mercredi 17 juin 2009

Mercredi C Dehors


Le programme télé d’aujourd’hui ??? Assez enthousiasmant, qu’on se le dise ! Si vous pensez pouvoir vous faire harponner par un téléfilm au titre poignant, Petites Vacances à Knokke-le-Zoute [France 2 ; 20h35] vous serez un gros poisson heureux… (il n’empêche je me moque, je me moque, sous prétexte que Knokke-le-Zoute n’attire l’attention que par son nom… alors que non, pas du tout, Knokke-le-Zoute c’est chouette, une vraie Deauville du Nord… mais admettons que dans le titre Petites Vacances à Knokke-le-Zoute, on ne retient que le Knokke, ou le Zoute, voire les deux… et… puis rien. Il n’est même pas certain qu’après vision du téléfilm on se souviendra d’autre chose. Prenons Week-end à Zuydcoote, il y avait un week-end, et il y avait Zuydcoote, et ce n’était pas qu’une conséquence scénaristique… Là, il y aura bien des Petites Vacances et bien Knokke-le-Zoute, puisque Miou Miou, vieille dame bien rangée – ah parce que Miou Miou est une vieille dame, qu’on se le dise, et bien rangée – apprend à conduire, s’achète une vieille voiture et emmène son petit voisin autiste en vacances… sa famille n’y comprend rien, elle provoque l’hilarité générale, elle part quand même… où est-ce que c’est tout ça dans le titre ? ah ben, aux temps pour moi, peut-être que les vacances seront réussies et que tout passe là-dedans)…

On peut aussi visiter Rome, dans Rome Secrète [France 3 ; 20h35]… c’est-à-dire Rome loin du circuit touristique, et c’est bizarrement plus près qu’on ne le croit, parce qu’il s’agit de Rome racontée par de jeunes Romains. Du coup, oui, il y a moyen de tomber sur une bonne adresse originale… Il y a aussi moyen de repasser devant les mêmes fontaines.

Alors, il ne reste plus qu’à se demander ce qui est sorti de bon au cinéma ce mercredi ! Pour savoir quoi choisir, il y a Mercredi C Sorties [France 3 ; 11h00]

mardi 16 juin 2009

Du Rififi sur le Vieux Port


Bien sûr on pourra toujours prétendre être un fan des films de Gérard Jugnot en brandissant son édition collector des Choristes, et donc avoir envie de regarder Scout Toujours [M6 ; 20h40]… on pourra préférer les avions, et les détournements, surtout les détournements qu’un seul homme tout seul de chez tout seul empêche de tourner en rond, et du coup avoir envie de regarder Passager 57 [NRJ 12 ; 20h35], où c’est justement le passager de la place 57 qui joue le grain de sable dans l’engrenage. Après tout quitte à aimer les avions, ce film prépare à la catastrophe suivante, Furtif [NRJ 12 ; 22h25] où un avion de chasse quasi indestructible doué d’intelligence artificielle pète les plombs et prouve s’il le fallait que l’intelligence ne préserve pas de la couillonnade.

Bref, de toute façon, ce qui importe c’est la soirée Plus Belle la Vie [France 3 ; à partir de 20h10]. La série franchement franchouillarde à records revient pour une soirée spéciale où les habitants du Mistral s’apprêtent à combattre des méchants promoteurs immobiliers chargés de les faire tous expulser. On se doute qu’ils vont s’en sortir avec des subtilités grosses comme la sardine qui avait bouché le port de Marseille, mais qu’est-ce que c’est bien !

Et puis ça tombait bien, ces gredins de promoteurs immobiliers, depuis que les scénaristes avaient eu la bonne idée d’intégrer un banquier à la distribution, histoire de pouvoir se défouler dessus en période de crise (oui, imaginez qu’il a coupé la carte bleue de la pulpeuse écervelée Mélanie !) alors qu’un banquier c’est la lie de la planète (en crise), rappeler que le foncier est un pan fondamental de l’économie et que les subprimes ça venait pas du crédit auto, ça fait du bien par où ça passe.


Et en l’occurrence ça passe comme un petit farci de Roland. Comprenne qui pourra.

lundi 15 juin 2009

Une spéciale Têtes Blondes pour Nuits Blanches


Nombreux sont ceux qui croient, plus ou moins à tort, archives et chiffres à l’appui dans bien des cas, qu’on ne fait plus de bonnes émissions pour la jeunesse, culturelles et pas débilitantes, instructives et futées.

Tenez-vous bien ! (pour mieux lire ma déclaration fracassante)… Que nenni !

Jean-François Zygel le sympathique pianiste et compositeur avait réuni dans le cadre de la dernière fête de la musique, des enfants et des parents, afin de s’initier en s’amusant de ses improvisations, aux bases de la musique classique. Qu’est-ce qu’un opéra, qu’est-ce qu’une symphonie, qu’est-ce qu’un accord… autant de questions simples auxquelles le pianiste répond avec le sourire, un clavier sous les doigts et un orchestre à portée.

Les Clefs de l’Orchestre de Jean-François Zygel : la musique classique expliquée aux enfants, adultes tolérés, c’est donc ce soir, à un horaire spécial gamins ! [France 2 ; 0h25]

jeudi 11 juin 2009

Voyage dans la petite tête


Il y a plusieurs façons d’appréhender le programme télé. Celle du cerveau disponible : Alice Nevers, le juge est une femme [TF1 ; 20h40] en est la preuve, surtout quand après trois épisodes, on peut retrouver Un Homme à part [TF1 ; 23h35] où Vin Diesel est un flic musclé (voire musculeux) pas content que sa femme se soit faite tuer et qui part dans une vengeance sanguinaire et un tantinet violente. Il y a la façon du cerveau curieux, celui qui se documente, devant Envoyé Spécial [France 2 ; 20h35], ou moins sérieusement devant le show britannique Cauchemar en Cuisine [W9 ; 20h40] où le chef Gordon tel un Cyril Lignac grand-breton s’en va mettre de l’ordre dans tous les restaurants de sa Majesté qui partent à vau-l’eau. Cette Super Nanny de la gastronomie anglaise n’y va pas avec le dos de la cuiller pour faire tourner les petites affaires sur les rails.

Et puis on peut avoir envie de rêver.

Evidemment vous croyez sûrement que je vais vous diriger vers Arte comme à mon habitude. D’autant que dans Une Aventure [Arte ; 20h45] un pauvre quidam tombe amoureux d’une somnambule mystérieuse…

Et bien… non. France 4 propose une soirée du rêve, à défaut d’une soirée de rêve. Avec en première partie Au-delà de nos Rêves [France 4 : 20h35]… On peut difficilement faire plus onirique (au niveau du titre). Le film, quand à lui, se veut… Hé bien, on se demande toujours ce qu’il se veut ! Chris (Robin Williams) meurt. Puis sa femme se suicide. Alors qu’il est au Paradis, elle irait en Enfer ??? Ce sous-Orphée va donc chercher sa sous-Eurydice. Dans un monde tout droit sorti d’une pub pour parfum, Robin Williams affiche son sourire béat bien content. Idéal fleur bleue.

Certains messages sous-jacents sont douteux (les classes sociales paradisiaques sont sommes toutes étranges), néanmoins pour ce qui est de la romance, elle est tartinée dans chaque touche de couleur, chaque instant d’héroïsme sacrificiel…

Disons qu’Au-delà de nos Rêves est un apéritif agréable.







Un apéritif juste avant l’ Eternal Sunshine of the Spotless Mind [France 4 ; 22h30]... Ici rien n’évoque le rêve dans le titre que nous nous traduirons sommairement par : « le soleil éternel de l’esprit impeccable » ; alors que Wikipedia se contente d’un : «Éclat éternel de l'esprit immaculé » ; et qu’au Québec le film s’appelle tout bêtement : « Du soleil plein la tête » . Mais c’est un film où les souvenirs sont tout comme… tout comme des rêves, évanescents, fuyants, incertains… Joël et Clémentine ne s’aiment plus, jusqu'à vouloir s’oublier, comme c’est techniquement possible (on dirait mon sujet de philo au bac : doit-on réaliser tout ce qui est techniquement possible ?), ils le font. Elle, d’abord, lui ensuite. Seulement Joël en oubliant Clémentine se rend compte qu’il ne veut pas l’oublier… Du coup, il lutte comme il peut contre l’amnésie artificielle. Lui dans ses souvenirs, dans son esprit. Alors qu’une multitude de seconds rôles gravitent tout autour de son corps inanimé endormi.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind marque le génie de Michel Gondry à bricoler tout simplement pour filmer l’infilmable. Un souvenir qui s’oublie !!! on aura tout vu (mais Gondry filmera par la suite des rêves « la Science des rêves », et ce que j’estime la plus belle déclaration d’amour au cinéma de ces dernières années, « Be Kind, Rewind » où il filme tout simplement l’essence du cinéma, de son illusion première !) Un souvenir qui s’oublie filmé en temps réels, presque comme un film d’action. La course contre la montre est palpable, réelle, les clins d’œil psychologiques sont cristallins à l’extrême. Quant au réel, il reste présent en permanence, incarné par des seconds rôles aux accidents de parcours tristes ou désastreux.




mercredi 10 juin 2009

Ah ben ça sent les vacances...


