mardi 31 mars 2009

En attendant non pas Godot mais Roméo



Rappelez-vous, c’était dimanche dernier. Vous veniez de passer sur ce chouette blog qu’est Maximgar à la Chaîne pour vous faire une petite idée du programme du soir. Vous vous êtes dit sans hésiter : « Je regarde A History of Violence », puis vous avez hésité « Que dois-je enregistrer en parallèle ? » King Kong ? La Maison du Bonheur ? Casino ? qu’importe… l’important c’est de s’être réservé une solution de rechange pour soirée monotone.

Le souci, c’est qu’une fois mardi arrivé, force est de constater que votre solution de rechange vous l’avez utilisée lundi…

Alors que faire en attendant Roméo + Juliet [Virgin 17 ; 22h20] ?







Regarder le téléfilm austrogermanique qui précède ? Avalanches [Virgin 17 ; 20h40], vraisemblablement une programmation spécial printemps ! Suivre un documentaire sur les tatoueurs les tatoués les percés ? Tatoué, percé… ceci est mon corps [France 4 ; 20h35]. Applaudir aux auditions de la Nouvelle Star [M6 ; 20h40] parce qu’exceptionnellement même un mardi on est prêt à en causer ici dans ce magazine ! Faire vos comptes et vous demander combien de fois Clint Eastwood est passé sur France 3 cette année en jetant un œil sur l’Homme des Hautes Plaines [France 3 ; 20h35] avec Clint Eastwwod que vous avez déjà vu dans l’Epreuve de force, la Relève et Pale Rider. Redécouvrir Victor Hugo avec un bon pavé, ou Les contes et nouvelles du XIXème siècle : Claude Gueux [France 2 ; 20h35]. Ou encore chercher à comprendre pourquoi il y a les Experts : Miami [TF1 ; 20h45] alors qu’il n’y aura pas le Dr House le lendemain pour cause de foot, alors, que quand c’est la Ligue des Champions et que Canal+ diffuse un match le mardi et TF1 le mercredi, la chaîne du bâtiment n’hésite pas pour le confort des fans fidèles du gentil docteur à le programmer le mardi, tant pis pour Horatio et sa bande…

A la rigueur, vous devriez sortir, danser avec des amis. Blake Edwards vous attend sur Gulli, avec The Party [Gulli ; 20h35] pour la meilleure fête jamais filmée par le meilleur réalisateur des scènes de fête jamais filmées.







Et puis me direz-vous, est-ce que ça vaut vraiment le coup d’attendre le Roméo+Juliet de Baz Luhrmann ? Non, il est juste idéalement clipé, prodigieusement adapté, singulièrement léché…

lundi 30 mars 2009

Mon désarroi à moi






C’est étrange comme je me retrouve souvent à faire la promotion d’Arte, alors qu’en fait, pour vous dire la vérité vraie, je ne la regarde quasiment jamais cette chaîne. Vous me direz que je ne regarde quasiment jamais ce dont je parle dans mes brillants articles (quoiqu’à cette minute précise je tape mon texte les yeux fixés sur le Thunderball de James Bond), mais c’est parce que pauvre de moi, j’ai toujours cette impression d’avoir déjà tout vu. Je m’interdis carrément d’aller au cinéma ou de louer des DVD pour profiter tranquillement de Canal+… Mais bon tout ceci est une autre histoire…

Bien sûr il n’y a pas qu’Arte. Ailleurs, Robert de Niro et Sean Penn qui s’échappent de prison ont la bonne idée de se faire passer pour des pasteurs. Sur un autre canal, Rick Moranis pas mécontent d’avoir rétréci les gosses une fois, a agrandi le bébé. Par ailleurs, Philippe Chevallier dont la femme s’appelle Régis Laspalès se rend compte que sa femme a un nom qui rime avec Régis. Dans le caniveau des rues de Los Angeles, un volcan se réveille et Tommy Lee Jones compte bien le refroidir.

Maintenant que vous avez toutes les intrigues, il ne vous reste plus qu’à retrouver les titres : Volcano [TMC ; 20h40], Ma Femme… s’appelle Maurice [W9 ; 20h35], Nous ne sommes pas des anges [France 4 ; 20h35], Chérie, j’ai agrandi le bébé [NRJ12 ; 20h35]…

Alors il reste Arte, et le drame de Volker Schlöndorff, et son chef d’œuvre d’initiation (dans le fond, mais aussi dans la forme puisqu’il s’agit de ses débuts) Les Désarrois de l’élève Törless [Arte ; 20h45]… Humiliation, violence, cruauté, masochisme, homosexualité, passivité excessive face à l’injustice… un crescendo vers une révolte finale à l’aube du XXème siècle, respectueux de l’œuvre originale de Robert Musil.

dimanche 29 mars 2009

Une Histoire de Beurre






Un jour, quand Dany Boon aura réalisé quatre ou cinq films, les critiques avisés se pencheront sur La Maison du Bonheur [TF1 ; 20h50] et ils y relèveront tout ce qui fait le style du grand réalisateur ch’ti… Un peu comme les gens qui prennent le temps de noter tout ce qui dans Butch Cassidy et le Kid [Direct 8 ; 20h40] sera en écho dans l’Arnaque. De même, certains cherchent dans tous les films de Scorsese des répétitions, des signatures, et Casino [TMC ; 20h40] est un Scorsese tout ce qu’il y a de plus Scorsese, fleuve, bruyant, lumineux, musical, monté à la vingt-quatrième de seconde près. Quant à Timecop [NT1 ; 20h35], c’est un Van Damme tout ce qu’il y a de plus Van Damme.

Arte nous propose un exercice différent. Prenez la version de King Kong [Arte ; 20h45] de John Guillermin. Vous ne pourrez vous empêcher de la comparer à l’originale (celle que tout le monde prétend avoir vu) et à l’ultime, la version de Peter Jackson (celle que tout le monde prétend avoir vu jusqu’au bout)… Effets spéciaux mécaniques, trame pas du tout identique (c’était le bon vieux temps du World Trade Center tout neuf, et pas de l’Empire State Building… belle époque), à la trappe la notion de crise, quoique le tout ayant été transféré aux années 70. Il y a bien des choses à dire.

Pour les fans de Kill Point [France 4 ; 20h35] la prise d’otages se poursuit mais pas exactement là où elle s’était arrêtée. En effet, imaginez que vous êtes programmateur pour une chaîne de télévision. Vous devez diffuser une série en huit épisodes à raison de trois épisodes par soirée. Comment vous y prenez-vous ? Rien de plus simple pour France 4, A) épisodes 1/2/3 ; B) épisodes 4/5/6 ; C) épisodes 6/7/8… Ce qui vous permet d’arriver en retard, ou de faire la vaisselle…

Ou de vous installer devant France 2, et A History of Violence [France 2 ; 20h35]… Dans ce film, David Cronenberg commence tranquillement, lui qui est connu pour sa démesure d’hémoglobine, d’horreur, voire de science-fiction. Un petit village tranquille, un petit braquage minable où le gentil cafetier pète la tête à tout les méchants avec une habileté déconcertante… soudain des vrais malfrats bien plus sérieux se ramènent en ville persuadés d’avoir retrouvé l’homme qu’ils recherchent depuis longtemps. La narration est tout aussi déconcertante que l’acte héroïque du personnage principal. Fluide et mécanique à la fois, entre la tragédie grecque made in boucherie et la lenteur du film noir french touch année 60… A History of Violence passe toute seule, et donne une impression finalement dérangeante de violence ordinaire.

Moins ordinaire dans la violence, suit James Bond, l’épisode 4 ! Thunderball [France 2 ; 22h15] Le James Bond, où James Bond a commencé à devenir représentant en gadgets en tout genre.

Du coup, vivement 23h45 et le Dernier Tango à Paris [France 3 ; 23h45]. Ce film, resté dans les mémoires pour avoir relancer la consommation des plaquettes de beurre, n’en reste pas moins un classique du cinéma, alors qu’il avait été classé X sulfureux à sa sortie dans plusieurs pays (on a vraiment du mal aujourd’hui à comprendre pourquoi, plaquette de beurre mise à part). Deux personnages aux tournants de leurs vies, le Vieux Paris qui laisse la place à Montparnasse, le Brando saison II qui dit définitivement aurevoir au Brando saison I. Faut croire qu’on ne danse plus du tout le tango à Paris ! Quant à la magie du film, déshabillé de son caractère sulfureux, avec ses dialogues un peu beaucoup pas mal vieilli, il tient surtout pour son caractère historique et légendaire.


vendredi 27 mars 2009

Vendredi c'est vivement dimanche


Il y a bien une nouvelle série policière sur France 2, Action Spéciale Douanes [France 2 ; 20h35]… bien sûr, ça se passe à Marseille, comme Plus Belle la Vie, les épisodes ont un format 55 minutes, ça fait plus branché qu’un Navarro, c’est sûr.

Mais, il faut dire la vérité, rendre à César même ce qu’il a volé : c’est Wikipedia qui en parle le mieux :

« Action spéciale douanes est une série française créée par des scénaristes qui ont fait jouer leur droit moral et fait retirer - en signe de protestation - leurs noms du générique après avoir visionné les films tournés. »

Alors oui, je n’ai pas honte de le dire, en ces temps de crise, moi je regarderai Canal+ Cinéma, avec un drame mexicain au pitch incroyable (pour un vendredi)…

La Zona, propriété privée [Canal+ Cinéma ; 20h45] où l’intrusion dans une zone résidentielle bourgeoise et impénétrable de trois jeunes pouilleux va transformer les résidents en bête sauvage du tout sécuritaire à tolérance zéro.


jeudi 26 mars 2009

Un jeudi tout puni


On a parfois l’impression que certaines chaînes tombent sur un catalogue tombé du camion. Elles y trouvent une idée et en font une thématique pour huit semaines.

Serait-ce exagérer de croire que TMC va réserver tous ces jeudis soirs à Jackie Chan ? On ne sait jamais, si vous avez aimé le Tour du Monde en 80 jours la semaine dernière, vous aimerez sûrement Shangaï Kid [TMC ; 20h40] ce soir… (Pas d’inquiétude la semaine prochaine ce sera Reese Whiterspoon…) Ce soir, donc Jackie est Chon Wang (prononçez : Chon Wayne) dans un western endiablé à la recherche de la princesse Pei Pei tout en supportant Owen Wilson (équivalent de Chris Tucker dans Rush Hour en tout aussi irritant, mais plus blond et blanc)…

Dans le même temps, France 3 a bien récupéré un catalogue de scenarii pour en faire un téléfilm unique : Jamais 2 sans 3 [France 3 ; 20h35] comme son nom l’indique ne s’embarrasse pas de trois histoires quand deux suffisent. Ainsi un homme qui vient d’apprendre qu’il va bientôt être papa de l’enfant de son ex passe une nuit de folie en boîte, finit avec un homme qui s’avère être son nouveau collègue, car ils sont flics, et flic et gay ça se marie mal, ajoutez à ça que le personnage en question appartient à une minorité visible et vous obtenez le pamphlet qui manquait à la culture actuelle concernant le mouvement des couples gays interraciaux abordant la difficile question de la paternité dans le milieu de la police.

