lundi 16 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Ce soir, pas de problème, j’ai bien compris que c’est la guerre. Mais pas n’importe lesquelles de guerre ! D’abord une guerre sans la guerre, puis une guerre qui se cherche des gunfights poussée par un scénario qui ne l’y conduit pas ! Elle s’annonce passionante cette soirée, et pourtant, pleine de bonnes intentions à l’origine.

Dans la Chambre des Officiers [Arte ; 20h45], François Dupeyron filme des gueules cassées, des gradés défigurés qui prendront le temps du conflit pour s’apprivoiser eux-mêmes, réapprendre à vivre, se reconnaître, se connaître tout court. Et le défi est plutôt casse-gueule, c’est le cas de le dire, il ne peut échapper aux comparaisons de précédents illustres (Johnny s’en va en guerre, Elephant Man…) et doit trouver dans son traitement une originalité technique, de ton ou de montage, de photographie ou de construction scénaristique, qui servira son message.

Quel message ? me dira-t-on. Celui de s'accoutumer aux blessures. Peut-être.

La réalisation fait le pari de la sobriété, abuse de la caméra subjective jusqu’à ce que le jeune premier plus très présentable apprenne à s’accepter, petit à petit. Lentement. La Grande Guerre s’arrête en août 14 pour son héros, et le combat que ce dernier entame semble aussi douloureux que la mitraille. Aussi long pour sûr.






Dans Windtalkers, Les Messagers du Vent [France 3 ; 23h00], l’armée US ne sait plus comment transmettre des messages codés sans se les faire décoder par l’ennemi nippon. Une solution toute simple est trouvée : les transmettre en Navajo, par des soldats Navajos, qui du coup ont la chance d’être incorporés (de leur plein gré… il manquerait plus que ça !) et de participer joyeusement à l’effort de guerre. Le seul souci, c’est que comme il n’est pas question qu’aucun Navajo n’en vienne à écrire une méthode Assimil japonaise du Navajo sans peine, il ne devra jamais y avoir de Navajo prisonnier. Du coup, chaque Navajo se voit affublé d’un garde du corps chargé de ne pas garder le corps si les choses venaient à se corser. Alors pour celui qui fait équipe avec ce chien de fou de Christian Slater (qui n’a du coup pas à forcer son talent) la vie est rose. Pour celui qui doit supporte ce dépressif de Nicolas Cage qui n’a du coup pas à forcer son talent), c’est plus ambivalent.

Mais John Woo aime l’ambivalence. Dans sa carrière hongkongaise il a joué et rejoué sur les figures des infiltrés, des criminels repentis… le protecteur prêt à descendre son protégé c’est du gâteau pour sa direction d’acteurs. L’ennui, c’est que John Woo est aussi le maître à filmer les duels, les corps-à-corps, le gunfight. Et l’exercice tant recherché guide le film sans cesse, nuit à une narration, un placement des acteurs dans l’espace complètement dévoué à une chorégraphie funeste en petit comité, et il se marie mal aux scènes de combats importants… mais, après tout, les scènes d’affrontements dantesques ne sont pas là pour servir le message.

Quel message ? me dira-t-on. Celui de l’exploitation d’une minorité visible, et de la difficile naissance des amitiés tuées dans l’œuf, par les ordres des supérieurs, et les bombardements.







La guerre, c’est plus ce que c’était.

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