Le vol 627 arrive à l’aéroport de Boston alors que tous les passager et tout l’équipage sont morts. L’enquête est confiée au FBI en général et à Olivia Dunham en particulier. Bientôt encombrée d’un scientifique qui cultive son araignée au plafond, le Dr Bishop et du fils de ce dernier, Peter Bishop, elle va vite se retrouver embarquée dans une aventure où les morts du vol 627 ne sont que de la rigolade.

C’est ainsi que commence une des séries de l’été de TF1 entre autres Heroes, Lost… Fringe [TF1 ; 23h10]. Déprogrammé la semaine dernière en raison de la disparition du vol AF447, l’épisode pilote revient en seconde partie de soirée (jusqu’à une heure du matin !), une tranche horaire pas vraiment idéale pour une série sensée incarner tous les frissons de l’été ! Heureusement, dès minuit 55 et la fin du pilote, vous pourrez le retrouver gratuitement sur le site Internet de TF1.

Une bonne raison de ne pas allumer sa télé, en quelque sorte.

mardi 9 juin 2009

Le Grand Jack Powers


Qui ne connaît pas Jack Ryan ? Beaucoup de monde a priori, vu ma réponse super facile sur Questions pour un Champion on-line !

Pourtant Jack Ryan n’est pas n’importe qui. Il a même été président des Etats-Unis ! Vous ne me croyez pas, tout en déchiffrant le listing de la quarantaine de président américain ? Et bien laissez-moi vous dresser sa biographie sommaire.

John « Jack » Patrick Ryan est un américain d’origine irlandaise, bon catholique, diplômé d’histoire et d’économie à Georgetown. Blessé au cours de son service chez les Marines (un hélicoptère qui s’est crashé malencontreusement), il devient professeur d’histoire dans la fameuse académie d’Annapolis, puis consultant analyste à la CIA. Son épouse est une demoiselle Lynch. Oui, oui, de la famille Lynch, la grosse boîte bien cotée. Jack s’en met plein les bourses. Sa première mission pour la CIA l’entraîne dans une sombre affaire de tentative de meurtre d’un pape polonais (… comme s’il y en avait eu beaucoup…) Au cours des années 80, il est le seul à comprendre que le sous-marin soviétique qui s’approche des côtes américaines n’a pas des volontés hostiles mais cherche l’asile politique (nous évitant ainsi une belle escalade nucléaire)… bien plus tard, en résolvant le conflit israélo-palestinien, ce bon Jack nous sauvera encore d’une guerre nucléaire. Face à la fusion de l’Iran et de l’Irak en une République Islamique Unie, face à une Chine Populaire lorgnant sur le pétrole et l’or de Sibérie, seul Jack est notre espoir. Vice-président des Etats-Unis alors que le Président meurt, Jack devient le leader du monde libre, pour notre plus grand bonheur.

Jack est un personnage du romancier américain Tom Clancy. Ses aventures ont été portées quatre fois au cinéma. Dans la peau d’Alec Baldwin (A la poursuite d’Octobre Rouge), de Ben Affleck (La Somme de toutes les peurs), et de Harrison Ford (Danger Immédiat et Jeux de Guerre [France 3 ; 20h35]).

On a tout dit ou presque, sauf que Jack Ryan sauve la vie d’un membre de la famille royale (le Prince de Galles dans le livre de Tom Clancy, un obscur cousin du Roi ( ?) dans cette adaptation). Manque de bol, il tue un activiste irlandais au passage, ce qui provoque l’ire du frère de ce dernier. Vengeance high tech et boum badaboum à tous les étages.

Cet espion vous paraît trop sérieux ? Ben y a toujours le premier volet des aventures du plus groovy braguette d’entre eux : Austin Powers [NT1 ; 20h35]…

Ah ! ben c’est pas lui qui finira président…
Et si c’est juste le Jack qui ne vous convient pas, rejoignez le grand Jacques, le Brel, Mon Oncle Benjamin [Direct 8 ; 20h40], ou les aventures malicieuses d’un médecin bon vivant qui aimait les filles et le boire !

lundi 8 juin 2009

Nonne with the wind


Je ne m’attendais pas à l’ouverture de ce blog, à ce que parler de mes programmes préférés me pousse tant à évoquer Arte. Arte par ci, Arte par là, et je ne parle même pas de mon amour tout récent des documentaires qui me fait veiller tard la nuit sur France 5, à découvrir le Serengeti sous le cagnard et le Kalaharie sous la pluie.

Ce sont ces documentaires qui dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Charles Darwin, le monsieur évolué par excellence, m’emmèneront ce soir aux Galapagos [Arte ; 20h00], pas tant que je sois passionné par Darwin et ses voyages, mais qu’un iguane punk qui plonge dans une baie étincelante, c’est plutôt beau. Quoiqu’on en dise…

Mais certainement que si je devais regarder la télé ce soir, je m’apprêterai à m’endormir devant les trois petites heures et trente-cinq minutes d’Autant en Emporte le Vent [Arte ; 20h45]. Parce qu’on se le dise, Autant en emporte le Vent, première et seconde époques dans le même shaker, c’est un peu long. D’autant que de la première à la seconde époque, on passe allègrement de la romance musclée sur fond de guerre (genre un épisode de Magnum ou le moustachu de détective tomberait amoureux en plein Vietnam) à la comédie romancée qui se traîne (genre une Meg Ryan indécise tout du long qui jette un pauvre Tom Hanks à moustache…)

Néanmoins, sa durée n’est pas le défaut de ce classique (sauf en semaine évidemment), et ses défauts (son excès de théâtralité, son excès de couleurs ( !!!), ses Ma’ame Sca’lett assez saoulants, ou ses Taratata) sont tout un cinéma ! sont partie de la légende du VIIème art. Rien que ça.





Et puis si vous avez peur de passer trois heures trente avec Autant en Emporte le Vent, vous pouvez toujours vous offrir quatre heures de Sister Act… En effet M6 a le plaisir de nous offrir l’intégrale des aventures de Dolores Van Cartier alias Sœur Marie-Clarence, ou autrement dit de Whoopi Goldberg, au plus haut de sa forme d’Eddie Murphy en jarretelles. La chanteuse de cabaret un peu vulgaire sur tous les bords qui se réfugie au couvent pour s’occuper de la chorale, c’est toute la légende du cinéma des années 90. Ça swingue, ça chante, ça balance, du gospel en veux-tu en voilà. D’où le titre québecquois du film : Rock’n’nonne… quels marrants les cousins ! [M6 ; 20h40 et 22h40]




dimanche 7 juin 2009

La Campagne de la Trois n'aura pas lieu


Dans le cadre de la soirée électorale consacrée aux résultats des élections européennes, France 3 a carrément fait son choix contre l’entrée de la Turquie dans l’Europe.

Jusqu’ici TF1 avait essayé de nous préparer, France-Turquie le vendredi soir, le Grand Prix de Formule 1 de Turquie le dimanche après-midi… Mais France 3 martèle le message en programmant le péplum Troie [France 3 ; 20h35] plutôt que deux nobles épisodes de l’Inspecteur Barnaby…






Parce que Troie, c’est quand même une bande d’Européens de cités diverses qui se réunissent pour taper les pauvres gars de l’autre côté du Bosphore (tout ça, dans ce film précisément, pour une Allemande). Mais bon tout le monde connaît l’histoire, et nous n’en dirons pas plus, sur la trame si légère de cette aventure homérique, ni sur le parallèle gros comme moi que France 3 propose aux Stambouliotes et autres Ankariotes.

Troie se dénote des autres péplums sur plusieurs fondamentaux. Déjà, il y a du Brad Pitt dedans, un peu tristoune et ronchonchon, il dynamite l’image habituelle d’Achille qu’on s’imagine plus bourrin et inconséquent. Il y a des Troyens pas si méchants. Eric Bana en tête qui campe un Hector qui passe pour le Monsieur (et aussi le grand couillon) de l’aventure. Il y a un usage de l’imagerie numérique qui repoussait plus loin encore les limites du péplum que ne l’avait fait Gladiator quelques années auparavant.

Mais le point PHENOMENAL de ce film (et peut-être même l’unique), c’est à mon avis, le caractère athée de ce péplum mythologique. Aucune apparition des Dieux, aucun prodige, aucun miracle, aucune prophétie (même pas un bout de Cassandre), du tout rationnalisé au possible, empaqueté pesé, jusqu’à la mort d’Achille (ah mince, je vous ai raconté la fin) à cause de son talon…

Zeus doit s’en retourner dans sa tombe.

samedi 6 juin 2009

Une moustache pas si barbante que ça

C’est l’histoire d’un homme qui se rase la moustache, un soir comme ça. Et puis personne ne le remarque. A croire qu’il n’en a jamais porté. Francis Cabrel chez Kafka ? C’est à peu près presque ça ! Mais sans Francis Cabrel.