Il y a bien le très bon Sixième Sens [M6 ; 20h40], mais quand on l’a déjà vu trois fois, en connaissant la fin, quel intérêt ? Il y a bien Spartan [France 4 ; 20h35] thriller mêlant guerre au Moyen-Orient, magouille à la Maison Blanche, et patriotisme pur jus, mais j’aurais l’air de quoi, si je cautionnais ce truc ?

En deuxième partie de soirée TF1 propose The Punisher [TF1 ; 23h40] adaptation d’un comic plutôt sympathique (le comics comme l’adaptation), plus proche du zéro neurone qu’autre chose, mais néanmoins assez jouissive surtout quand Travolta se fait taper dessus !







Y a pas à dire, on a connu des jeudis plus funkys !

mercredi 25 mars 2009

Un mercredi de sorties de ciné


Que peut-il bien se passer dans le Dr House [TF1 ; 20h45] ? Quels beaux paysages ne va-t-on pas se mettre plein la vue quand Des Racines et des Ailes [France 3 ; 20h35] s’attaque à L’Italie côté Sud, Naples, Capri, Amalfi ? Qui de Chouchou ou Loulou verra le loup quand l’autre se prendra le chou pendant les 180 minutes d’Un Gars Une fille [France 4 ; 19h45] ? Qui compte sombrer pendant les documentaires de guerre sous-marine d’Arte, Sabordage aux Dardanelles [Arte ; 20h45] et La Guerre Froide Sous-Marine [Arte ; 21h35] ? Y a-t-il un rapport avec Terrorisme en haute mer [NT1 ; 20h35] ? Et franchement, c’est quoi ça ? La Guerre des Mondes 2 [NRJ 12 ; 20h35]…

France 2 se démarque… évidemment il y a toujours quelque chose de plus démarqué que le reste… Mais bon, disons qu’entre l’Ice-T de terrorisme en pleine mer, et la crainte que m’inspire La Guerre des Mondes 2, Daniel Russo m’inspire confiance dans le téléfilm Le Doux Pays de mon enfance [France 2 ; 20h35]… quoiqu’il n’inspire pas confiance longtemps. Ce père de famille modèle convoqué par un juge d’instruction pour une ceinture mal bouclée, s’avère ne pas être l’homme qu’il prétend être depuis 17 ans…

Sinon, au cinéma, il y a bien Duplicity, les Trois Royaumes, La Première Etoile, Le Chihuahua de Beverly Hills ou… La Journée de la Jupe.

mardi 24 mars 2009

De David Gale au Clan des Siciliens...




Une fois n’est pas coutume, la parole est à NT1. La dernière fois que j’ai dû parler en termes élogieux d’un programme diffusé sur cette chaîne, c’était, en gros, il y a tout juste un mois, à l’occasion de la retransmission du film Arlington Road. Que dire de NT1 ? Cette chaîne anciennement appelée La Quatre (allez savoir pourquoi) débaptisée pour pas confondre avec France 4 (anciennement Festival) a été conçue par AB Groupe, du coup, ,c’est une sorte d’hybride de RTL9 et d’AB1 qui se veut pour M6 ce que M6 est à TF1… tout en restant du coup une vraie chaîne de la TNT, orientée séries et émission de vraie fausse réalité…

Son heure de gloire a lieu tous les soirs à 19h45 avec la diffusion de la série How I met your mother. Sa soirée de gloire ce soir se compose dans un premier temps de La Vie de David Gale [NT1 ; 20h35] puis d’A tombeau ouvert [NT1 ; 22h50].

Avec David Gale, vous avez l’occasion de passer quelques jours avec Kate Winslet qui le temps d’une enquête tout en rebondissements risque de prouver que ce professeur de Kevin Spacey, ancien militant contre la peine de mort, qui attend justement dans le couloir de la mort, est bien innocent de tout crime… ou peut-être pas… toute l’histoire repose sur cette innocence toujours plus évidente, mais toujours moins innocente. Quant au tombeau ouvert, il est l’occasion de passer ses nuits avec Nicolas Cage toujours aussi dépressif, mais certainement pas déprécié. Scorsese est à la caméra dans ce New-York qu’il adore, celui sombre d’After Hours, le violent de Gang Of New-York, le crasseux de Taxi Driver ou de Mean Streets, et il y filme les déambulations d’un ambulancier hanté par les fantômes de ceux qu’il n’a pu sauver. Psychédélique, presqu’épileptique, hachuré, virevolté du voltage, A Tombeau Ouvert (au titre exceptionnel, voire mille fois mieux que dans sa version originale : Bringing out the Dead) c’est une plongée électrique dans des nuits d’enfer, sous les alléluias d’un Ving Rhames déchaîné, les vociférations de Tom Sizemore, la frêle ombre de Patricia Arquette, et Van Morrison, Sinatra, the Who, ou Burning Spear à fond les baffles.









Mais c’est aussi une grande soirée dédiée au cinéma français dans toutes les gammes (ou presque) de la French Touch.

Le Franchouillard Style, avec le Triporteur [Direct 8 ; 20h40], où Darry Cowl part en triporteur pour la finale de la coupe de football où participe l’équipe de son village. Fulgurant road-movie à 15 kilomètres par heure, c’est le film qui aura vu la naissance de l’expression « Petit Canaillou, va ! »… dans le livre original, René Fallet déchirait déjà de toute sa classe la langue française « Dans son arrière-boutique, folle d'amour, la fleuriste effeuillait toutes les marguerites », il faisait déjà rebondir les idées saugrenues « Dans son arrière-boutique, la fleuriste cultivait des arrière-pensées » , là le film qui semble toujours tout en improvisation déchire tout seul les Carambar, avec le coup du klaxon, « Une trompe amovible, voilà. Elle est à moi, mais elle est amovible aussi. »








La Nouvelle Génération Style, ou les débuts de Jean-Pierre Jeunet (alors inséparable de Marc Caro), c’est dans Delicatessen [Virgin 17 ; 20h40] le film qui jette les bases du cinéma de Jeunet, par sa galerie de personnages atypiques, par sa lumière, par sa construction en dominos bien illustrée dans l’extrait suivant :








La Vieille Classe Style, en réunissant trois monstres générationnels, Gabin, Ventura, Delon, dans le Clan des Siciliens [France 3 ; 20h35] ferme le triptyque, et marque les esprits. Parce qu’au-delà de l’histoire (l’intégration d’un jeune loup dans une famille de mafieux alors qu’un commissaire aigri rôde), au-delà de la musique (partition impeccable d’Ennio Morricone), au-delà du coup d’éclat (le vol d’un avion, au sens pas le plus commun du vol pour un avion), c’est essentiellement le casting qui fait le Clan des Siciliens. De toute évidence, tout ceci serait impossible aujourd’hui même avec un mauvais scénario, même si on ne supporte pas Delon. A générations équivalentes, Gabin n’a pas d’équivalent, (alors on dira Piccoli, ou Trintignant, Belmondo, ou Delon…), Ventura non plus (bon, allez, Depardieu…), Delon non plus (Guillaume Canet, Gaspard Uliel…) Donc, reprenons le Clan des Siciliens aujourd’hui, avec Piccoli, Depardieu, et Guillaume Canet… vous iriez le voir vous ?






lundi 23 mars 2009

Décongélation immédiate

Lorsqu’on se fait un repas aux micro-ondes, ce qui compte, ce n’est pas tant le micro-onde que les plats surgelés. Cette vaillante maxime caractérise facilement la soirée à venir.







Réchauffer La Planète des Singes [TMC ; 20h40] de Tim Burton, ce n’est pas comme réchauffer Sphère [W9 ; 20h35]. Dans le premier on pense à tort que Tim Burton ranime un vieux film de 1968 avec Charlton Heston (qui, le pauvre n’avait plus le même charisme qu’à l’époque, passé du Dieu Grec au vieux faite-chier pro arme) et ses quatre suites pas terribles, alors qu’il relit fondamentalement le roman original de Pierre Boulle et s’amuse à employer Charlton Heston à contre-emploi dans un plaidoyer contre l’armement d’anthologie. Malheureusement ce film pousse Tim Burton touche à ses limites de réalisateur, essentiellement dans les scènes en extérieur au soleil (où il progressera soudainement avec un Big Fish plus adapté à sa fantaisie), mais le travail des acteurs poilus est hors-norme et Tim Roth est époustouflant dans son interprétation simiesque. Dans Sphere, Barry Levinson (Good Morning Vietnam, Rain Man, ou le Secret de la Pyramide) adapte Michael Crichton (Jurassic Park, Soleil Levant, Harcèlement…) avec un résultat assez mitigé, puisque d’une idée faussement originale (des scientifiques vont visiter un vaisseau spatial perdu dans les profondeurs et tombent sur une sphère qui leur donnera un mystérieux pouvoir), il tire un film assez banal, proche d’Abyss, des X-Files, de la 4ème dimension. Le casting plutôt alléchant sauve la mise : Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel Jackson, Peter Coyote, Liev Schreiber et surtout la Sphère sont bien en place.

Un peu comme Steve Martin et Eddie Murphy lorsqu’ils font les pitres dans Bowfinger, Roi d’Hollywood [NRJ12 ; 20h35]. Le premier est producteur de série Z et veut engager la superstar de second pour tourner dans son nanard. Face à son refus, il se contente tout bêtement de le filmer en caméra caché, ou d’engager son sosie… si le cinéma était si facile, tous les films seraient Bowfinger, Roi d’Hollywood… Faut que je réfléchisse sérieusement à cette idée.

Une fois n’est pas coutume Arte se détache du lot… (et réussit parfois des exploits phénoménaux, comme les 2 millions de téléspectateurs enthousiastes à l’idée de retrouver Isabelle Adjani, vendredi soir, poussant la chaîne vers ses plus beaux records)… Propriété Interdite [Arte ; 20h45] est le second film du regretté Sidney Pollack (On achève bien les chevaux, Les Trois jours du condor, Tootsie, Out of Africa…) et sa première rencontre avec Robert Redford. Il y filme Nathalie Wood, le Deep South humide moite et pluvieux, une pièce de Tennessee Williams comme si on en avait tous en nous quelque chose de lui, un grand mélo au plus classique sens du terme, mais avec une brièveté frustrante et une émotion parfaites.

dimanche 22 mars 2009

Les Ailes de James Bond prisonnier





Il existe plusieurs types de soirées James Bond. Les très mauvaises où Roger Moore croise un Sean Connery à moumoute, les exécrables avec Timothy Dalton en vedette principale unique, les modernes où Pierce Brosnan se confronte à Daniel Craig.

