce que cet OSS 117 est le onzième de la série ! (ou dixième, selon que l’on compte ou pas l’épisode 2, Le Bal des Espions, avec Michel Piccoli qui pour des raisons de droits cinématographiques n’a jamais pu être estampillé OSS)… Mais je m’égare.







Pour poursuivre notre réflexion sur le retour du jeudi, penchons-nous sur le cas des deuxièmes parties de soirée. Jeudi, Brian de Palma plagiait Brian de Palma pour Femme Fatale. Ce soir, il plagie Brian de Palma pour Snake Eyes [NRJ12 ; 1998]. Des preuves ? Même plan d’ouverture que pour Mission Impossible, le héros apparaît dans un écran de télévision et sort du cadre pour apparaître sur votre écran à vous. L’excellentissime plan séquence d’ouverture (17 minutes de virtuosité !!! on apprendra d’ailleurs trois ans après la sortie du film qu’il s’agit de trois plans séquences montés numériquement à la perfection !!!!), Brian de Palma l’avait déjà tenté dans le Bûcher des Vanités. Et puis la signature même de de Palma, à savoir rebondir sur l’œuvre d’Hitchcock ! femmes incendiaires et démystification du flashback (comme Alfred l’avait magistralement démontré dans le Grand Alibi)… Néanmoins, le résultat est particulièrement plus réussi que pour Femme Fatale, comme Brian de Palma le montrera par la suite, sans être transcendant, à se reproduire lui-même, il épure son style jusqu’à passer pour un vieux maître du classique. Qui l’eut cru il y a trente ans ?

Voilà pour la jeudisation des lundis… Si jamais vous désirez ne pas chambouler les calendriers hebdomadaires, rien ne vous empêche de retrouver Joséphine Ange Gardien [TF1 ; 20h45] dans le monde du rugby, ou FBI Portés disparus [France 2 ; 20h35]. Si jamais vous aviez loupé Copland [France4 ; 20h35], il y a quelques semaines (voir notre avis), France 4 vous offre une seconde chance.

Au pire, Direct 8 vous propose une Enquête Inédite [Direct8 ; 20h40] sur les coulisses des matchs PSG OM. Comment les autorités se préparent au match au sommet du championnat de France ! Passion, violence, amour du maillot… on s’étonnera quand même de la programmation d’une telle émission, qui deux semaines auparavant, juste après PSG-OM aurait semblé d’actualité, ou mieux encore, à une époque où ses matchs faisaient des ravages dans les tribunes. Car les puristes souligneront que cette année, alors que les Parisiens ont humilié les Olympiens au Vélodrome, et que ceux-ci ont rendu la pareille à ceux-là au Parc des Princes, aucune violence notable n’a été à noter.

Enfin, TMC vous propose le classique de la soirée : Opération Dragon [TMC ; 20h40]. Un classique ? me direz-vous, alors qu’à sa sortie, des critiques précisèrent que « Lee se battait comme on faisait l'amour, d'où ces plans où le combattant frappe vers la caméra, donc vers le public, pour le faire participer comme un spectateur de film porno lambda »… Et pourtant… Espèce d’aventure très cheap, interraciale, sur les riffles de Lalo Schiffrin, Opération Dragon est avant tout un film qui ne se la joue pas, parce qu’il n’en avait pas les moyens. Jamais en effet l’histoire, sa chorégraphie (assez statique), ses audaces et prouesses techniques (la fameuse scène des miroirs) ne cherchent à s’inscrire comme précurseurs au cinéma. Opération Dragon ressemble à une bonne série B, appliquée, soignée, passée à la postérité presque par hasard, non seulement parce que Lee devait mourir peu de temps après la sortie du film, mais aussi parce qu’à une période de défaite totale au Vietnam des raccourcis faciles faisaient de Lee un résistant, et qu’à la même période d’émergence de la blaxploitation, l’alliance tacite de trois héros de couleurs différentes rendait tout le monde content. Opération Dragon est un film qui ne s’apprécie que déshabillé de sa légende de classique. Au contraire même, c’est avec ses clichés ethniques gros comme des maisons de géants qu’il faut le regarder, car il s’agirait plutôt d’une photographie du scénaristiquement (in)correct des années 70. Avec son triumvirat de héros tricolores, Lee, Saxon et Kelly, Opération Dragon aligne les lieux communs à coups de parallèles entre les uns et les autres. Qu’on amène des filles aux héros, et l’un d’eux reste chaste (bon, vu qu’il fait l’amour quand il combat, il s’économise), le second se contente d’une seule et unique compagne blanche, (ce n’est pas qu’il s’économise), et le troisième se croit au supermarché (bien décidé à être à la hauteur de la réputation de sa communauté très portée sur la chose). C’est en ce qu’il contient de scènes gratuites et racoleuses qu’Opération Dragon est devenu et reste une pépite sociologique.