Dans La Moustache [France 3 ; 23h35], c’est Vincent Lindon qui n’y coupe pas, ou qui la coupe à vrai dire. Emmanuel Carrère filme son roman homonyme, et fait des tiroirs en intrigues de celui-ci, une armoire normande dont les portes ouvrent sur la conquête du banal par un couple à la dérive. Si l’on passe à côté de Kafka au final, à trois bornes de David Lynch, on en est pas moins dans une espèce de suspense romantique amoureux, dépressif et affolé.

Sinon on peut toujours aller en boîte de nuit !





vendredi 5 juin 2009

L'Emission méchamment omniprésente

Peut-on sincèrement échapper à Home ce soir ? Presque pas ! même en quittant sa maison ! Home [France 2 ; 20h35] c’est un catalogue d’images prises en hélicoptère de Yann Arthus-Bertrand sensé nous rappeler combien nous vivons dans l’urgence écologique ? Sur France 2, en version courte, sur le Champ de Mars, sur Youtube, dans nos platines DVD, ou en vidéo à la demande, nous pouvons nous en mettre plein la vue dans tous les sens…

Voilà, tout est dit. Sûrement que TF1 raflera la meilleure part d’audience grâce à France-Turquie [TF1 ; 20h45]…

Ça c’est du vendredi de qualité !

jeudi 4 juin 2009

2013, nous voilà

Si la question de la violence à l’école a pu être brillamment traitée par Samuel Jackson, mardi dernier dans 187 Code Meurtre, c’est au tour de la réforme de la Justice d’être évoquée par la voix si gracieuse et subtile de Sylvester Stallone. « La loi, c’est moi », vocifère-t-il sans aucune émotion dans Judge Dredd [Direct 8 ; 20h40]. Tout un programme ! mais plus réfléchi qu’on croit, car quand on y songe bien, la justice doit après tout se libérer de la subjectivité de l’émotion pour se prétendre juste. Y compris quand le Judge se rend compte que la loi qu’il défend n’est pas si juste. Pour ceux qui aurait du mal à suivre ces subtilités, le caractère bourrin reprend ses droits tout de suite après, quand Sylvester Stallone tout en cuir et lunettes noires dégomment des méchants dans tous les lieux mythiques de la ville américaine (essentiellement des superettes). Cobra [Direct 8 ; 22h30] est un film piquant et un peu empoisonnant comme son titre l’indique.

Tandis que The Yards [France 4 ; 20h35] ne dit rien du tout avec son seul titre. James Gray trimbale son casting de rêve (James Caan, Mark Walhberg, Joaquim Phoenix, Charlize Theron, Ellen Burstyn, Faye Dunaway ou Tomas Millian) dans un film de mafieux en fin de parcours d’un classicisme tragique, où les motivations des uns ou des autres sont telles qu’on les croirait motivées par des destins joueurs et malheureux, des ambiguités à l’Antigone, à la Cassandre. Son personnage principal, celui de Joaquim Phoenix désagrège les codes, accélère la chute, par sa seule honnêteté, comme condamné à échouer dans l’entreprise qui échoue.

Il faut néanmoins évoquer la série originale de France 3, Un Village Français [France 3 ; 20h35] dont les six épisodes de cette première saison ne suffiront pas à illustrer tous les visages de la France sous l’Occupation. Le projet est ambitieux : six épisodes d’introduction donc, puis un planning étendu (en théorie) jusqu’à 2013, et soixante épisodes ! Pour cette seule raison,, on peut estimer que ces « pilotes » ont été bien léchés, et pour ne pas vous sentir comme un ringard dans trois ans, lorsque la série atteindra l’apothéose de la libération, mieux vaut vous y atteler dès ce soir.

mercredi 3 juin 2009

Changement de programme

Il était question à l’origine que j’évoque Fringe, la série de JJ Abrams, et que je m’attarde un long moment sur les succès de ce scénariste acteur producteur réalisateur plus malin que génial, dont le Star Trek XI cartonne, comme avait cartonné le Mission : Impossible III. Nous aurions d’ailleurs remarqué fort à propos qu’un réalisateur qui cartonne avec un volume III et un volume XI aurait des chances de finir comme Irvin Kershner.

Là nous aurions un peu causé d’Irvin, de son épisode 5 de Star Wars, de son épisode 2 de Robocop et de son James Bond qui n’est même pas un vrai James Bond…

Puis nous aurions rebondi sur JJ Abrams et ses qualités. Son éclectisme (pas dans les sujets traités… ça non… mais dans les casquettes portées). Son efficacité artistico-télévisée-économique. Scénariste de Felicity, créateur et producteur d’Alias, Lost les disparus, et maintenant Fringe.

J’aurais émis un doute sur la programmation par TF1 dès le premier mercredi de juin, du pilote d’une série sensée tenir tout l’été un public adolescent en haleine en deuxième partie de soirée, le mercredi.

Mais c’était sans compter sur l’entrée en matière de Fringe : un avion pris dans des turbulences, et tout le monde qui meurt à l’arrivée. Grosse coïncidence bien malvenue. La série Fringe a été programmée à la semaine prochaine, en seconde partie de soirée. Du coup ce sont les équipes d’Esprits Criminels qui prendront le relais.

mardi 2 juin 2009

BB versus CC = 187 anniversaires, ou vive le foot !

Un mardi comme ça, c’est une sorte de rêve qui finit mal. L’Equipe de France rencontre le Nigeria en match amical [TF1 ; 20h45]. Qu’en dire ? alors que les joueurs espéraient partir en vacances, voilà que leurs projets tombent à l’eau. Et pour ceux d’entre eux qui comptaient profiter de la fin des championnats pour travailler le bac, et qui en plus sont sélectionnés, c’est trop galère.

D’un autre côté qu’auraient-ils vraiment fait de leurs soirées ?

Ils se seraient endormis devant le sublime Peau d’Âne [Gulli ; 20h35] de Jacques Demy, auraient bavé devant Strip-tease Fatal [Virgin 17 ; 20h35].

Au mieux, ils auraient jeté un œil sur Samuel Jackson en proie à la violence à l’école dans 187 Code Meurtre [NT1 ; 20h35]. Le film à ne pas montrer au gouvernement qui prône la cool attitude pour lutter contre la colère sociale, avec une bande son plutôt sympa et une morale finalement plutôt douteuse. Modèle de Teen Movie en rupture très à l’américaine, il dénote par un dénouement ambigu, pas très clair, et un peu désespéré. Rien à voir avec l’Anniversaire [France 3 ; 20h35] où Lambert Wilson invite tous ses amis à venir fêter son anniversaire dans sa somptueuse résidence secondaire marocaine, alors qu’il les a tous truandés vingt ans auparavant… Film choral où chacun porte son petit souci (adultérin, jaloux, braillard, regardant et même cancéreux), la mayonnaise ne prend pas, les colères sont surjouées, et la réconciliation finale carrément bidon… On évoquera même pas tous les messages latents qui justement parce qu’ils sont latents sont plus pénibles encore que la dérive idéologique de 187 Code Meurtre.

Du coup, il reste comme toujours un (deuxième en l’occurrence) classique : Les Pétroleuses [Direct 8 ; 20h40], le gros coup de casting des années 70 naissantes !!! un western avec Claudia Cardinale et Brigitte Bardot, sorte de tandem Angelina Jolie Scarlett Johanson des temps anciens qui n’est pas resté dans les mémoires… à juste titre. C'est d'ailleurs pourquoi, nous n'ajouterons rien à tout cela.


lundi 1 juin 2009

Un lundi pas comme les autres

C’est dur un lundi, où Arte programme de l’opéra. Du coup on se croirait vendredi. Pour les plus sportifs du canapé, il ne reste qu’à espérer que les matchs de tennis se prolongent et bousculent les épisodes de Plus Belle la Vie que je n’arrive plus à suivre, pauvre de moi ! Ô monde cruel !

dimanche 31 mai 2009

Toutes les arnaques mènent à Rome

Les dimanches sont assez faciles à commenter généralement. De plus les programmations parallèles entre la Une et la Deux permettent toujours des discours faciles, des remarques à deux balles pleines de fausses coïncidences.

Tenez par exemple, dans l’Entente Cordiale [France 2 ; 20h35], Christian Clavier un gars de la haute est envoyé en mission à Londres (d’où le titre) avec Daniel Auteuil son interprète. Là, ils font n’importe quoi, en imitant les buddy movies à la française, mais sans aucune originalité. Et bien, ça, c’est une arnaque.