France 2 a opté pour le duo Brosnan / Moore. Episode 19 / Episode 12. Demain ne meurt jamais [France 2 ; 20h35] / Rien que pour vos yeux [France 2 ; 22h40]. Dans sa première aventure James est confronté à un méchant magnat de la presse, et il devra céder aux avances d’une desperate housewive, Terry Hatcher, et d’une spécialiste des arts martiaux Michelle Yeoh. A titre de comparaison, Roger Moore dans le deuxième film doit se contenter de Françaises célèbres : Carole Bouquet et une 2CV. Dans Demain ne meurt jamais, le titre veut dire quelque chose, puisque le journal du magnat de la presse s’appelle « Demain » et qu’effectivement c’est un dur à cuire. Alors que dans Rien que pour vos yeux, il s’agit de la traduction littérale d’un jeu de mots intraduisible. Alors gadgets, explosions, poursuites, petites pépés, et brushings parfaits, voilà de quoi égayer une soirée. Sauf à s’endormir au milieu du premier film pour se réveiller au milieu du second… là ce serait galère, comme en témoignait notre premier reportage vidéo, et comme en témoignera le suivant :







Si l’acteur change parfois les choses dans les James Bond, sans déranger aux principes (gadgets, explosions, poursuites, petites pépés et brushing parfaits), le casting ne change pas vraiment les choses dans les productions blockbusterisantes de Jerry Bruckheimer. Ce dernier au milieu des années 90, se mit à utiliser la recette : star montante + situation explosive + cascade + plus un plan culte avec prise de vue au ralenti pour montrer toute la rage de vaincre du héros… Soit, dans l’ordre : Bad Boys (1995), The Rock (1995), Les Ailes de l’enfer (1997), Armageddon (1998), 60 secondes chrono (2000), Pearl Harbor (2001), jusqu’à Bad Boys II (2003) pour boucler la boucle… Résultat du spectacle pop-corn avec sa séquence explosion, et l’assurance d’avoir un casting de rêve. C’est le cas avec Les Ailes de l’enfer [TF1 ; 20h45], où Nicolas cage rentre chez lui dans un avion rempli de criminels haute catégorie : John Malkovich, Ving Rhames, Steve Buscemi ou Danny Trejo. Au sol, John Cusack fait de son mieux, pour que ces bourrins de militaires ne fassent pas sauter l’avion détourné par la mauvaise troupe. Mais ce n’est pas l’unique façon de s’en sortir quand on n’aime pas James Bond !







Les amateurs de Kill point : Dans la ligne de mire [France 4 ; 20h35] retrouveront leur prise d’otages où justement les otages ont décidé de se débrouiller par eux-mêmes, vu que personne ne vient les chercher. Les preneurs d’otages aussi sont bien décidés à se débrouiller comme des grands, avec les anciens de leurs bataillons qui les attendent dehors. Ces trois épisodes seront suivis des premiers épisodes assez réjouissants de la première saison de Dirt [France 4 ; 22h40], ou le quotidien de la rédactrice en chef d’un journal people plutôt dirt.

Paul Newman est Hombre [Direct 8 ; 20h40], pour un classique du western, où le héros solitaire taciturne et indien par-dessus le marché s’occupe de résoudre au six-coups l’affaire d’une attaque de diligence chargée d’emmener de l’argent dans les réserves. Idéal pour les amateurs de western, mais mille fois vu par ces mêmes amateurs.







Rappelez-vous alors, la joie de la Balle aux Prisonnier ou Ballon prisonnier, selon les régions et les écoles. Quel plaisir de s’envoyer des ballons à la figure comme des sauvages. Ben Stiller et Vince Vaughn vont s’en mettre plein la tête. Le premier est directeur d’un club de gym ultramoderne et veut acheter celui du second, tout pourri pour en faire son parking. Comme le second est en faillite, l’affaire est presque dans le sac. Sauf qu’avec ses fidèles clients et amis, ils comptent bien gagner la compétition internationale de Ballon prisonnier !!!

C’est Dodgeball ! Même pas mal ! [W9 ; 20h35], et c’est sûrement pas ce qu’il y a de pire ce soir ! Loin de là !!! Même Wikipedia s'en étonne en citant les critiques des journaux de l'époque :


Un concours de balle au prisonnier drôlissime d'un bout à l'autre Ciné Live
Même pas mal ! évoquerait lointainement un film de Laurel et Hardy sous amphétamines Le Monde
hilarante, amorale et politiquement incorrecte Studio Magazine
plus les personnages se font mal et plus c'est hilarant Télérama

Et je suis totalement d'accord !


vendredi 20 mars 2009

La Soirée de la Jupe

L’évènement du jour, c’est elle : Isabelle Adjani. Non vraiment, parce que partout où que vous lisiez, les critiques sont unanimes : parfaite, formidable, intense, exceptionnelle, jusqu’à des « Isabelle Adjani incarne la dernière grande star européenne », chant du cygne idolâtre certainement gribouillé par quelqu’un qui aurait oublié entre autres Kate Winslet, Julie Christie, Penelope Cruz, Catherine Zeta-Jones, Keira Knightley, Catherine Deneuve ou Juliette Binoche… Mais passons, l’évènement, c’est ce retour, tant attendu qu’on ne sait même plus depuis quand on l’attendait.

Et puis pour une fois, qu’il y a quelque chose à raconter le vendredi ! La Journée de la Jupe [Arte ; 20h45] est un téléfilm franco-belge avec Isabelle Adjani (on ne se lassera pas de le répéter) qui a reçu un tel accueil de festivals en projections tests, que ce dernier sortira sur grands écrans mercredi prochain ! Rien que ça… alors on en attend le plus grand bien, logiquement, de fil en aiguille et instinctivement, et pas uniquement parce qu’il s’agit d’un retour d’Isabelle Adjani. La Journée de la Jupe, c’est l’histoire de Sonia (magistralement interprétée par Isabelle Adjani), une prof dans un établissement difficile, avec le bol plein de soucis, qui trouve une arme à feu dans le sac d’un de ses élèves. Du coup, elle prend le flingue et mène tout le monde à la baguette comme s’il s’agissait d’une épée, sauf que c’est un flingue. Prise d’otages, et montée des tensions, à l’intérieur du huis clos, et à l’extérieur où les gendarmes, le RAID, l’administration et le gouvernement ne savent comment donner la réplique juste (à Isabelle Adjani évidemment, quoique Jackie Berroyer et Denis Podalydès ne soient pas là comme deux pauvres faire-valoir).

Là, une question vous taraude ! Pourquoi La Journée de la Jupe ? Eh oui, parce qu’à force de ne parler que d’Isabelle Adjani, on en oublie l’essentiel (et ce ne sont pas les fans de Jackie Berroyer qui me contrediront !) Notre héroïne Sonia porte des jupes, à tel point que ça excite les côtés obscurs des élèves et que son principal ne cesse de lui faire remarquer : « Ne portez pas de jupe ! » (formidable Jackie Berroyer !), ce abandon désespéré de sa hiérarchie, et l’irrespect pour cet habit si féminin, si classe, si propet (parce qu’il ne s’agit pas d’une mini-jupe), obligeront Sonia à réclamer parmi ses revendications « une journée de la jupe »… mais pas que ça. Et c’est dans le pas que ça, que réside toute la puissance de ce téléfilm, lorsque le pas que ça, les difficultés de la vie, les heurts sociaux, les défiances raciales, le déséquilibre générationnel, s’invitent dans le huis-clos.

Il y a des vendredis comme ça.


jeudi 19 mars 2009

Le Tour de la Soirée en 80 secondes !


Ce titre vous laisse songeur, circonspect peut-être ? Mais tout lecteur assoiffé de bons mots pourra lire cet article en une minute vingt ! Aucun souci…

Et puis ce soir, Jackie Chan, Cécile de France et Steve Coogan, font bien le Tour du Monde en 80 Jours [TMC ; 20h40]. Du moins Cécile de France ne fait pas le tour du monde, car comme son nom l’indique, elle part de Paris, et donc arrivée à Londres il lui reste plus qu’à prendre l’Eurostar. Pour les puristes, Jules Verne à la sauce soft kung-fu du sympathique réalisateur-acteur-chorégraphe-élastique-producteur hongkongais, c’est sûrement un petit peu comme Les Misérables avec un happy-end. Pourtant la mayonnaise prend bien, l’aventure de Jules Verne et sa succession de tableaux, se transforment ici en chapelet de sketchs à l’humeur bien enfantine et aux gifles faciles.

Autre adaptation d’une œuvre littéraire : Shining [Virgin 17 ; 20h40]. Que les fans de Kubrick se calment, il s’agit de la version télé de Mick Garris, version télé en trois épisodes. Donc s’il vous venait subitement l’envie de bloquer vos trois prochaines soirées de jeudi (celle-ci incluse), c’est le moment. Que dire de Mick Garris (comparé à Kubrick) ? Mick Garris a une page dans Wikipedia qui nous apprend que Shining n’est pas son premier fait d’armes, et que Mick a un sacré c.v. en matière d’horreur (au sens noble du genre) à la télévision. Cet enseignement couplé à l’avis de mes collègues de http://www.programme.tv/ : « Un bon scénario, même adapté pour la télévision, reste toujours un bon scénario » me laisse personnellement dubitatif, (et puis comme chacun sait, j’ai réservé mes jeudis à Dexter).

Mes collègues de http://www.programme.tv/ semblent plutôt fans de Predatorman [NT1 ; 20h35] où un généticien crée un monstre à partir d’ADN d’un extraterrestre, manque de bol, le monstre s’échappe et c’est la panique un peu partout : « un film de science-fiction de série plutôt impressionnant. A découvrir. » Personnellement, je laisse le plaisir de la découverte à Christophe Colomb, et je poursuis l’exploration des programmes plutôt que les débarquements dans des scénarii suicidaires.

Sinon, bon, on est jeudi, donc Diane, Femme flic [TF1 ; 20h45], Envoyé Spécial [France 2 ; 20h35] que du classique… Moins classique, mais pas forcément mieux, Michelle Pfeiffer est prof dans un milieu hostile dans Esprits Rebelles [France 4 ; 20h35], film dont la notoriété reposait surtout sur Gangsta Paradise une chanson de Coolio, parfait massacrage dans les règles d’un vieux tube de Stevie Wonder. Un intérêt à ce film ? attendre le suivant, ou se préparer à comparer avec Arte le lendemain et Isabelle Adjani (de retour) en prof dans un milieu hostile ! Comparaison n’est pas raison, je le sais, mais télévision n’est pas vision non plus. (Je vous laisse méditer sur la profondeur de cette réflexion toute en parallèles délicieuses). Mais je peux tout aussi bien vous décourager avec cette bande-annonce sous-titrée en portugais...