vendredi 3 avril 2009

Le vendredi à l'endroit



Le vendredi soir à la télé les programmes partent en week-end. Il faut les voir se donner tous rendez-vous à la gare, et prendre le train pour le soleil. Le jeudi soir, dans un sursaut d’ingéniosité ils se sont excités comme des fous (me forçant à écrire un article immense que personne n’ose lire jusqu’au bout, sauf quelques courageux), et puis le vendredi, y a plus personne, et ce jusqu’au dimanche (où je vais me retrouver avec pas moins de dix films à décrypter !!!)…

Bon quand je dis qu’il n’y a plus personne, j’ai mauvaise langue. La preuve, tous les vendredis en période scolaire depuis que mon monde est monde, Georges Pernoud est là pour Thalassa [France 3 ; 20h35]. Quant à Naguy, il présente un Taratata [France 4 ; 20h35] qui sera multidiffusé… et Jean-Pierre Pernaut sera là aussi ! Resté dans les locaux de TF1 après son journal de treize heures, et en attendant le combien ça coute du dimanche, JP nous propose une soirée agréable en compagnie d’Emilie Mazoyer. Le programme ? tout un melting pot d’extraits de journaux télévisés du monde entier, illustrant des histoires plus extraordinaires (voire extraordinairement débiles) les unes que les autres comme un gamin de six ans qui prend la voiture de ses parents pour aller à l’école, et, bien sûr comme toujours avec JP des histoires où les forces publiques dépensent de l’argent public inutilement lors d’activités débiles, comme ses flics qui lors d’une descente, se trompent de porte. Quoi de plus normal ? Mais bon, ça s’appelle quand même Le Monde à l’Envers [TF1 ; 20h45].

jeudi 2 avril 2009

Reines d'une soirée



Aujourd’hui, cher lecteur, accompagne-moi dans la jungle du paysage audiovisuel de la TNT. Entre deux ou trois parasites hertziens, une pixellisation excessive de l’image, une publicité pas raccord, nous pourrions bien mettre le doigt sur LA femme.

Toute une brochette, comme par exemple celles-là qu’il faut absolument décoder (comme souvent d’ailleurs) les Desperate Housewives Saison V [Canal+ ; 20h45] qui ont chassé ce gentil petit Dexter de l’écran. Il n’est pas coutume ici d’exposer les programmes de Canal +, néanmoins, cette diffusion avancée de cette série (les saisons des Desperate Housewives débutaient jusque là en septembre sur la chaîne cryptée) méritent qu’on y jette un œil. Non pas pour l’intrigue, mais pour cette programmation prématurée. Vraisemblablement il s’agit de lutter contre le téléchargement illégal. D’où deux questions : la saison V s’étalant de septembre 2008 à mai 2009 aux Etats-Unis, passe en Italie depuis Novembre, en Belgique et au Québec depuis deux semaines, la diffusion n’est-elle pas un peu en retard ? qu’est-ce que ça change pour une chaîne payante, parce qu’on ne nous fera pas croire que ce sont les pages de publicité de 20h50 pré-désespérées de la ménagère de moins de cinquante ans qui font vivre Canal ?

Sur ce, continuons notre exploration… les aventures de Desperate Housewives seront suivies de Weeds [Canal+ ; 22h10], les aventures de Nancy elle aussi Desperate Housewive, mais en plus veuve et dealeuse à ses heures perdues, (et elle en a perdu vachement beaucoup).