Dans Michou D’Auber [TF1 ; 20h45], c’est Depardieu Berrichon à la ville et à l’écran qui se fait arnaquer. En effet, dans sa campagne à l’ancienne, du début des années soixante, rude et franchouillarde, voilà qu’on propose à son ménage d’accueillir un gamin de l’assistance publique. Sauf que, le gamin s’appelle Messaoud, et que ce bon vieux Depardieu très militaire ne risque pas de le prendre bien. Son épouse, Nathalie Baye, passe le petit Messaoud à l’eau oxygénée et en fait un petit blond (frisé) : Michou d’Auber… si ça, c’est pas de l’arnaque… (au moins ici, c’est pas le spectateur la victime). Il en sort un film attachant, sur l’acceptation des différences par empirisme…

Alors du coup, quitte à voir une Arnaque, regardez l’Arnaque [Arte ; 20h50]. Comme il s’agit évidemment d’un classique, avec son ragtime universel, les yeux bleus à Newman et les broussailles blondes à Redford, nous n’en dirons pas plus. Si ce n’est donc, qu’on y retrouve tout des deux films précédents : le buddy movie, l’aspect rétro et nostalgique… Avec des petits plus, comme la certitude tout au long du film de se faire mener par le bout du nez.

Et puis il faut attendre minuit, pour suivre Rome [M6 ; 00h05], la série pharaonique (essentiellement quand César ira prendre du bon temps en Egypte) qui ne pouvait pas passer plus tôt, parce que Rome y est très sale, et la sexualité de bon aloi. Mêlant l’Histoire (César ira de Vainqueur des Gaules à cadavre en passant par la case Empereur, mariant ses cousines, inspirant son neveu, élevant ses généraux et fracassant Pompée) aux histoires (deux légionnaires très buddy movies eux aussi, participant à toutes les batailles, toutes les conquêtes), Rome est un feuilleton peplum qui décrit une ville sale, grouillante, mal famée, violente loin des films des années 60 où le marbre était astiqué au Vigor industriel. Soap Opera où l’amour la gloire et la beauté ne valent pas un bon glaive, ou un bon poison, cette série s’apprécie pour son intrigue habilement liée à l’Histoire, son cynisme, et un étrange réalisme qui laisse à croire que rien n’a changé, sauf peut-être l’hygiène.


samedi 30 mai 2009

Un Haneke bien caché

Hasard ou coïncidence ? Les deux mon Capitaine ! et enfin quelque chose à se mettre sous les dents un samedi soir. Alors que l’Autrichien Michael Haneke a obtenu la Palme d’Or au dernier festival de Cannes, le voici programmé (à une heure qui n’est pas vraiment des plus accessibles) sur France 3 !

Dans Caché [France 3 ; 23h45] Haneke lance son scénario paranoïaque comme le Lost Highway de David Lynch. Un couple (Auteuil Binoche) se découvre surveillé, filmé (et donc menacé)… résultat sur le point de tout perdre, ils perdent beaucoup et découvrent d’eux-mêmes, engoncés dans une spirale perverse, névrotique, malvenue…

Le cinéma de Haneke est pervers et malvenu. Souvent taxé d’intellectuel, d’auteur… C’est essentiellement un cinéma accrocheur, qui attrape et retient l’attention, et cela, qu’on aime, ou qu’on aime pas, qu’on le trouve froid, trop européen, et limite trop classique… la majeure partie de ses films donnent l’envie d’en découvrir les clefs. Et puis les portes qui vont avec.

vendredi 29 mai 2009

Méduse Express, la route de la science

On aura beau se satisfaire de la programmation de Pékin Express, la route des dragons [M6 ; 20h40] les vendredis se suivent et se ressemblent : des vides intersidéraux propices à se promener dans les rues la nuit à la recherche d’aventures, de bières, de stromboscopes ou de lumières noires.

Mais nous nous sommes beaucoup trop effondrés à critiquer les vendredis (et puis les samedis aussi) pour nous laisser aller à nous morfondre encore et encore. Aujourd’hui, il est temps de maugréer à la mode du « c’était mieux avant ».

C’était mieux avant, à l’époque de la Course autour du Monde. Des tandems de journalistes francophones parcouraient la planète, caméra super 8 à la main. Chaque semaine, ils réalisaient un petit reportage, et menaient une course tambour battant. Ils gagnaient des points en fonction de la qualité de leurs films et du respect des horaires. Du Canada à la Patagonie, ça mangeait de la poussière, filmait des quotidiens, réalisait des fictions, une sorte de télé réalité de reporters bricoleurs, grâce à laquelle on découvrit à la deuxième édition de 1977/78 Philippe de Dieuleveult.

Etrangement, ce programme était en 1976 une gageure extraordinaire. Une expérience onéreuse, évidemment, mais malgré tout diffusée le samedi après-midi (la case qui aujourd’hui ressemblerait à un suicide médiamétrique). Les films en Super 8 n’étaient pas les meilleurs du monde, et le voyage des cassettes par avion vers Paris était plus que compliqué. Il arrivait d’ailleurs que les candidats en retard n’aient aucun film à présenter. Qui plus est, ils n’avaient aucune possibilité d’en effectuer les montages : ils laissaient des instructions aux équipes parisiennes chargées de s’y retrouver dans les rushes. Aujourd’hui, avec un simple téléphone, on ferait tout aussi bien… et le public pourrait voter avec son propre téléphone, tout le monde y trouverait son compte, ou presque… au moins bien plus que quand c’était mieux avant.

Du coup ce vendredi, il va encore falloir veiller pour tomber sur quelque chose de bien : L’Attaque des Méduses [France 5 ; 1h40]. Ceux qui d’entre vous attendront ce reportage de la prestigieuse National Geographic doivent s’attendre à voir des images horribles de pêcheurs japonais attaqués par des méduses géantes (et quand je dis géantes, c’est bien plus grosses que moi !!!) ou des surfeurs américains des années 60, pressés de se laisser piquer par des minuscules, histoire d’être bien sûr d’où proviennent leurs brûlures.

Ah ben ça… faut aimer les documentaires animaliers !

jeudi 28 mai 2009

20h45 dans le Jardin du Bien et du Mal

Comme d’habitude, je vais vous dire « regardez Arte », et bien sûr quand je verrai les résultats des audiences, je passerai ma journée à me demander si les trois téléspectateurs branchés sur la chaîne franco-allemande sont mes trois lecteurs !

Sûrement que oui.

Je vais donc vous dire « regardez Arte », et pas uniquement parce que les autres programmes sont nuls… non parce que dîtes-vous bien que l’Effaceur [France 3 ; 20h35] énième aventure d’un Schwarzie surarmé et au faciès aussi expressif qu’une bande de papier de verre est sûrement ce qui sort le plus du lot… exception faite peut-être du surprenant Agents Secrets [NRJ12 ; 22h25], du brillant Schoendoerffer fils, qui distille une histoire d’espionnage qui n’aurait pas déplu à Alfred (Hitchcock évidemment) , avec une sacrée poursuite à fond la caisse que John (Frankenheimer évidemment) n’aurait pas renié, le tout avec la classe et la sobriété du film français noir des années 50, les barbouzes en moins, la couleur en plus. Un manque de rythme, et la froideur entre les héros (Cassel et Bellucci pourtant) gâchent un peu…

Toujours est-il que c’est sur Arte que ça se passe.

Faut-il décrire le cinéma d’Eastwood ? Faut-il reprendre le traitement du Sud américain par Hollywood ? Deep South, Dirty South… une pesanteur coloniale alanguie, sur la véranda de la maison à colonnes ? Faut-il se délecter d’un salaud de riche accusé de meurtre, coupable de déviances plus ou moins répréhensibles ?

Voilà résumé sans l’être Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal [Arte ;20h45]. Son titre seul se délecte. Ses deux heures trente aussi.

mercredi 27 mai 2009

Manchester Barcelone... what else ?

Sincèrement écrire un article aujourd’hui… Quelle blague !!! cela revient à trouver quelque chose pour les gens qui n’aiment pas le foot…

Du coup c’est le moment ou jamais pour évoquer Deuxième Chance [Direct 8 ; 20h40] l’émission qui offre une deuxième chance aux recalés des autres émissions de télé-crochet, comme Popstars, la Star Ac ou à la Recherche de la Nouvelle Star… Je ne peux que vous inviter de tout mon cœur à bien tout regarder, puis à développer votre concept de Troisième Chance…

mardi 26 mai 2009

N'oubliez pas les paroles

Michel Delpech chantait :

« Ma pauvre Cécile,
J'ai soixante-treize ans.
Je fais de la chaise longue
Et j'ai une baby-sitter.
Je traînais moins la jambe
Quand j'étais chanteur. »

Quand Depardieu sort le micro et chauffe le bal à la façon karaoké nippon auvergnate, il tombe Cécile de France, avec du Woody Allen qui plane, ou peut-être mieux encore (mais là je n’ai aucun nom qui me revient...)