Autre professeur en milieu hostile : Léon [M6 ; 20h40], où l’occasion de retrouver Besson dans sa veine du Grand Bleu du lundi, à savoir un gamin plutôt doué, magnifiant ses prises de vues rêvées même les plus boum-boum-paf-bling-boum-crash d’un soupçon de scénario qui manque cruellement à ses productions actuelles. Personnellement (je sais bien que je n’écris que des truc personnels), je ne me montre en aucun cas enchanté de cette diffusion de la version standard de Léon (que je n’aime pas), alors que sa version complète est mille fois mieux, densifiant le rapport entre Léon et Mathilda, par plus de révélation sur l’un, plus d’initiations (professionnelle et sentimentale) pour les deux, et plus d’intimité pour l’autre. Dans sa version longue, Léon se rapproche de la Gloria de Cassavetes (Cassavetes en moins), dans sa version courte, Léon se rapproche de Taxi (le taxi en moins).

Sinon, comme la Mathilda de Léon, Michele abandonne son enfance dans L’été où j’ai grandi [Arte ; 20h45]. Ou comment un garçon de dix ans des Pouilles dans les années 70, va être confronté à un dilemme qui le dépasse… une sorte de crime odieux, au fond d’un trou, une triste victime, une séquestration de l’enfance… Difficile d’évoquer L’été où j’ai grandi sans en dire trop sur l’instant où tout bascule. Où Michele devient un grand, subitement, en détestant les adultes.




Cette semaine est la semaine nationale de la lutte contre le cancer. J'ai bien cherché, et c'est malheureux, mais ça n'a rien à voir avec la télé, mais il n'y a même pas un site internet exclusivement réservé à l'évènement !!! Mais au moins, France 3 y a pensé ! et ceux qui comme moi, suivent Plus Belle la Vie avec passion et déraison s’en seront rendu compte, vue la découverte angoissante de Blanche en essayant un soutien-gorge chez Luna. Je vous passe les détails… Dans sa fiction du soir, La Vérité Vraie [France 3 ; 20h35] France 3 aborde une nouvelle fois le problème. Avec une fiction qui ne peut que laisser des craintes à la lecture du pitch : parce que Cathy (Béatrice Dalle) vit seule avec son fils Lulu, et comme beaucoup de mamans Cathy travaille quand Lulu est à l’école, sauf que Cathy est prestataire de services sexuels (non, parce que je sais pas écrire péripatéticienne), à cause d’un malheureux incendie, les affaires sociales s’en mêlent et veulent lui retirer la garde de Lulu, Cathy se bat avec toute sa rage, obtient gain de cause, mais là… elle apprend qu’elle est atteinte d’une tumeur au cerveau. Oui, ce pitch fait peur… Mais mes collègues de http://www.programme.tv/ me rassurent immédiatement d’un « Un récit sensible, pudique et émouvant, qui offre un rôle fort à Béatrice Dalle. » Alors comme je ne l’ai pas vu, je n’en dirai rien.

Programme bien chargé non ?

Et ce n’est pas fini. Avec la prostitution tout d’abord ! Juste après Envoyé Spécial, France 2 poursuit dans sa séance de documentaires avec Les Travailleu(r)seuses du Sexe [France 2 ; 22h45]. Un visage différent de la prostitution y est dévoilé, loin de la traite des blanches, des réseaux mafieux, il présente de véritables « prestataires de services sexuels » bien dans leur peau, en quête de reconnaissance presque, qui comparent leurs activités avec justesse à celles de n’importe quel travail manuel.

La soirée se poursuit en adaptation de littérature, avec cette fois la rencontre de Philippe K. Dick et de Steven Spielberg dans Minority Report [TF1 ; 22h40] qui prouve une fois encore que seule une bonne plume peut faire se croire Tom et Steven. Tom, Cruise en l’occurrence y est John Anderton, chef d’une escouade de choc chargé d’arrêter les criminels avant qu’ils ne commettent leurs crimes, grâce à un système quasi infaillible. Sauf que quand le systême désigne John Anderton comme le prochain criminel, celui-ci a plutôt envie de sauver sa peau que de se passer les menottes. Les adaptations des nouvelles de Philippe K. Dick au cinéma, sont généralement plutôt réussies : Blade Runner, A Scanner Darkly, Paycheck, Impostor, Planète hurlante, et dans une moindre mesure Total Recall en sont des exemples marquants. Minority Report n’échappe pas à la règle. Il assure essentiellement dans sa représentation de la société future, simple conjecture exponentielle de nos techniques actuelles (téléphone, internet, GPS, publicité ciblée…), et dans sa qualité graphique surexposée en lumière, saturée en couleurs, qui reflète tout le grisâtre habituel et âpre des écrits de Philippe K. Dick.




Mais mon cœur balance beaucoup plus pour la seconde partie de soirée de France 4 ! Ghost Dog, la voie du samouraï [France 4 ; 20h20] raconte les aventures d’un tueur à gages black (formidable Forest Whitaker léger comme une plume des pigeons qu’il élève sur sa terrasse) totalement imprégné du Bushido, et donc, véritable samouraï des temps modernes. Le respect de ses préceptes l’oblige à se retrouver confronté à ses anciens employeurs. Une telle histoire qui aurait pu facilement dériver dans le film de baston de sabres reste étrangement planante, comme une lente poésie parfois secouée d’un petit verre d’hémoglobine cul-sec. Elle tire du choc des rencontres, des langues, des mariages mixtes bancals une sympathie étrange et fascinante : un tueur à gages black cintré et samouraï à la solde de mafieux italiens a pour meilleur ami un vendeur de glaces africain qui ne parle pas un mot d’anglais (Isaac de Bankolé complètement déphasé) mais dont les dialogues vont toujours au plus juste, comme par hasard, et le hasard c’est trop de la balle… Et puis pour ceux qui aiment Day Break, la suite et fin, c’est juste après.



mercredi 18 mars 2009

Break pour le day !

Vous êtes sûrement de ces gens qui le mercredi soir arrivé, depuis quelques semaines, se mettent à pantoufler devant la télé, se branchent sur France 4 et suivent Day break. Ce soir encore plus que les semaines passées, vous êtes tout excités à l’idée de voir comment vont se finir les aventures de Brett Hopper : finira-t-il par se réveiller le lendemain ? lui et Rita vivront-ils heureux et auront-ils beaucoup d’enfants ? et pourquoi est-il tombé dans la 4ème dimension ?

Je vais vous le dire moi ! Vous aurez la réponse à une de ces trois questions mais pas ce soir. Parce que ce soir, c’est Un Gars une Fille [France 4 ; 19h45] pendant 23 épisodes.

Trois heures de Chouchou et Loulou…

En un mois de Maximgar à la Chaîne, ce n’est pas la première fois que nous mettons le doigt sur une absurdité de la programmation. Parce qu’évidemment, France 4 n’a pas perdu le DVD du feuilleton (ça au moins ce serait de l’excuse qui aurait de la gueule !) puisque les deux ultimes épisodes de Day Break passeront dans la nuit de jeudi à vendredi à 0h15, la nuit suivante à minuit, et le samedi après-midi à 14h10…

Ou c’est peut-être un subterfuge de la chaîne pour pousser les téléspectateurs sur M6, pour Ajax d’Amsterdam – OM [M6 ; 20h35] ou Dr House [TF1 ; 20h45]

Ou vers France 2, ce serait plus logique. Dans un téléfilm inédit (comme si l’inédit m’empêchait de donner mon avis), Les Poissons Marteaux [France 2 ; 20h35], Michèle Bernier retrouve sa fille handicapée mentale qu’elle avait abandonnée à la naissance. On imagine déjà l’ambiance, les débuts difficiles, le happy-end autour d’un concours de musique à l’hôpital – le concours des Poissons Marteaux – et le rapprochement entre une mère et sa fille. Et de toutes les manières, il n’y a pas Day Break !

mardi 17 mars 2009

On a volé la cuisse de JABA !

Bien sûr, il y aura toujours quelques mauvaises langues pour prétendre que le filon Maupassant ne pouvait que s’épuiser, et qu’évidemment, il ne fallait pas compter sur France 2 pour avoir une troisième saison de « Chez Maupassant », la série (à succès) adaptant les nouvelles de l’auteur normand, avec un casting choc, et des décors guillerets.

Oui, rappelez-vous ! Régis Laspalès en Joseph Mouradour dans L’Ami Joseph (épisode 2 saison 2), Laurent Gerra dans La Chambre en colonel Bouchalois (épisode 7 saison 2) ou mieux Eddy Mitchell en Cachelin dans L’Héritage (épisode 3 saison 1)…

J’ai l’air de friser l’ironie, mais Chez Maupassant c’est avant tout une idée qui se tient, travaillée avec application et un véritable souci de qualité. Mais, bien sûr, pour revenir à mes propos originels, il y aura toujours quelques mauvaises langues pour prétendre que le filon Maupassant ne pouvait que s’épuiser. Evidemment, Maupassant n’écrit plus beaucoup depuis un petit moment déjà… mais détrompez-vous, il y aura bien une saison 3 de chez Maupassant, mais en 2011. D’ici, là, apprécions sans bouder notre plaisir, Au Siècle de Maupassant… la même série ou presque mais avec d’autres auteurs…

D’autres auteurs ? me direz-vous, et je citerai pêle-mêle, les Balzac, Labiche, Barbey d’Aurevilly, Hugo et Courteline ! D’immenses petits jeunes qui ne tarderont pas à faire de l’ombre au grand Guy… là encore, il semblerait que je frise l’ironie, mais même pas. Maupassant est réputé pour ses nouvelles, et il en a éclipsé beaucoup dans ce domaine particulier, y compris de célèbres poètes et romanciers.

Par contre pas d’autres acteurs… parce que le filon d’acteurs français s’épuise plus vite que les nouvelles de Guy (pas le marchand). Ainsi ce soir, dans le Bonheur dans le Crime [France 2 ; 20h35] vous retrouverez Marie Kremer (vue précédemment dans Histoire d’une fille de ferme – Chez Maupassant – épisode 1, saison 1), et tout le reste de la saison reviendront les précités, Eddy Mitchell ou Régis Laspalès.

Mais de quoi je me plains ? ça pourrait être pire.