La Fashion Victime [TMC ; 20h40] est un autre type de donzelle que nous ne saurions trop vous conseiller d’éviter. Reese Witherspoon, la fashion victime en question est styliste à New-York et doit épouser le fils du maire, tout roule pour elle, sauf qu’elle n’est pas encore divorcée de son bouseux de mari qui vit toujours en Alabama. Alors elle rentre à la maison pour obtenir sa signature. Bien sûr, tout ne se fait pas sans les heurts que l’on ressentait déjà dans Le Rat des Villes et le Rat des Champs, ou dans le Loir et Cher de Delpech. On comprend mieux pourquoi le titre original était Sweet Home Alabama. Toujours est-il qu’ainsi résumé, ce film trouve tout de suite un charme merveilleux… et j’aurais presqu’envie de le voir…

Mais je lui préfère a priori les héroïnes de Reines d’un jour [France 4 ; 20h35], déjà parce que parmi les héroïnes de ce film choral se cachent des héros. Mais en tant que chronique du quotidien d’un seul jour, Reines d’un jour saute d’un personnage à l’autre et n’a pas la linéarité d’une Fashion Victime (et c’est parfois dommage)… et les chaos du jour nuisent parfois à l’homogénéité du tableau, car on ne le dit jamais assez un film choral réussi est souvent un film patchwork d’un seul fil. (Cette phrase est magnifique, faudra que je la ressorte).

Toujours des femmes, toujours des femmes, et des blondes assassines !

Soirée Doris Day sur Arte, Piège à Minuit [Arte ; 20h44] (oui, 20h44, c’est ultra précis), suivi du documentaire Doris Day superstar [Arte ; 22h30], un film et une rétrospective nécessaires, le premier pour savoir qu’un sous-Hitchcock n’est pas forcément un mauvais film et le second pour se rendre compte que Marylin a éclipsé bien des carrières qui n’avaient rien à envier à la sienne. Autre blonde d’un autre temps (mon Dieu, quelle transition de goujat) Mireille Darc propose un documentaire sur la fin de vie, Voyage vers l’Inconnue [France 2 ; 22h45] démystifie la mort en laissant parler face caméra des mourants (quoique ne sommes-nous pas tous mourants quelque part ?)… Documentaire salué sur tous les plateaux télé promotionnels, comme sensible, humain, vrai, il laisse croire qu’on aime encore plus la vie, après l’avoir vu…







Juste après sur TF1, il en reste encore une : la Femme Fatale [TF1 ; 23h45]. C’est assez dommage, ce film semble complètement pompé de la filmographie de Brian de Palma, un film de fan assurément, qui mêle voyeurisme et photographie, enregistrements magnétiques qui dévoilent un peu trop le passé comme dans Blow Out ou Body Double, deux filles qui se ressemblent trop pour que ce soit vrai comme dans Body Double, une foison de travellings qui longent les bâtiments la nuit, des scènes de toilettes, des références hitchcockiennes… et j’en passe. Femme Fatale est un film de de Palma. Gangsters, mystification, échange d’identités, des ingrédients parfaits pour un réalisateur qui ne s’ingénie pas trop, ne force pas son talent, et finit par un film presque nian-nian.







Ou sinon, y a des films sans trop de filles. Comme Hollywood Homicide [NRJ 12 ; 20h35] le buddy movie qui tente de nous faire croire qu’Harrison Ford est une star sur le retour et Josh Hartnett une star en devenir. Malheureusement, vue que la mayonnaise ne prend pas dans cette enquête policière hollywoodienne, Hollywood Homicide ressemble à une comédie policière sans intérêt, pas mauvaise et pas bonne à la fois. Mais évidemment, vous allez me dire : qu’est-ce qu’un buddy movie ?

C’est un genre cinématographique hors-du-commun qui consiste à réunir à l’écran deux héros très différents qui doivent vivre des aventures ensemble. Le genre a toujours bien fonctionné dans les comédies policières américaines. D’ailleurs là-bas aux states, on ne dit pas buddy movie, mais carrément buddy cop, référence faite à 48 heures (Eddie Murphy + Nick Nolte), l’Arme Fatale (Mel Gibson + Danny Glover) ou Rush Hour (Jackie Chan + Chris Tucker)… à l’évocation de ces trois exemples, il ne faut pas se méprendre : il ne suffit pas de mettre un flic noir avec un flic d’une autre couleur : La Relève (Clint Eastwood + Martin Sheen). Parfois on a même pas besoin de policiers, comme Pierre Richard et Gérard Depardieu l’ont prouvé à maintes reprises : la Chèvre, les Compères… ou Louis de Funès et Bourvil dans la Grande Vadrouille, certainement le meilleur buddy movie de tous les temps.