Quand j’étais chanteur [France 3 ; 20h35] taxé de film au scenario paresseux par mon Télérama, est surtout un défilé d’images sur pellicule, avec la Province en bobine (manquerait plus que Delpech chante le Loir et Cher), et deux acteurs (voire trois ou quatre autres dont Mathieu Amalric) donnent un semblant d’épaisseur à des brouillons de personnage. Du coup la seule épaisseur qu’on remarque, c’est Gérard (ou pour les plus amoureux, la bouille de Cécile)…

Alors du coup, des sentiments, y en aura-t-il plus de l’autre côté de la France… Télévisions. France 2 ose le pornographique scientifique, l’Odyssée de l’amour [France 2 ; 20h35] c’est quand même l’érection expliquée du point de vue de l’échauffement de la synapse. Comme prétexte, une fiction sans intérêt (imaginez Gérard et Cécile, mais sans Gérard et Cécile), et des images de synthèse pour vous expliquer ce qui se passe à l’intérieur…

A la rigueur quand Indochine chantait,

« Qui pourrait m'aider
Qui pourrait sauver mon âme
Je m'en fous, je voudrais te donner un baiser
Je veux te donner
Je veux te donner un baiser
Laisse moi passer effleurer mes doigts sur toi
Come to me »

on en savait autant…


lundi 25 mai 2009

Météo sur toutes les lignes

Avec la suppression de la publicité sur le service public après 20 heures (ce qui me rappelle qu’un samedi soir avant « on n’est pas couché » le sublime talk-show présenté par Laurent Ruquier, je suis tombé sur une vraie page de pub et que je n’ai réagi que cinq minutes trop tard pour l’enregistrer et la dénoncer vivement), la météo est diffusée à 20h35.

Evidemment la concurrence n’est pas en reste. Ainsi TF1 propose Le Temps est à l’Orage [TF1 ; 20h45] une sorte de Twister cyclonique familial en 2CV avec un Pierre Mondy au sommet de sa retraite et une ribambelle d’acteur prêts à prendre la relève…

Idem question météo, sur Arte, mais en plus relevé : Quai des Brumes [Arte ; 20h45], à croire que la chaîne franco-allemande aurait dernièrement dépouillé un ciné-club ! Le fameux « T’as de beaux yeux, tu sais », suivi du simple « Embrassez-moi »… c’était facile à l’époque, allez retenter cette technique, vous ne m’en direz pas des nouvelles… Là, encore donc pas besoin de s’étendre.







Avec Jarhead, la Fin de l’Innocence [NRJ12 ; 20h35] on avait souvent annoncé l’avènement du film de guerre… du Golfe. Ce long-métrage réussit surtout à montrer combien on peut s’emmerder sur le front… une évidence rarement rendue dans le cinéma de guerre, où ça crapahute beaucoup, en tirant tout le temps, parce qu’après tout c’est ce que vient voir le spectateur, les jeux auxquels il jouait petit… Le souci de Jarhead (et cet avis est très personnel, donc assez universel), c’est qu’à montrer combien on s’emmerde, on s’emmerde vraiment. De ce côté donc, pas vraiment réussi du tout, on s’enlise, on s’ennuie, on regarde sa montre, et on se demande pourquoi on a pas regardé Le Flic de San Francisco [TMC ; 20h40], une sorte d’Eddie Murphy légèrement tressé et stressant qui copie collie le Flic de Berverly Hills où il était bien moins tressé, mais n’avait pas à sa disposition le relief urbain de Frisco la propice aux cascades, ni les cable cars.

dimanche 24 mai 2009

De retour avec le millésime 2003

Comme l’auront peut-être remarqué les plus attentionnés de nos lecteurs, nous avions coupé la télé quelques temps, et avec, nos critiques avisées sur les diffusions télévisuelles de la TNT. Et bien, nous voici de retour. Et force est de constater que nous pétons la forme, et que le programme télé fait de même. Avec une programmation digne d’un soir de remise de Palme d’Or au festival de Cannes… Et là, bien sûr j’ironise…

Il est vrai qu’au cours de la Quinzaine Cannoise (qui est une dizaine, soit dit en passant), les chaînes ont rivalisé de films palmedorisables, voire palmedorisés… des films de cinéma aux réalisateurs et interprètes habitués à la montée des marches, Almodovar, Soderbergh, Wenders, Eastwood, Tornatore, en passant par Indigènes et un mauvais Spike Lee.

Ce soir, à peine le nouveau palmedorisé nommé on retombe dans l’éternel duel dominical entre la une et la deux.

Dans SWAT, Unité d’élite [TF1 ; 20h45], une unité d’élite du SWAT lutte contre le crime, et en particulier contre des gars intéressés par une prime de 100 millions de dollars à quiconque empêchera ledit SWAT de transférer un méchant trafiquant de drogue à la prison. Ce film de 2003 a été tourné bien avant la crise du Subprime. Et ça se sent, car aujourd’hui, ils seraient beaucoup plus nombreux à tenter de dézinguer l’unité d’élite, car, qu’on se le dise ! 100 millions divisés par 100, ça fait toujours un million… et du coup plus de morfals à l’assaut.

Tout peut arriver [France 2 ; 20h35] est beaucoup moins bourrin. Quoique… tout dépend de comment on le résume : un vieux macho bourrin délaisse une petite bombe pour sa mère (à la petite bombe), une vieille féministe coincée… Etude de mœurs, ou comédie (qui sait ?), le justement nommé Tout peut arriver traite dans le désordre de l’intérêt du viagra pour les plus âgés, mais aussi de l’intermittence des vieilles actrices (Diane Keaton en l’occurrence), alors que les vieux machins paradent toujours comme en 40 (Jack Nicholson en l’ocurence, qui ne parada qu’à partir des années 50, soyons honnête !), de la vie en bord de mer pour personnes bien friquées (car évidemment ce film de 2003 a été tourné bien avant la crise du Subprime)…

Tout peut arriver, et finalement, il ne se passe pas grand-chose. Un peu comme le second film de la soirée, justement trop bien nommé celui-là, Pas un mot [22h45 ; France 2], thriller à la mode des tout récents, mêlant jeux de piste, et méchant a priori intelligent et a postériori totalement braque, pour lequel nous serions vraiment tenté de ne pas dire un mot… mais du coup c’est déjà trop tard.

Alors du coup, même si personne ne les regarde jamais, on se retrouve à tresser les louanges d’Arte et du ciné-club de France 3.

Sur Arte, le méga splendide classique Sunset Boulevard [20h44 ; Arte] de Billy Wilder. Sur France 3 le fantasmagorique Freaks [0h40] de Tod Browning. Mais alors ces films sont tellement des bombes, tellement diffusés et rediffusés depuis 1950 et 1932 qu’on ne trouvera jamais les mots pour vous forcer à les mater.

Ah, ben, oui… on est revenus en pleine forme d’avoir allumé la télé !


jeudi 9 avril 2009

Super Zap Me



Allons directement à l’essentiel de nos pérégrinations dans l’univers fantasmagoriques de la TNT : qu’est-ce qu’on peut regarder sans devenir malade ou dingue, ce soir ?

Rien ou presque. Prenez Super Size Me [Arte ; 20h45], ou comment un type décide de ne bouffer qu’au MacDo pendant un mois histoire de voir comment son corps réagit. Etrangement, son esprit aussi réagit…

Voyez la Tourneuse de Pages [France 3 ; 20h35], ou comment Catherine Frot, pianiste aguerrie mais en manque de confiance fait appel à Déborah François pour lui tourner ses pages, sans se douter que cette dernière à un compte musical à régler depuis l’enfance et que la vengeance se mange très très froide.

Tentez Golden Child, l’Enfant Sacré du Tibet [France 4 ; 20h35], où Eddie Murphy respecte presque toutes les règles du film d’aventures des années 80 que nous décrivions il y a peu encore, sauf que c’est lui le trouillard (quoique pas trop tout le temps).

Essayez donc Crocodile Dundee [W9 ; 20h35] ou comment respecter parfaitement toutes les règles du film d’aventures des années 80, mais sans être un film d’aventures, et seulement pour la moitié du film, Crocodile Dundee baroudeur australien sortant de sa brousse pour New-York (sans même passer par la case Sidney, c’est grave !)

Virez sur la Rencontre avec Joe Black [NRJ12 ; 20h35] ou comment la Mort s’ennuie un peu et ne trouve rien de mieux à faire que se mettre dans la peau de Brad Pitt pour accompagner Anthony Hopkins dans la vraie vie (de riche bonhomme à l’itinéraire gâté).

Sautez sur Phénomène [TMC ; 20h35] ou comment un doux gentil rêveur pas futé devient d’un coup un génie parce qu’une lumière l’a traversé pour son anniversaire.

Et plus tard, pour sombrer royalement, Kevin Costner, veuf qui a du mal à faire son deuil voit des apparitions de feue sa femme. Ça s’appelle donc Apparitions [TF1 ; 23h40] et c’est à devenir dingue de tristesse.