Le Bonheur dans le Crime est une nouvelle de Jules Amédée Barbey d’Aurevilly, sûrement surnommé JABA dans le milieu, issue de son recueil Les Diaboliques, où règnent l’amour la mort l’insouciance des coupables, et la culpabilité des relativement innocents… et ça risque de dépoter un max… (du moins, je dis ça, je dis rien…), proche du Natural Born Killers mais dans une salle d’armes, où l’escrime touche en botte, et les répliques fusent cinglantes comme le XV de la Rose écrabouillant celui du coq…

Si vous êtes un habitué des débuts de semaine sur France 2, vous aurez remarqué que le lundi, vous n’avez qu’un numéro inédit de FBI Portés Disparus, suivi de réchauffés. Cette méthode qui vous permet d’économiser votre plaisir, et de faire durer le bonheur sur plusieurs semaines, tout en allant se coucher à 21h20, vous le retrouverez ce soir, la nouvelle de JABA étant suivie d’une rediff de Guy…

Mais de quoi se plaint-on ? Les Experts : Miami [TF1 ; 20h45], ça aussi c’est réchauffé, et Donjons et dragons, la puissance suprême [NRJ12 ; 20h35] se résume dans son titre où tout le monde cherche la puissance suprême ! Tout le monde : les donjons, les dragons et le scénariste. Si vous espériez suivre Jeux de Guerre sur France 3, ce sera plutôt Toulouse – Lille [France 3 ; 20h35]…

Bon, il vous reste une solution : On a volé la cuisse de Jupiter [Direct 8 ; 20h40]… La suite de Tendre Poulet (je vous laisse méditer là-dessus mathématiquement parlant, car imaginez que tendre poulet 2 = on a volé la cuisse de Jupiter, par quelles inconnues tout fractionner pour être sûr la cuisse de poulet de Jupiter est tendre ?) voit Annie Girardot épouser Philippe Noiret, et le couple partir en voyage de noces en Grèce, où les grandes qualités de fin limier d’Annie lui seront fort utiles pour tirer son jeune marié de mari, et ce freluquet de Francis Perrin, d’un complot ourdi par des méchants pas gentils pour un sou…

(Attention la vidéo suivante condense en neuf minutes ce film, et vous obligera à le revoir en entier pour enfin voir la fin…)




lundi 16 mars 2009

La Grosse Bleue

Ce soir TF1 nous propose une nouvelle série : Lignes de Feu [TF1 ; 20h45]. Chez notre confrère, Télé Loisirs (oui, je me l a pète carrément), Marc Delarive un acteur déclare : « Déjà, ce n’est ni une comédie pure, ni un policier. On est dans quelque chose de réaliste. »

Je crois qu’une fois qu’on a dit ça, on a quasiment tout dit. Lignes de Feu raconte l’histoire de pompiers, qui une fois qu’ils en ont fini avec les sauvetages spectaculaires (et bon, c’est relatif quand je dis spectaculaire), retournent affronter les obstacles titanesques de la vraie vie : et hop y en a un qui croule sous les dettes, un autre qui trompe sa femme… bref, le pompier est un homme comme les autres en plus spectaculaire (et bon, c’est relatif quand je dis spectaculaire).

Mais bon, on critique, on critique, mais est-ce que ça chauffe sur les autres chaînes ? Franchement non. Prenez NRJ12, rien que le titre fait peur : Hey mec ! Elle est où ma caisse ? [NRJ12 ; 20h35]… ailleurs, il y a Boat Trip [W9 ; 20h35] au titre bien plus flatteur, qui raconte comment deux dragueurs invétérés se retrouvent dans La Croisière s’Amuse version gay.

Dans Grosse Fatigue [France 4 ; 20h35], Michel Blanc confronté aux méfaits d’un sosie méchant est pris d’une grosse fatigue, et le spectateur aussi à la troisième ou quatrième diffusion. Comme toujours sur Arte on prend plus de profondeur avec le Grand Bleu [Arte ; 20h45] et on se dit que ça le fait de regarder un film de Besson en ayant l’impression de participer à un grand moment de culture.

Non, mais sincèrement ! alors qu’aucun des programmes ne semble mériter de plus amples déclarations, même pas Windtalkers [TMC ; 20h40] que nous avions déjà évoqué par ailleurs, une question se pose : les lundis se vendrediriseraient-ils ?

dimanche 15 mars 2009

Bancoco !

On nous avait expliqué que la pub après 20 heures sur le service public, c’était fini. Et voici, Chouchou [France 2 ; 20h35] où Gad Elmaleh endosse le costume d’un personnage tiré de ses sketchs, en pleine promotion de Coco, prochainement dans les salles où Gad Elmaleh endosse le costume d’un personnage tiré de ses sketchs. De qui se fout-on ? de ceux qui verront augmenter leur redevance télé !

Bon, je fais ma tête de lard, mais la concurrence est dure. Contre Chouchou, rien de moins que Monsieur Batignole [TF1 ; 20h45], Terminator 2 [TMC ; 20h40], Le Chacal [NT1 ; 20h35] à savoir Bruce Willis traqué par Richard Gere, L’Expert [W9 ; 20h35] alias Stallone en pleine expertise de Sharon Stone et de dynamite, et Cali en concert au zénith de Nantes [Virgin 17 ; 20h40]… et si ce n’était pas suffisant, le PSG et l’OM s’affronte de façon cryptée, mais musclée [Canal+ ; 21h00].

Une fois qu’on a dit tout cela, pourquoi ne pas partir à Venise, pour une thema Arte plutôt flottante qui gondole d’abord avec Vacances à Venise [Arte ; 20h45] avant de se poursuivre par un documentaire sous toutes les coutures vénitiennes, A chacun sa Venise [Arte ; 22h20]. Gros petit souci de ces vacances, c’est que le film ne peut que souffrir de la comparaison avec Vacances Romaines, et la Katharine Hepburn de l’un, ne vaut pas l’Audrey Hepburn de l’autre.

Autrement, il vous reste encore l’occasion de vous rendre à la banque. Ainsi, pour tous ceux qui n’auraient pas suivi, en septembre dernier sur France 2, le feuilleton Kill Point : dans la ligne de mire [France 4 ; 20h35] c’est l’occasion d’une séance de rattrapage. Une bande de vétérans attaque une banque, évidemment ça foire, évidemment il y a des otages, des longueurs, et des rebondissements, en huit épisodes dont trois ce soir. Quelques têtes connues (John Leguizamo et Donnie Wahlberg) donnent le change, et se donnent la réplique. Alors pourquoi pas un petit retrait ?



vendredi 13 mars 2009

Le vendredi, la TNT c'est de la dynamite


J'ai beaucoup souffert pour trouver un titre à cet article, mais on a évité le pire, demain par exemple, je pourrais écrire : la TNT ça m'dynamite...
Si hier, notre rubrique sur le programme de la soirée vous a conduit à choisir M6, plutôt que regarder Basic, vous vous êtes retrouvés devant Marseille – Ajax Amsterdam. J’avais dit de Basic ceci, « un thriller militaire, où s’affrontent deux personnalités en parallèle, Samuel L. Jackson qui disparu n’apparaît que par flashbacks et John Travolta, l’enquêteur à fond dans le coup. Construit comme un film à tiroirs on croit tout le temps venir le Truc avec ses gros sabots, sauf que le Truc n’est pas celui qu’on croit, à tel point que c’en est presque décevant, voire carrément nul. Finalement vous direz-vous, après l’avoir vu : ça ne sortait pas du lot ! » A bien y regarder, Travolta et Jackson en moins, c’était exactement ça.

L’avantage de cette erreur (oui une erreur !!! parce que j’aurais évidemment pu me douter que M6 qui détient les droits de retransmission des matchs de l’Olympique de Marseille en Coupe UEFA allait passer ce beau match) c’est que n’ayant rien à raconter sur les programmes du vendredi soir comme chaque semaine ou presque, j’ai déjà fait deux jolis paragraphes. Pourtant il y aurait beaucoup à dire… du moins là je cherche…

Une chose est sûre, la malédiction des soirées télé le vendredi, a lieu les vendredis 13 aussi ! Etrange ! me direz-vous. Et je vous répondrai, non. D’ailleurs Patrice Carmouze et Christophe Dechavanne vous invitent à croire que non, (ou que oui peut-être) : La Soirée de l’étrange – Spécial Vendredi 13 [TF1 ; 20h45], c’est l’occasion pour tous de devenir un vrai paraskevidékatriaphobe.

Si je vous le dis.


jeudi 12 mars 2009

Pour une fois Stallone assure






Parfois il m’arrive de me réveiller grâce à la télé. Jusqu’ici rien d’exceptionnel, je me réveille aussi grâce au téléphone, aux oiseaux, à la chasse d’eau du voisin du dessus, au soleil, au radioréveil… Avec la télé, c’est toujours un peu particulier : quelle chaîne choisir ? mais qui donc va me réveiller ? à quoi s’attendre ? quel clip du Morning Tube de Virgin 17 va m’abrutir dès les premières heures du jour ? et j’en passe…

Ce matin, donc, j’ai été réveillé par Marie-Ange Nardi, elle criait : « L’équipe des filles ? A droite !!! L’équipe des garçons ? A gauche !!! », et en écarquillant les yeux, j’ai vu qu’elle restait au milieu. Voilà qui soulève bien des questions et qui donne envie de retourner sous les draps… Mais parlons plutôt du programme de votre soirée.

Si j’avais eu le temps samedi dernier, je vous aurais causé longuement sur la beauté des jeudis, ces arbres massifs, florissants, aux écorces fortes et marqués, aux craquelures résineuses, et au printemps qui revient… Ces arbres qui cachent la forêt (ou du moins la clairière, la savane et la steppe) des vendredis samedis. Parce qu’à bien y regarder, il y a toujours quelque chose à regarder le jeudi. Et pour tous les goûts. Ou presque.

De la fiction française sauce policière made in TF1, le classique du jeudi soir, avec ses figures paternelles rassurantes qu’elles s’appellent Cordier, Navarro, ses mammaires protectrices, du style Julie Lescaut, ou les Femmes de Loi [TF1 ; 20h45] que l’on retrouve dans trois épisodes musclés aux intrigues stupéfiantes sans qu’il y soit question de drogue, puisque dans le premier épisode, La vérité sur le bout des doigts, la victime d’un accident de voiture mortel n’était pas au volant au moment de l’accident, que dans le second, Soirées privées, une serial killeuse zigouille des hommes lors de soirées privées, et les enquêtrices se demandent qui organise ces soirées (sans les y avoir invitées !), alors que dans le troisième La Robe et la Justice, je n’ai aucune idée de ce qui se passe, car je n’ai pas chargé à savoir.

Sur la 2, grand classique du jeudi : Envoyé Spécial [France 2 ; 20h35] ! Déjà au collège on me conseillait de regarder ces reportages fouillés, ces documentaires au plus près du sujet. Aujourd’hui vous pourrez suivre les diplomates des cellules de crise du ministère des affaires étrangères, mieux appréhender les difficultés d’insertion des enfants handicapés, ou enfin découvrir les petits boulots nés de la crise.