Ce qui nous emmène à Collateral [M6 ; 20h40] Tom Cruise et Jamie Foxx qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam, doivent passer la nuit ensemble le temps qu’un tueur refroidisse plusieurs cibles dans tout Los Angeles. Et bien détrompez-vous ! ce n’est pas un buddy movie, dans le sens où les héros ne vivent pas les aventures ensemble, mais plutôt l’un contre l’autre (au sens le plus frigide du terme). Cruise tueur à gage (dont malheureusement la seule performance tient à avoir fait une couleur) se sert de Foxx un taximan paumé pas très confiant en lui, pour aller d’un meurtre à l’autre. Commence un huis-clos en pleine ville, celui d’un otage en taxi dans une ville qui ressemble à une succession de rues dangereuses. Filmé par un génie des extérieurs nuit, Collateral souffre essentiellement d’un Tom Cruise qui se croit tiré d’un bon Melville et qui semble avoir voulu jouer à Delon pendant les deux heures du film. L’imitation est presque réussie, mais date de l’époque où Delon se mit à faire du Delon. Heureusement, sur l’autre plateau de la balance, Foxx qui excelle dans les films de Michaël Mann (Ray, ou Deux Flics à Miami) rend son inquiétude très sensible, très marquante, et sa révolte intérieure ne manque pas d’être contagieuse.


mercredi 1 avril 2009

Invincibles et rien d'autre



S’il y a bien un film à ne pas manquer cette semaine, c’est le prodigieux Invincibles [NT1 ; 20h35], petite série B très confidentielle, ce téléfilm ne fait pas que flirter avec la réussite, il lui fait sauvagement l’amour et touche à l’excellence.

Comment vous expliquer ?

Alors c’est Billy Zane (oui ! Billy Zane de Titanic, Calme Blanc, Retour vers le Futur, Pocahontas 2…), donc je disais, c’est Billy Zane qui interprète Os, un personnage mythique âgé de 2000 ans, qui a la bonne idée de transmettre à quatre jeunes guerriers sa maîtrise des arts martiaux. Ses disciples, qui personnifient respectivement les quatre éléments (mais qui auraient très bien pu faire les quatre saisons, les quatre matins, les quatre volontés, les quatre cents coups, tant leur talent explose devant la caméra), donc je disais, les quatre jeunes guerriers l'air, l'eau, le feu et le métal, ont six jours pour empêcher la destruction pure et simple du monde.

Du moins, quand je dis « pur et simple », (ou à vrai dire quand je recopie « pur et simple » d’un vague résumé trouvé sur le net), tout n’est pas si facile comme chantaient les NTM, avant de poursuivre que tout ne tient qu’à un fil. Et ils n’avaient pas tort ou presque car les Anges noirs, prisonniers de la Terre, ont en effet décidé d'abattre les murs de leur prison pour rejoindre leur chef, Slate. Ce sinistre individu possède la moitié d'une table ancienne, tandis qu'Os détient l'autre. Les deux morceaux réunis sans le formulaire IKEA ont le pouvoir de détruire la Terre. L'ombre et la lumière s'affrontent en un ultime combat qui va sceller le sort de la planète bleue...

Et sincèrement, je vous jure que c’est bien le film à ne pas manquer cette semaine. Pour ceux qui douteraient de la qualité de mes appréciations, il y aura toujours le dernier épisode de Louis Page, Cran d’Arrêt [France 2 ; 20h35] qui est vraiment le dernier des épisodes de cette série trépidante, où un prêtre Louis Page sillonnait la France de long en large sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle depuis sa première apparition en 1998. Chaque épisode le confrontait aux dures réalités du monde, et tel un prêtre assistant socialo-moral pas très évangéliste, Louis Page guérissait les maux du monde. Ce sera donc sa dernière aventure, et rien que pour ça, ça vaut le coup de le voir une dernière fois se faire accuser d’un meurtre qu’il n’a évidemment pas commis, et attendre que le vrai coupable se dénonce. D'autant qu'au bout du compte, il n'arrivera jamais au bout de son pélérinage à Saint-Jacques de Compostelle (quoiqu'on puisse toujours espérer un épisode en cross-over, où il se ferait prendre en stop, sur France 3, par Louis la Brocante !)

Dans le même temps les Bleus [M6 ; 20h40] remettent ça. Ces jeunes policiers qui font des petites gaffes de débutants dans des intrigues super compliquées sont toujours des bleus, saison après saison… à moins que le titre ne soit qu’une référence à leur uniforme.

Du coup, il paraît évident que le programme à ne pas louper de la soirée est INVINCIBLES, tout comme il est évident que TF1 aura la meilleure audience de la soirée avec France – Lituanie [TF1 ; 20h45].
Du coup vous priant d’apprécier mon merveilleux poisson d’avril, je vous souhaite d’ores et déjà une excellente soirée.