Bon au pire, M6 vous propose du foot : Paris Saint Germain / Dynamo Kiev [M6 ; 20h40].

mercredi 8 avril 2009

Express...


Vous en avez assez des soirées, où vous ne savez pas quoi choisir ? De ces jours où toutes les chaînes se livrent une dure concurrence à ne plus savoir quelle touche de la télécommande utiliser ? De ces moments où vous pleurez des yeux parce que vous loupez une bombe sur la deux, en riant de la bouche face à la dynamite de la une ?

Soyez heureux, vous voici exaucés !

Rien à faire, si ce n’est attendre 23 heures et un polar espagnol à la construction surréaliste sur Arte ! La Nuit des Tournesols [Arte ; 23h00] est la rare fiction à tirer son épingle du jeu cathodique. Avec sa construction tout en flashbacks et ses six points de vue sur une seule et même affaire criminelle rurale et irrésolue…

Comme quoi des fois c’est tout simple… comme un vendredi.

Ça m’aurait fait un merveilleux article pour le premier avril.

mardi 7 avril 2009

Tout un chapelet pour peu de perles

Avez-vous déjà imaginé le programme télé comme un chapelet de messages qui s’imbriquent plus ou moins maladroitement ? Non ? Vous devriez essayer.

Par exemple aujourd’hui, croyez-vous que le Docteur House va tout quitter pour changer de vie, faire le Casque Bleu dans l’arsenal de Villareal, nourrissant le monde, fiers de ses rides, à la recherche d’une nouvelle étoile dans son camping-car ? Ce tendre voyou pour quatre-vingt-dix minutes d’enquêtes d’action noiera-t-il ses sombres souvenirs entre une vhs de Robocop ou une seconde de Babe le cochon devenu berger ?

C’est aussi simple que ça… Mais reprenons.

Ce soir, le Dr House [TF1 ; 20h45] officie, juste avant que Pascal le Grand Frère s’y mette [TF1 ; 20h51]. Comme nous vous l’indiquions la semaine dernière, le Dr House est là pour vous les mardis quand il y a foot le mercredi sur TF1 et foot le mardi sur Canal+. Quant à Pascal le Grand Frère, il doit aujourd’hui sauver David, un adolescent en perdition, 17 ans, viré du lycée, qui fait perdre la tête à sa mère Marie-Antoinette.

Jean-Luc Delarue nous propose un magazine de société : Tout Quitter pour changer de vie [France 2 ; 20h35]. Comme son nom l’indique, nous allons suivre les péripéties de gens qui quittent tout pour changer de vie. Evidemment nous sommes en droit de nous demander s’ils n’ont pas plutôt changé de vie parce qu’ils avaient tout quitté… (hum)… Bon et puis il y a « tout quitter » et « tout quitter », un couple qui part ouvrir un gîte dans les Vosges, est-ce vraiment comparable avec Nathalie et Denis partis avec leurs enfants vivre sous des tentes en Amérique du Sud ? Nul doute que Jean-Luc saura nous donner l’envie de devenir nomade, quitte à éteindre la télé.

Dans Casque Bleu [France 3 ; 20h35] Gérard Jugnot remmène Victoria Abril sur les terres de leur lune de miel, afin de se rabibocher après un écart (ridicule) de sa part. Pas de bol, c’est la guerre qui éclate ! D’un film qui pourrait se voir se succéder huit mille scènes de quiproquos en temps de guerre, trois mille dialogues de couple qui se déchire, Gérard Jugnot qui est aussi derrière la caméra, fait preuve d’une sobriété et d’une tempérance qui seront sa marque de fabrique pour la suite de sa carrière (exception faite des Bronzés 3, et autres Auberges Rouges, où il retombe sous la coupe de ses anciennes influences). Résultat, ces Bronzés, version balkan et casque bleu finissent en plaidoyer pour la paix… des ménages.

Je ne dirai rien sur Villareal – Arsenal [Canal+ ; 20h45] le match des quarts de finale de la Ligue des Champions, parce que comme beaucoup d’entre vous, je ne l’ai pas vu. Néanmoins, c’est le match de foot qui établira la supériorité de l’artillerie sur la marine, ou l’inverse. Etant donné que les uns sont surnommés « Le Sous-Marin Jaune » et les autres « Les Gunners »…

Ailleurs on est Fiers de nos rides [France 5 ; 20h35]. Ce documentaire traite de la nouvelle image des seniors, et des plus jeunes, les quinquas, bien dans leurs peaux et leurs prothèses dentaires, établissant une nouvelle culture de la beauté âgée. Sur Arte, on s’interroge sur l’alimentation à l’heure de la mondialisation, We Feed the World, le marché de la faim [Arte ; 20h45] pointe le doigt sur les incohérences de la production agro-alimentaire mondiale, de la déforestation, à l’unicité des cultures, en passant par le gaspillage de masse. Un documentaire peut en cacher un autre, sur France 4, JPL en camping-car : un toit pour moi [France 4 ; 20h45] va à la rencontre des Français qui invente des solutions pour se loger, squatt des immeubles vides, cabanes dans les bois, camping-car et tentes Décathlon, tout y passe. Pour la déco, il faut penser à la récup’. Enquête d’action – Business de la récup : bons plans et aranaque [W9 ; 20h35] vous y aide. Les Français sont quinze millions à chiner, brocanter, farfouiller, voire à faire les poubelles… W9 ne les a pas loupés.

Certains documentaires vont jusqu’à en mixer plusieurs. Les problèmes du logement et des rides sont abordés sans concession dans 90’ Enquêtes – Personnes âgées : le scandale des maisons de retraite [TMC ; 20h40]… Les équipes d’enquêtes de Carole Rousseau se sont lancées à fond dans le sujet pour un constat édifiant : la souffrance est réelle dans les maisons de retraite…

Heureusement, quelques films donnent le change… (hum)… Robocop : Prime Directives – Dark Justice [NRJ12 ; 20h35] dit tout dans son titre… Robocop est robot et flic, il a des directives qui ne vont pas dans le sens de la justice. Dans Dark Memories [Virgin17 ; 20h40], une jeune fille a des souvenirs lugubres lorsqu’elle doit retourner dans la maison de sa grand-mère récemment décédée. Tout ceci n’est pas très catholique, et c’est tout à fait paranormal.

Le meilleur film de tous les temps avec une 4L, c’est A la Poursuite du Diamant Vert [NT1 ; 20h35], c’est aussi l’un des meilleurs films avec un diamant ! avec le Diamant du Nil [NT1 ; 22h30]. Le film d’aventures à la sauce eighties, c’est ça : un baroudeur mal rasé, une fille plus ou moins intello mais très maladroite et trouillarde, et un petit trublion pour mettre l’ambiance. La série des Diamants respecte totalement ce genre de bandes dessinées.

Le film d’enfants c’est un autre genre, on y affirme ses rêves, malgré l’opposition des autres, et surtout malgré la stupidité du postulat de départ. Du coup, Babe le cochon devenu berger [Gulli ; 20h35] est un cochon qui devient chien de berger (et pas berger comme le titre l’indique). Au moins, il fait fi des railleries, de son état porcin, et il affirme son rêve…

Enfin, il ne manque plus qu’à être séduit par le Tendre Voyou [Direct 8 ; 20h40]. Ce tendre voyou c’est Bébel, le Bébel, Jean-Paul Belmondo, le gigolo qui vivote dans sa voie professionnelle, et qui n’arrive pas à s’en sortir…

Alors, si vous voulez que le Docteur House parte tout quitter pour changer de vie, faire le Casque Bleu dans l’arsenal de Villareal, nourrissant le monde, fiers de ses rides, à la recherche d’une nouvelle étoile dans son camping-car ? Que ce tendre voyou pour quatre-vingt-dix minutes d’enquêtes d’action noie ses sombres souvenirs entre une vhs de Robocop ou une seconde de Babe le cochon devenu berger, il va falloir que vous achetiez des piles pour votre télécommande.

Et bien entendu, avec tout ça, j'ai encore zappé la Nouvelle Star [M6; 20h40]...


lundi 6 avril 2009

On prend les mêmes que jeudi et on recommence



Si jamais vous aviez survécu conquis à la soirée spéciale de jeudi dernier consacrée par Arte à Doris Day, vous pourrez largement en reprendre une part aujourd’hui toujours sur Arte. En effet, Doris revient dans un genre totalement différent du film noir de jeudi, comme le titre l’indique rapidement : Un Pyjama pour deux [Arte ; 20h45]… Le scenario tout en pyjama de ce film relate le schéma classique de la jeune fille rangée (voire coincée) versus le voyou insolent (voire mordant)… Pour le coup, ils sont publicitaires, collègues, adversaires, puis amants. Comme quoi on savait déjà faire de bons films avec Meg Ryan dans les années 60.