Pas de cinéma sur la 3, ce soir, mais un téléfilm. Des croix sur la mer [France 3 ; 20h35] raconte l’histoire d’un brave type (brave au sens de brave type, pas de courageux, et pas de légèrement abruti), assez simple, plutôt commun… un brave type qui traverse la seconde guerre mondiale, et qui, alors qu’approche la Libération se retrouve otages des Allemands. A coup de flashbacks il revient sur sa vie. On se rend compte que c’était vraiment un brave type (brave au sens de, il a tout essayé mais ça n’a pas souri), pas toujours chanceux, plutôt malchanceux… un brave type quoi…

Dans un genre encore plus classique, Van Damme fait du Van Damme dans Double Impact [Virgin 17 ; 20h40] à savoir crac boom hue mais en moins Dutronc, Eddie Murphy fait du Eddie Murphy dans La Famille foldingue [NT1 ; 20h35] à savoir dix-huit millions d’Eddie Murphy et moi et moi et moi… mais en moins Dutronc aussi.

Trois programmes sortent un peu du lot (à mon humble avis évidemment, et puis de toutes les manières, moi, je regarderai Dexter [Canal+ ; 20h45] au beau milieu de sa troisième saison, en apéritif d’un Vic Mackay en pleine dérive dans son ultime saison de The Shield).

Sortant bien moins du lot que les deux autres, mais largement au-dessus qu’un zapping intégral de Femmes de loi envoyées spéciales dans la famille Foldingue du Double Impact des croix sur la mer, Basic [M6 ; 20h40] se veut un thriller militaire, où s’affrontent deux personnalités en parallèle, Samuel L. Jackson qui disparu n’apparaît que par flashbacks et John Travolta, l’enquêteur à fond dans le coup. Construit comme un film à tiroirs on croit tout le temps venir le Truc avec ses gros sabots, sauf que le Truc n’est pas celui qu’on croit, à tel point que c’en est presque décevant, voire carrément nul. Finalement vous direz-vous, après l’avoir vu : ça ne sortait pas du lot !

Avec Monty Python, sacré Graal ! [Arte ; 20h45], on sait où on va. Car ce film de chevaliers foutraques est essentiellement un film foutraque de chevaliers. Sans budget, pas de chevaux, des noix de coco font l’affaire, mais comment expliquer dans le scénario qu’on utilise des noix de coco dans l’Angleterre profonde ? On se raconte des histoires de mouettes migratrices. On ne s’étonne plus de voir un lapin tueur et des vaches qui volent, des chevaliers qui disent Ni. Mais qu’est-ce qu’on en rigole.

Avec Cop Land [France 4 ; 20h35], on ne sait pas où on va, et son contraire : on sait exactement où on va. Cop land c’est certainement la meilleure interprétation de Sylvester Stallone, parce qu’il y retrouve toute la naïveté, la candeur, le pas d’bol, qui ont fait ses meilleurs rôles, pour les deux premiers Rocky, ou pour Rambo First Blood. Epave qui n’a pas su (ou pu) devenir flic, Freddy Hefli (Stallone) est devenu shérif de Copland, une cité coupée du monde extérieur, où ne vivent que des flics de New-York. Freddy Stallone est d’autant plus une épave que tout le casting de flics qui l’entourent est impressionnant : Harvey Keitel, Ray Liotta, Robert de Niro ou Robert Patrick… Le shérif a l’occasion de mener son enquête dans un monde de grands (policiers et acteurs) qui ne se gênent pas pour lui rappeler qu’il n’est qu’un gros nul (d’autant plus gros, que Stallone s’est laissé empâter de vingt kilos pour tenir le rôle). Evidemment c’est le gros nul qui gagne, mais ce n’est pas sans une tension classique évidente, une frustration sensible (on aurait presqu’envie de lui faire un gros câlinou), et un scénario malicieusement ficelé, où tous les personnages (sauf le shérif) prennent plaisir à jouer de leur duplicité. Avec son final très western, en mode audio subjectif (le shérif ayant été rendu quasi sourd par une détonation) digne d’un grand John Ford, et traité à la De Palma, James Mangold tisse un thriller sur le canevas des grands classiques policiers et offre à Sylvester un rôle à la mesure (non pas d’un John Wayne) mais d’un Dean Martin (et ça pour moi, c’est bien mieux qu’être John Wayne).



mercredi 11 mars 2009

On prend les même et on redérange

Si la semaine dernière, vous avez suivi nos conseils, vous vous êtes vivement entichés de la série Life ! Comme nous vous l’avions indiqué, l’inspecteur Crews a résolu vite fait bien fait deux enquêtes trop facile, motivé par le respect de la présomption d’innocence, les méthodes zen, et une sorte de calme intérieur qui passe pour de la démence. Bien sûr, vous vous êtes rendu compte qu’il passerait chacun des épisodes à faire la lumière sur l’Affaire ! la fameuse, à cause de laquelle il a passé de trop nombreuses années en prison. Vous êtes déjà ravis à l’idée de le retrouver ce soir pour une troisième aventure !

Et bien, vous n’avez pas tort !!!

Retrouvez Life [TF1 ; 20h55, sous réserve de prolongations lors du match Barcelone – Lyon], en trois épisodes ! oui rien que ça ! le quatrième, le cinquième et le septième ! Quid du troisième et du sixième ? on se le demande, le sixième étant diffusé la semaine prochaine après le huitième, on ne se posera pas la question longtemps.

Pourquoi une telle programmation ? On pourrait évidemment envisager qu’il s’agisse de censure, et que ces épisodes ne puissent passer sur une chaîne familiale à une heure de grande écoute (le mercredi à minuit). On pourrait simplement imaginer que les programmateurs de TF1 pensent que ça tonifie le scénario que de le monter dans le désordre. On pourrait bêtement croire que sur la une, on n’a pas besoin de savoir compter au-delà de 1.

Par contre les amateurs de Daybreak [France 4 ; 20h35] au lieu d’avoir trois épisodes dont le dernier pas à la suite des deux précédents, ils apprendront avec plaisir qu’ils n’en auront que deux ce soir, et dans l’ordre ! On pourrait bêtement croire que sur France 4, on sait compter jusqu’à 4.

Ce genre de logique rend encore plus triste la programmation de NRJ12, qui en douze épisodes est déjà arrivé au vingt-quatrième de la première saison de X-FILES (juste avant la diffusion du vingt-troisième...)


dimanche 8 mars 2009

De plus en plus court


Incroyable mais vrai ! (parce que je ne peux pas m'empêcher de m'exprimer en évoquant des noms d'émission), mais Maximgar à la Châine ne regardera pas la télévision d'ici à mercredi !!! Vous aussi, après L'Arme Fatale 4 [TF1 ; 20h45], coupez l'écran !

vendredi 6 mars 2009

Vivement Dimanche (l'article où il n'est nullement question de Michel Drucker)

Sincèrement, le vendredi j’ai du mal. Mais alors aujourd’hui, j’ai vraiment mal de chez mal.

Ce vraiment mal de chez mal n’a rien à voir avec le fait que Les Enfoirés font leur cinéma [TF1 ; 20h45] concert quasi d’utilité publique qui assurera à la première chaîne une deuxième grande soirée d’audimat (après le Lyon Barcelone d’il y a dix jours) dans une période de non écrasement massif de la concurrence.

Il y aura aussi une belle tentative d’Arte de nous retenir deux heures et demi devant l’écran avec une adaptation en trois épisodes (tous d’un coup et dans l’ordre) du Raisons et Sentiments [ARTE ; 20h45] de Jane Austen.

Mais à part ça ?

jeudi 5 mars 2009

Révisons nos films chorals

Hier, il me semble que j’ai oublié de rappeler que je n’avais pas parlé de la Nouvelle Star la veille. Ce qui pourrait ressembler à un complot, l’est sûrement. Parlons plutôt du programme du jour, parce qu’il y a de grandes chances que la semaine prochaine, une fois encore, personne n’évoque la Nouvelle Star, et puis surtout parce qu’aujourd’hui il y a dire.

Tiens, pour commencer : Etienne Chatiliez revient. Après qu’on nous ait proposé Tatie Danielle, mardi soir, retour sur La vie est un long fleuve tranquille [France 4 ; 20h35], comme pour tous les classiques, il y a peu de choses à dire : des bourges, des prolos, de la lutte des classes, du Marx bien ficelé avec une immaculée conception au milieu, où l’opium du peuple avait fait un petit ravage dans le scénario.





Une question mérite d’être posée : La vie est un long fleuve tranquille est-il un film choral ? Non, parce qu’imaginons un film où un groupe de touristes français se retrouvent lâchés par leur tour-opérateur au beau milieu des Etats-Unis sans le sou ! Là, vous me diriez, vous rappelant les Bronzés, oui, le film de touristes est typique du film choral. Et bien oui, et on peut le vérifier avec Restons Groupés [NRJ12 ; 20h35], la comédie de Jean-Claude Salomé voient ses héros péter les plombs dans le grand Ouest (Américain, pas la Bretagne). D’une idée somme toute banale, en y ajoutant une journaliste pernicieuse, une bluette, des crises de nerfs, et une solidarité à toute épreuve (d’où le titre) on obtient… une comédie vraiment sympathique ! Parce que la mayonnaise prend, et que chaque personnage quoique campant des caractères types (l’arriviste, le débrouillard, le cadre stressé, le keubla…) ne tombe jamais dans la caricature.

A la même heure, Les Virtuoses [Arte ; 20h45] est aussi un film choral. Au titre, on s’en serait douté. Comédie romantique à la Ken Loach, ou comédie sociale à l’eau de rose, on hésite encore. Et on dira, un Full Monty syndicaliste. Ou la vie d’une fanfare de mineurs sur le point de voir leurs mines fermer mais aussi de décrocher leur participation à la finale des concours de fanfares… D’un sujet aussi réjouissant (parce que bon la fanfare, ça n’a pas le potentiel comique du strip-tease), il sort un film attachant, aux accents dramatiques et rigolos, où finalement le militantisme, la musique de fanfare, la dureté du travail des mines sont relativement effacés. On y partage des vies, plus que du labeur, de la musique, ou des craintes sociales.

Autre exploit avec une idée pas géniale, c’est Volte/Face [TF1 ; 22h20], et c’est du John Woo. Prenons d’abord l’idée pas géniale : un méchant et un gentil se détestent cordialement, le gentil arrête le méchant, mais pour poursuivre l’enquête on lui demande d’usurper l’identité du méchant pour infiltrer les autres méchants ! pire on lui demande de lui prendre son visage !!! Le gentil dit oui, et sans qu’il s’en doute le méchant fait pareil, et comme personne n’en sait rien, le méchant se retrouve dans la vie du gentil, et le gentil dans la peau du méchant (et dans sa vie aussi, mais il n’en veut pas…) Un scénario extraordinaire pondu à l’origine pour réaliser le fantasme de tous les producteurs des années 80 : un film avec Sylvester S. et Arnold S. (deux grosses vedettes d’alors)… Mais personne ne réussit à le produire, et bien heureusement, car un tel scénario ne peut que reposer sur une performance d’acteur : jouer dans un même film le méchant et le gentil est une gageure pas donnée à tout le monde (voir Leonardo Di Caprio dans l’Homme au Masque de fer, où il joue le méchant en serrant les dents, et le gentil en ayant l’air ahuri). Avec Sylvester le défi aurait été de taille, un personnage pseudo couillon pour l’un, pseudo bourré pour l’autre (je me moque mais vous verrez que la semaine prochaine je vous conseillerai à tout prix de voir ce bon Sly dans Copland !). Avec Arnold… ben on aurait eu droit à Terminator une moitié du film et un flic à la maternelle pour la seconde.