Vous avez aimé Collatéral le blockbuster de jeudi dernier sur M6 ? jetez-vous dans le blockbuster du lundi : avec OSS 117 : le Caire nid d’espions [M6 ; 20h40]. Pas la peine de forcer le trait de la critique pour résumer les aventures de l’agent secret français des sixties (qui n’est certainement pas une franchouillarde imitation de James Bond qui lui-même n’était qu’une imitation d’OSS 117)… parce que cet OSS 117 est le onzième de la série ! (ou dixième, selon que l’on compte ou pas l’épisode 2, Le Bal des Espions, avec Michel Piccoli qui pour des raisons de droits cinématographiques n’a jamais pu être estampillé OSS)… Mais je m’égare.







Pour poursuivre notre réflexion sur le retour du jeudi, penchons-nous sur le cas des deuxièmes parties de soirée. Jeudi, Brian de Palma plagiait Brian de Palma pour Femme Fatale. Ce soir, il plagie Brian de Palma pour Snake Eyes [NRJ12 ; 1998]. Des preuves ? Même plan d’ouverture que pour Mission Impossible, le héros apparaît dans un écran de télévision et sort du cadre pour apparaître sur votre écran à vous. L’excellentissime plan séquence d’ouverture (17 minutes de virtuosité !!! on apprendra d’ailleurs trois ans après la sortie du film qu’il s’agit de trois plans séquences montés numériquement à la perfection !!!!), Brian de Palma l’avait déjà tenté dans le Bûcher des Vanités. Et puis la signature même de de Palma, à savoir rebondir sur l’œuvre d’Hitchcock ! femmes incendiaires et démystification du flashback (comme Alfred l’avait magistralement démontré dans le Grand Alibi)… Néanmoins, le résultat est particulièrement plus réussi que pour Femme Fatale, comme Brian de Palma le montrera par la suite, sans être transcendant, à se reproduire lui-même, il épure son style jusqu’à passer pour un vieux maître du classique. Qui l’eut cru il y a trente ans ?

Voilà pour la jeudisation des lundis… Si jamais vous désirez ne pas chambouler les calendriers hebdomadaires, rien ne vous empêche de retrouver Joséphine Ange Gardien [TF1 ; 20h45] dans le monde du rugby, ou FBI Portés disparus [France 2 ; 20h35]. Si jamais vous aviez loupé Copland [France4 ; 20h35], il y a quelques semaines (voir notre avis), France 4 vous offre une seconde chance.

Au pire, Direct 8 vous propose une Enquête Inédite [Direct8 ; 20h40] sur les coulisses des matchs PSG OM. Comment les autorités se préparent au match au sommet du championnat de France ! Passion, violence, amour du maillot… on s’étonnera quand même de la programmation d’une telle émission, qui deux semaines auparavant, juste après PSG-OM aurait semblé d’actualité, ou mieux encore, à une époque où ses matchs faisaient des ravages dans les tribunes. Car les puristes souligneront que cette année, alors que les Parisiens ont humilié les Olympiens au Vélodrome, et que ceux-ci ont rendu la pareille à ceux-là au Parc des Princes, aucune violence notable n’a été à noter.

Enfin, TMC vous propose le classique de la soirée : Opération Dragon [TMC ; 20h40]. Un classique ? me direz-vous, alors qu’à sa sortie, des critiques précisèrent que « Lee se battait comme on faisait l'amour, d'où ces plans où le combattant frappe vers la caméra, donc vers le public, pour le faire participer comme un spectateur de film porno lambda »… Et pourtant… Espèce d’aventure très cheap, interraciale, sur les riffles de Lalo Schiffrin, Opération Dragon est avant tout un film qui ne se la joue pas, parce qu’il n’en avait pas les moyens. Jamais en effet l’histoire, sa chorégraphie (assez statique), ses audaces et prouesses techniques (la fameuse scène des miroirs) ne cherchent à s’inscrire comme précurseurs au cinéma. Opération Dragon ressemble à une bonne série B, appliquée, soignée, passée à la postérité presque par hasard, non seulement parce que Lee devait mourir peu de temps après la sortie du film, mais aussi parce qu’à une période de défaite totale au Vietnam des raccourcis faciles faisaient de Lee un résistant, et qu’à la même période d’émergence de la blaxploitation, l’alliance tacite de trois héros de couleurs différentes rendait tout le monde content. Opération Dragon est un film qui ne s’apprécie que déshabillé de sa légende de classique. Au contraire même, c’est avec ses clichés ethniques gros comme des maisons de géants qu’il faut le regarder, car il s’agirait plutôt d’une photographie du scénaristiquement (in)correct des années 70. Avec son triumvirat de héros tricolores, Lee, Saxon et Kelly, Opération Dragon aligne les lieux communs à coups de parallèles entre les uns et les autres. Qu’on amène des filles aux héros, et l’un d’eux reste chaste (bon, vu qu’il fait l’amour quand il combat, il s’économise), le second se contente d’une seule et unique compagne blanche, (ce n’est pas qu’il s’économise), et le troisième se croit au supermarché (bien décidé à être à la hauteur de la réputation de sa communauté très portée sur la chose). C’est en ce qu’il contient de scènes gratuites et racoleuses qu’Opération Dragon est devenu et reste une pépite sociologique.


vendredi 3 avril 2009

Le vendredi à l'endroit



Le vendredi soir à la télé les programmes partent en week-end. Il faut les voir se donner tous rendez-vous à la gare, et prendre le train pour le soleil. Le jeudi soir, dans un sursaut d’ingéniosité ils se sont excités comme des fous (me forçant à écrire un article immense que personne n’ose lire jusqu’au bout, sauf quelques courageux), et puis le vendredi, y a plus personne, et ce jusqu’au dimanche (où je vais me retrouver avec pas moins de dix films à décrypter !!!)…

Bon quand je dis qu’il n’y a plus personne, j’ai mauvaise langue. La preuve, tous les vendredis en période scolaire depuis que mon monde est monde, Georges Pernoud est là pour Thalassa [France 3 ; 20h35]. Quant à Naguy, il présente un Taratata [France 4 ; 20h35] qui sera multidiffusé… et Jean-Pierre Pernaut sera là aussi ! Resté dans les locaux de TF1 après son journal de treize heures, et en attendant le combien ça coute du dimanche, JP nous propose une soirée agréable en compagnie d’Emilie Mazoyer. Le programme ? tout un melting pot d’extraits de journaux télévisés du monde entier, illustrant des histoires plus extraordinaires (voire extraordinairement débiles) les unes que les autres comme un gamin de six ans qui prend la voiture de ses parents pour aller à l’école, et, bien sûr comme toujours avec JP des histoires où les forces publiques dépensent de l’argent public inutilement lors d’activités débiles, comme ses flics qui lors d’une descente, se trompent de porte. Quoi de plus normal ? Mais bon, ça s’appelle quand même Le Monde à l’Envers [TF1 ; 20h45].

jeudi 2 avril 2009

Reines d'une soirée



Aujourd’hui, cher lecteur, accompagne-moi dans la jungle du paysage audiovisuel de la TNT. Entre deux ou trois parasites hertziens, une pixellisation excessive de l’image, une publicité pas raccord, nous pourrions bien mettre le doigt sur LA femme.

Toute une brochette, comme par exemple celles-là qu’il faut absolument décoder (comme souvent d’ailleurs) les Desperate Housewives Saison V [Canal+ ; 20h45] qui ont chassé ce gentil petit Dexter de l’écran. Il n’est pas coutume ici d’exposer les programmes de Canal +, néanmoins, cette diffusion avancée de cette série (les saisons des Desperate Housewives débutaient jusque là en septembre sur la chaîne cryptée) méritent qu’on y jette un œil. Non pas pour l’intrigue, mais pour cette programmation prématurée. Vraisemblablement il s’agit de lutter contre le téléchargement illégal. D’où deux questions : la saison V s’étalant de septembre 2008 à mai 2009 aux Etats-Unis, passe en Italie depuis Novembre, en Belgique et au Québec depuis deux semaines, la diffusion n’est-elle pas un peu en retard ? qu’est-ce que ça change pour une chaîne payante, parce qu’on ne nous fera pas croire que ce sont les pages de publicité de 20h50 pré-désespérées de la ménagère de moins de cinquante ans qui font vivre Canal ?

Sur ce, continuons notre exploration… les aventures de Desperate Housewives seront suivies de Weeds [Canal+ ; 22h10], les aventures de Nancy elle aussi Desperate Housewive, mais en plus veuve et dealeuse à ses heures perdues, (et elle en a perdu vachement beaucoup).