Par la suite, on songea à Michaël Douglas et Harrison Ford. Mais des soucis de contrat et de calendriers bloquèrent la réalisation. Bien après, le scenario tomba dans les mains de John Woo. Ce dernier depuis trois ans aux Etats-Unis n’avait réalisé que deux pauvres films de commande pas vraiment à la hauteur de son talent de Hong-Kong. Las, pour Volte/Face, il impose son casting : John Travolta (avec qui il vient de faire Broken Arrow) et Nicolas Cage. Des grosses ficelles du scénario, il tire des moments hilarants, grâce à la performance de Travolta (qui réussit haut la main le passage de gentil à méchant, quand Nicolas Cage fait de son transfert méchant-gentil un passage de psychopatathe à névrosé), des moments de poésie, grâce à sa virtuosité du gunfight. Parce qu’avec John Woo, il faut que ça pète partout mais non sans une grosse dose de symbolique dans la chorégraphie. Ainsi quand les deux ennemis jurés se retrouvent face à face, ils sont chacun devant un miroir. Ils n’auront plus qu’à parler avec l’autre tant haï.


mercredi 4 mars 2009

Rien en Noir & Blanc


D’habitude le mercredi, j’évoque Daybreak [France 4 ; 20h35], le Dr House [TF1 ; 20h45] et leurs programmations qui allient savamment ordre et désordre, rangement et dérangement. Ensuite j’évoque un film de guerre, comme Platoune s’en va en guerre ou Frères de sang versé tout partout.

Mais pour ce mercredi, je m’étendrai sur une nouvelle série, sans armée, sans (trop de) pétarades. Il s’agit de Life [TF1 ; 23h15] où Charlie Crews est un flic qui sort de prison. Concept étonnant qui ne doit pas vous laisser imaginer un instant que tous les flics sont des criminels, parce que justement Charlie Crews était innocent ! Après douze ans derrière les barreaux, Charlie a changé, il est plus zen, et pas qu’au sens figuré, plus méthodique, et à nouveau… flic, sûrement parce que c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. Et puis le monde a changé. Rappelez-vous comment c’était en 96 ! des téléphones portables de 4 kilos, Windows 3.1, X-Files et les Fugees… Alors Charlie a du mal avec les I Phone ; Jack Bauer, Goldfrapp et Internet. Armée de sa collègue Dani Reese, de sa méthode zen, et pas qu’au sens propre, Charlie va nous résoudre une petite enquête par épisodes, tout en faisant le poing sur son inculpation passée.

Arte fait la part belle au documentaire : Le Fascisme Italien en couleurs [ARTE ; 20h45] relate l’histoire de ce petit instituteur qui amateur des chemises noires devint Duce et finit lamentablement lynché et pendu… Le documentaire s’attache au décalage flagrant entre les aspirations de Mussolini et le résultat final, ou, comment celui qui se voyait déjà en haut de l’affiche et empereur romain suivit sans cesse la voix de son maître.

Une question me taraude. Pourquoi cette fascination pour la couleur, jusque dans le titre ? Et puis quelle couleur ! du colorisé fade gentiment gribouillé qui pixellise sur les écrans plasma de dernière génération…







Si jamais aucun de ces programmes ne devait vous plaire, et que vous auriez trois heures à tuer, nous ne saurions que trop vous conseiller une daube bien sympa mais bien daubée : L’Arche de Noé [NRJ12 ; 20h35] relecture biblique dans le désordre le plus total comme si l’épisode 6 de Daybreak précédait le troisième (mais ça, les amateurs de Daybreak maîtrisent) où par exemple Noé croise Lot, son petit-petit-petit-petit-…-petit-fils, avec un style Xena la Guerrière et une arche en contre-plaqué. Des acteurs renommés sont allés se perdre là-dedans, après avoir perdu un pari, je suppose, comme James Coburn (qui fait un passage en pédalo pendant le Déluge) ou Jon Voight qui en Noé est aussi convaincant que sa fifille dans Tomb Raider, où d’ailleurs il était plus convaincant en père de sa fifille. Sur ce, bonne soirée, je craque.

mardi 3 mars 2009

Les Aventures du Baron et de la Tatie

La vie c’est simple comme un titre de film. Dans Batman et Robin [NRJ12 ; 20h35], il y a Batman et Robin. Dans l’Homme sans visage [Direct 8 ; 20h40], il y a un homme défiguré. Dans Sniper [NT1 ; 20h35], comme dans Sniper 2 [NT1 ; 22h15] il y a des snipers embusqués. Et Neuf mois [Gulli ; 20h35] est bien un film sur la grossesse. Mais voilà dans Batman et Robin, il y a aussi Batgirl, et des méchants pathétiques, Mr Freeze et Poison Ivy (Arnold Schwarzenegger et Uma Thurman) vraiment pas aidés par une réalisation toute pourrie de Schumacher qui se voyait déjà réaliser le super héros icône gay, à la réplique culte et tétons en latex : « Je te les empoignerais bien… tes diamants ! », bref, un scénario écrit par Batgirl en personne, vu qu’elle arrive d’Oxbridge… Idem l’homme sans visage n’est pas seul : un jeune garçon l’accompagne tout au long de ce mélodrame un poil longuet. Pour Sniper et Sniper 2, ben… euh… y a des cibles, je pense. Et dans Neuf Mois, s’il y a bien grossesse, il s’agit surtout d’une couvade paternelle.

Alors on se prend à rêver : Tatie Danielle débarque chez les bronzés, sous le soleil Ivoirien, l’acariâtreté à la ceinture, prête à dégainer son magnum de petites crasses, sur Popeye ou Gigi… Ah oui, on s’en fourrerait jusque là, surtout si Isabelle Nanty débarquait à son tour pour placer son « C'est ça, pleure, tu pisseras moins ! »




Mais je m’emporte et on ne peut pas regarder la une et la trois en même temps. Alors il faut choisir : Tatie Danielle [France 3 ; 20h35] ou Les Bronzés [TF1 ; 20h45], en attendant d’avoir ou de voir Un Crime dans la Tête [M6 ; 22h40] un thriller de politique fiction avec un peu de psychologie œdipienne, tant le couple du méchant et de sa mère, aux baisers confus, éclipse un Denzel Washington paumé et par sa souffrance, et par un complot gouvernemental, et par le scénario qui le traite plus en mort en permission qu’en victime valeureuse (et c’est pas plus mal !)

Et si ça ne devait pas vous suffire, qu’insomniaques vous craignez de tomber sur Histoires Naturelles, ou le pauvre film érotique de TMC, TF1 comme la veille a pensé à vous ! Dans les Aventures du Baron de Munchausen [TF1 ; 2h20], Terry Gilliam s’en donne à cœur joie, envoyant son héros au milieu des Ottomans, sur la lune, dans une baleine et j’en passe, dans un décor de théâtre : Sarah Polley était encore une petite fille, Uma Thurman déjà Vénus, Robin Williams le sélénite perdait la tête, et Sting portait l’uniforme !





Ah, la vie c’est simple comme une aventure du Baron !

lundi 2 mars 2009

Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été

Le choix réside-t-il dans la diversité ? La question est posée (et a le mérite de nous laisser croire un instant qu’on peut réviser le bac de philo avec son programme télé). Parce que tout commence avec Père et Maire [TF1 ; 20h45] la série à peine inspirée de Don Camillo, et l’épisode n°1 de la saison 6 (sachant que TF1 a déjà diffusé le n°2 de la saison 7, et que l’un des acteurs principaux et créateurs de la série est décédé entre les saisons 5 et 6, on comprend aisément que c’est l’épisode à ne pas louper pour ne pas perdre le fil !) On poursuit avec FBI : portés disparus [France 2 ; 20h35] pour un épisode inédit suivi immédiatement d’un réchauffé : idéal quand on doit se coucher à 21h20 ! On pourrait continuer avec Van Helsing [TMC ; 20h40] chasseur de vampires très XIXème à l’origine, transformé en super héros latex et chapeau mou ultra bien gaulé, ou Cocktail [W9 ; 20h35] où Tom Cruise alias Brian Flanagan apprend à devenir un bon barman, ou pire que tout voir encore mieux, American Warriors [NRJ12 ; 20h35] le film qui insulte tous les films d’action sans faire exprès.

Quelques documentaires sauvent la mise. Des animaux et des stars [Gulli ; 20h35] n’est pas de ceux-là avec son reportage « Meg Ryan et les éléphants blancs » dont le titre à lui seul fait peur pour les fans de Meg et de Dumbo. Enfants Martyrs [France 3 ; 20h35] est nettement moins glamour, mais se veut nettement plus percutant : chiffres, témoignages, cicatrices, enquêtes, reconstitutions… tout illustre le calvaire de quelques 19000 enfants en France. Quant à M6, on y met les petits plats dans les grands avec le prime d’Un Dîner presque parfait [M6 ; 20h40] une émission presque parfaite qui laisse toujours sur sa faim… [Ndlr : je n’ai pas pu m’empêcher].

Arte sort du lot (comme souvent, me dira-t-on). Tueurs de dames [Arte ; 202h45] est une de ces vieilles comédies britanniques grinçantes pleines d’humour noir, de facéties, et de burlesque. Une vieille dame loue sa cave à un professeur renommé afin qu’il répète un spectacle avec ses musiciens, alors que ces derniers préparent le casse du siècle. Depuis les fabuleux frères Coen en ont fait un remake plutôt sympathique en 2003, information qui à elle toute seule, est un gage de qualité.

Les deuxièmes parties sont moroses. Ceux qui auront raté Amour & Amnésie [France 4 ; 22h20] parce qu’ils ne lisent pas ce blog depuis ses débuts, pourront se rattraper.

Et tard dans la nuit, en troisième partie de soirée : surprise ! A la dérive [TF1 ; 2h50] de Guy Ritchie ! Rappel des épisodes précédents : Guy Ritchie réalisateur de génie (Arnaques, crimes et botaniques ; Snatch) épouse Madonna, (et c’est d’ailleurs aujourd’hui dans le cadre de leur divorce que sera décidée la garde de leur fils Rocco) et il la fait tourner dans A la dérive, remake d’un ovni italien intitulé « Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été » ce qui, est suffisamment évocateur. A la dérive est un bide monumental (mais Guy Ritchie fit bien pire ensuite avec Revolver, film dont j’adore l’esthétique mais auquel je n’ai toujours rien pigé), mais j’ai un amour incroyable pour lui, car la même œuvre filmé à l’économie et avec un air plus pseudo intellectuel voire Comédie Française, et on crierait facilement au chef d’œuvre… oui oui, je vous jure !

dimanche 1 mars 2009

Nord, Sud, Los Angeles


C’est dans le Nord et le Sud [Arte ; 20h45] que tout petit j’ai découvert Patrick Swayze et Kirstie Alley, alors que tous mes petits camarades ne juraient que par Dirty Dancing et Allo Maman ici bébé. Comme quoi, j’avais déjà des goûts étranges, dont un amour immodéré pour les grandes sagas familiales mêlant pathos romantisme Histoire avec un grand H et violons (ceux de Bill Conti faisant merveille dans le cas présent), et soudains en écrivant ces mots, je me dis, « vivement une rediffusion de L’Amour en Héritage ! »

La trame y est on ne peut plus classique, deux amis, deux vrais « frères », George Hazard et Orry Main deviennent inséparables durant leurs classes à Westpoint, puis à la guerre contre le Mexique. Un petit mariage entre les membres des familles finissent de les lier pour de bon. Mais c’est compter sans la guerre civile, parce qu’Orry est du Sud esclavagiste et George du Nord industriel ! Manichéen, me direz-vous ? Assurément, mais avec une dose subtile de glamour, de kitsch, et de tout ce qui faisait la classe des productions télé des eighties, du style Dallas, Dynastie et Santa Barbara, et des méchants tellement méchants qu’ils en sont caricaturaux, tel David Carradine qui testait déjà son personnage de (Kill) Bill, mais en mode grotesque. Et puis, Orry le Sudiste est un bon bougre quand on y regarde bien, et les Hazard tout anti-esclavagistes qu’ils sont, n’en sont pas moins des exploiteurs, dans un joli nuancier de desseins quant à leurs positions abolitionnistes. Mais est-ce vraiment ce qui compte ?

Car de toutes les façons rien ne compte ! (si ce n’est s’amuser à reconnaître tous les guests : Lloyd Bridges, Forest Whitaker, Olivia de Havilland, Robert Mitchum, Jean Simmons…) D’une série qui était de douze épisodes d’une heure trente, voici qu’Arte nous en propose 24 épisodes au format 45 minutes. Ce soir en tout cas dans le cadre d’une soirée sur la Guerre de Sécession, voici les deux premiers épisodes de cette série Le Nord et le Sud [Arte ; 20h45] ce qui ne tombe pas fort à propos puisque l’action se déroule vingt ans avant la guerre de Sécession. Par la suite, les épisodes 3, 4, 5, 6 (et ainsi de suite jusqu’à 24) passeront tous les soirs du lundi au vendredi à 20 heures, tandis que les épisodes 1, 2, 3, 4 (et ainsi jusqu’à 24) passeront tous les jours du lundi au vendredi à 14 heures. Oui, vous ne rêvez pas ! Tous dans l’ordre !






Un documentaire suit la série qui tentera de dénouer les fils de la Grande Histoire. Emission en neuf épisodes, elle est le travail de Ken Burns qui avait déjà grandement disséqué la Seconde Guerre Mondiale sur Arte. Ce dernier semble démantibuler la Guerre Civile Américaine (les films d’archive en moins évidemment) avec le même talent dont il usa pour dénouer les causes conséquences rebondissements et incidences de conflit mondial, peignant les petites histoires dans la Grande. Ce cours d’Histoire réussi sera projeté tous les samedis et dimanches aux alentours de 16 heures.







Mais bon, il n’y a pas que la Guerre de Sécession dans la vie ! Sauf dans Wild Wild West [TMC ; 20h40] où James West est Will Smith et monté sur des machines démentielles quoique très mécaniques, accompagne son Artemus Gordon d’accolyte dans les missions les plus folles et pyrotechniques. L’Ouest sauvage n’est plus ce qu’il était, mais au moins on ne cesse d’y sourire. Moins pyrotechniques et tout aussi efficaces les Douze Salopards [Direct 8 ; 20h40] nous posent de vraies questions sur la guerre : faut-il être un salopard pour l’emporter ? a-t-on moins peur de mourir quand on est de toute façon condamné ? La guerre se poursuit malgré tout, dans le rapport homme-femme et les relations distendues entre Jeff Bridges et Barbra Steisand. Leçons de Séduction [Gulli ; 20h35] pose des questions fondamentales pour une chaîne destinée aux enfants : l’amour courtois a-t-il toujours la côte ? peut-on épouser quelqu’un sans avoir couché avec, et juste parce qu’on se sent bien avec ?

Dans La Recrue [TF1 ; 20h45], vous assisterez à la formation des agents de la CIA, puis vous vous poserez les mêmes questions qu’Eric Bana dans Munich : et si je ne suis pas officiellement engagé, tellement je dois paraître agent secret, pour qui est-ce que je travaille réellement ? (question que je me pose tous les jours !) La distribution est prestigieuse (du moins pour Al Pacino déjà) mais le scénario pâtit de l’évolution de l’intrigue avec des gros sabots, et de sa résolution avec des sabots encore plus gros. Alors de l’autre côté, dans Le Papillon [France 2 ; 20h35], Michel Serrault est l’alter-ego de Pacino et sa recrue est sa petite fille. Paysages bucoliques champêtres photographies panoramiques animées... Depuis que le Bonheur a été dans le pré, Michel Serrault était devenu un chantre des jolies comédies françaises dans les vallées fleuries, comme dans Une Hirondelle a fait le Printemps... peut-on parler d’efficacité ?

Mais si je devais me choisir un film à ne pas manquer, j’attendrais la seconde partie de soirée. Collision [France 2 ; 22h05] est un film choral qui tente de se pencher sur la question des relations raciales avec Los Angeles pour cadre. Le scénario ne manque donc pas de ses Latinos, ses Wasps, ses Arabes, ses Asiatiques, ses Blacks... Ecrit et réalisé par un scénariste de chez scénariste (Paul Haggis est notamment l’auteur de Million Dollar Baby), on pourrait s’attendre à une construction extrêmement bien ficelée, même si l’évocation du racisme au cinéma tombe dans la grande majorité des cas dans la caricature et la mièvrerie. Elle s’avère en fait très mécanique, mais fluide, elle s’avère donc très mécanique des fluides, chaque personnage qu’il soit victime ou coupable se trouvant exposé par la suite dans le rôle inverse. Mais, ce scénario résumé à un jeu de retours de manivelles n’est pas la principale force du film, c’est essentiellement l’écrin de Los Angeles que l’on retient (ou que j’ai personnellement retenu), le contre-emploi de certains acteurs (Brendan Fraser en particulier), et quelques deux moments de très haute tension, dont la fin, seul instant de vaillance scénaristique, où le dialogue se fond à l’action et mène le trouble. Alors pourquoi en faire le film à ne pas manquer ? parce que Collision est l’exemple même du film choral qui en multipliant les confrontations, les relations, les personnages, donne un tableau en petites touches, nuancées, agréablement servi par des plans lents et épurés, et une photographie de haute volée.







Télé as-tu du choeur ?

S’il y a bien une question que je me pose ce matin, avec tout l’aplomb d’un philosophe de vidéoclub, c’est : combien faut-il de personnages pour faire un bon film choral ?

Un bon film quoi ? me direz-vous, en imaginant devoir compter le nombre de choristes dans Les Choristes !

Non, pas d’inquiétude, les films chorals (oui, car on dit un film choral, deux films chorals, voire deux films choral, et pas un film choral, deux films choraux) sont des œuvres traversées par plusieurs personnages d’égale importance, et aux destins croisés. Une trame commune lie les personnages et l’action, différenciant le film choral du film à sketchs.

Un exemple ? Les Bronzés, cas typique des films de troupe, où qui de Gigi, Popeye, Jean-Claude, Christiane entre autres, dominerait les autres protagonistes ?

Un contre-exemple ? Les Douze Salopards, car même s’ils sont douze, la figure de chef de Lee Marvin écrase l’ensemble de la distribution, pourtant savoureuse. De plus peut-on réellement parler de destins croisés, quand la majorité de l’équipe part au casse-pipe pour ne pas finir au bout d’une corde ?

A ce titre, le film choral a du mal à s’imposer en tant que genre, selon qu’on ne sait jamais selon quel limite un personnage arrive à écraser les autres. Dans l’Auberge Espagnole, est-ce le collectif qui l’emporte sur Xavier, ou Xavier qui raconte le collectif ? De même, un film avec un personnage principal entouré de plusieurs seconds rôles importants ne serait-il pas un film choral, comme dans Forrest Gump, ou Retour à Cold Mountain, qui sont des galeries de seconds rôles plus extraordinaires les uns que les autres !

Les films chorals ont une géométrie variable, que les personnages s’y connaissent ou pas, qu’il y ait unité de temps ou pas, unité de lieu ou pas, qu’il s’agisse de comédie sociale (Le Goût des Autres) de comédie policière (Jackie Brown) de comédie de mœurs (Shortbus) de comédie dramatique (Babel) de film de guerre (Un pont trop loin) ou de film catastrophe (Tremblement de terre, ou autre Independence Day). Le parcellement de ces aventures multipliées à toujours eu pour effet de laisser les personnages dans une retraite exacerbée, dépossédés, atrophiés dans un univers vaste où l’on est rien sans les autres. Et oui ! même dans les Bronzés !

Le genre a les défauts de ses qualités. Les films chorals ressemblent parfois à des feuilletons, la facilité consiste par moment à employer des acteurs à contre-emploi, et certains pensent qu’il suffit d’engager une vedette à contre-emploi et de la faire disparaître au milieu des autres personnages pour avoir réussi une gageure…

Tout ça, c’est une question de mayonnaise, d’ingrédients qui prennent les uns avec les autres, et certains réalisateurs s’en sont faits une spécialité. Robert Altman (de M.A.S.H. en 1970 à The Last Show en 2006, en passant par les excellents exemples : The Player, Short Cuts, Prêt-à-porter, Cookie’s Fortune ou Gosford Park), Alejandro Gonzales Iñàrritu (Amours Chiennes, 21 Grammes, Babel), Cédric Klapisch (Chacun cherche son chat, l’Auberge Espagnole, Paris), Alain Resnais, certains Steven Soderbergh…

Aucun d’entre eux cette semaine à la télévision hertzienne gratuite (parce que sur la TNT payante, le câble ou le satellite, Klapisch est en long et en travers : Chacun cherche son chat, Ni pour ni contre (bien au contraire), Paris…), mais deux films chorals remarqués à défaut d’être remarquables ::

Collision [France 2 – Dimanche, 22h05]
Les Bronzés [TF1 – Mardi, 20h45]

Pour en savoir plus sur les films chorals (et sur Collision), voici deux très bons articles du site dvdrama.com :

Le film choral selon Bobby
Les films choral