La Fashion Victime [TMC ; 20h40] est un autre type de donzelle que nous ne saurions trop vous conseiller d’éviter. Reese Witherspoon, la fashion victime en question est styliste à New-York et doit épouser le fils du maire, tout roule pour elle, sauf qu’elle n’est pas encore divorcée de son bouseux de mari qui vit toujours en Alabama. Alors elle rentre à la maison pour obtenir sa signature. Bien sûr, tout ne se fait pas sans les heurts que l’on ressentait déjà dans Le Rat des Villes et le Rat des Champs, ou dans le Loir et Cher de Delpech. On comprend mieux pourquoi le titre original était Sweet Home Alabama. Toujours est-il qu’ainsi résumé, ce film trouve tout de suite un charme merveilleux… et j’aurais presqu’envie de le voir…

Mais je lui préfère a priori les héroïnes de Reines d’un jour [France 4 ; 20h35], déjà parce que parmi les héroïnes de ce film choral se cachent des héros. Mais en tant que chronique du quotidien d’un seul jour, Reines d’un jour saute d’un personnage à l’autre et n’a pas la linéarité d’une Fashion Victime (et c’est parfois dommage)… et les chaos du jour nuisent parfois à l’homogénéité du tableau, car on ne le dit jamais assez un film choral réussi est souvent un film patchwork d’un seul fil. (Cette phrase est magnifique, faudra que je la ressorte).

Toujours des femmes, toujours des femmes, et des blondes assassines !

Soirée Doris Day sur Arte, Piège à Minuit [Arte ; 20h44] (oui, 20h44, c’est ultra précis), suivi du documentaire Doris Day superstar [Arte ; 22h30], un film et une rétrospective nécessaires, le premier pour savoir qu’un sous-Hitchcock n’est pas forcément un mauvais film et le second pour se rendre compte que Marylin a éclipsé bien des carrières qui n’avaient rien à envier à la sienne. Autre blonde d’un autre temps (mon Dieu, quelle transition de goujat) Mireille Darc propose un documentaire sur la fin de vie, Voyage vers l’Inconnue [France 2 ; 22h45] démystifie la mort en laissant parler face caméra des mourants (quoique ne sommes-nous pas tous mourants quelque part ?)… Documentaire salué sur tous les plateaux télé promotionnels, comme sensible, humain, vrai, il laisse croire qu’on aime encore plus la vie, après l’avoir vu…







Juste après sur TF1, il en reste encore une : la Femme Fatale [TF1 ; 23h45]. C’est assez dommage, ce film semble complètement pompé de la filmographie de Brian de Palma, un film de fan assurément, qui mêle voyeurisme et photographie, enregistrements magnétiques qui dévoilent un peu trop le passé comme dans Blow Out ou Body Double, deux filles qui se ressemblent trop pour que ce soit vrai comme dans Body Double, une foison de travellings qui longent les bâtiments la nuit, des scènes de toilettes, des références hitchcockiennes… et j’en passe. Femme Fatale est un film de de Palma. Gangsters, mystification, échange d’identités, des ingrédients parfaits pour un réalisateur qui ne s’ingénie pas trop, ne force pas son talent, et finit par un film presque nian-nian.







Ou sinon, y a des films sans trop de filles. Comme Hollywood Homicide [NRJ 12 ; 20h35] le buddy movie qui tente de nous faire croire qu’Harrison Ford est une star sur le retour et Josh Hartnett une star en devenir. Malheureusement, vue que la mayonnaise ne prend pas dans cette enquête policière hollywoodienne, Hollywood Homicide ressemble à une comédie policière sans intérêt, pas mauvaise et pas bonne à la fois. Mais évidemment, vous allez me dire : qu’est-ce qu’un buddy movie ?

C’est un genre cinématographique hors-du-commun qui consiste à réunir à l’écran deux héros très différents qui doivent vivre des aventures ensemble. Le genre a toujours bien fonctionné dans les comédies policières américaines. D’ailleurs là-bas aux states, on ne dit pas buddy movie, mais carrément buddy cop, référence faite à 48 heures (Eddie Murphy + Nick Nolte), l’Arme Fatale (Mel Gibson + Danny Glover) ou Rush Hour (Jackie Chan + Chris Tucker)… à l’évocation de ces trois exemples, il ne faut pas se méprendre : il ne suffit pas de mettre un flic noir avec un flic d’une autre couleur : La Relève (Clint Eastwood + Martin Sheen). Parfois on a même pas besoin de policiers, comme Pierre Richard et Gérard Depardieu l’ont prouvé à maintes reprises : la Chèvre, les Compères… ou Louis de Funès et Bourvil dans la Grande Vadrouille, certainement le meilleur buddy movie de tous les temps.

Ce qui nous emmène à Collateral [M6 ; 20h40] Tom Cruise et Jamie Foxx qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam, doivent passer la nuit ensemble le temps qu’un tueur refroidisse plusieurs cibles dans tout Los Angeles. Et bien détrompez-vous ! ce n’est pas un buddy movie, dans le sens où les héros ne vivent pas les aventures ensemble, mais plutôt l’un contre l’autre (au sens le plus frigide du terme). Cruise tueur à gage (dont malheureusement la seule performance tient à avoir fait une couleur) se sert de Foxx un taximan paumé pas très confiant en lui, pour aller d’un meurtre à l’autre. Commence un huis-clos en pleine ville, celui d’un otage en taxi dans une ville qui ressemble à une succession de rues dangereuses. Filmé par un génie des extérieurs nuit, Collateral souffre essentiellement d’un Tom Cruise qui se croit tiré d’un bon Melville et qui semble avoir voulu jouer à Delon pendant les deux heures du film. L’imitation est presque réussie, mais date de l’époque où Delon se mit à faire du Delon. Heureusement, sur l’autre plateau de la balance, Foxx qui excelle dans les films de Michaël Mann (Ray, ou Deux Flics à Miami) rend son inquiétude très sensible, très marquante, et sa révolte intérieure ne manque pas d’être contagieuse.


mercredi 1 avril 2009

Invincibles et rien d'autre



S’il y a bien un film à ne pas manquer cette semaine, c’est le prodigieux Invincibles [NT1 ; 20h35], petite série B très confidentielle, ce téléfilm ne fait pas que flirter avec la réussite, il lui fait sauvagement l’amour et touche à l’excellence.

Comment vous expliquer ?

Alors c’est Billy Zane (oui ! Billy Zane de Titanic, Calme Blanc, Retour vers le Futur, Pocahontas 2…), donc je disais, c’est Billy Zane qui interprète Os, un personnage mythique âgé de 2000 ans, qui a la bonne idée de transmettre à quatre jeunes guerriers sa maîtrise des arts martiaux. Ses disciples, qui personnifient respectivement les quatre éléments (mais qui auraient très bien pu faire les quatre saisons, les quatre matins, les quatre volontés, les quatre cents coups, tant leur talent explose devant la caméra), donc je disais, les quatre jeunes guerriers l'air, l'eau, le feu et le métal, ont six jours pour empêcher la destruction pure et simple du monde.

Du moins, quand je dis « pur et simple », (ou à vrai dire quand je recopie « pur et simple » d’un vague résumé trouvé sur le net), tout n’est pas si facile comme chantaient les NTM, avant de poursuivre que tout ne tient qu’à un fil. Et ils n’avaient pas tort ou presque car les Anges noirs, prisonniers de la Terre, ont en effet décidé d'abattre les murs de leur prison pour rejoindre leur chef, Slate. Ce sinistre individu possède la moitié d'une table ancienne, tandis qu'Os détient l'autre. Les deux morceaux réunis sans le formulaire IKEA ont le pouvoir de détruire la Terre. L'ombre et la lumière s'affrontent en un ultime combat qui va sceller le sort de la planète bleue...

Et sincèrement, je vous jure que c’est bien le film à ne pas manquer cette semaine. Pour ceux qui douteraient de la qualité de mes appréciations, il y aura toujours le dernier épisode de Louis Page, Cran d’Arrêt [France 2 ; 20h35] qui est vraiment le dernier des épisodes de cette série trépidante, où un prêtre Louis Page sillonnait la France de long en large sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle depuis sa première apparition en 1998. Chaque épisode le confrontait aux dures réalités du monde, et tel un prêtre assistant socialo-moral pas très évangéliste, Louis Page guérissait les maux du monde. Ce sera donc sa dernière aventure, et rien que pour ça, ça vaut le coup de le voir une dernière fois se faire accuser d’un meurtre qu’il n’a évidemment pas commis, et attendre que le vrai coupable se dénonce. D'autant qu'au bout du compte, il n'arrivera jamais au bout de son pélérinage à Saint-Jacques de Compostelle (quoiqu'on puisse toujours espérer un épisode en cross-over, où il se ferait prendre en stop, sur France 3, par Louis la Brocante !)

Dans le même temps les Bleus [M6 ; 20h40] remettent ça. Ces jeunes policiers qui font des petites gaffes de débutants dans des intrigues super compliquées sont toujours des bleus, saison après saison… à moins que le titre ne soit qu’une référence à leur uniforme.

Du coup, il paraît évident que le programme à ne pas louper de la soirée est INVINCIBLES, tout comme il est évident que TF1 aura la meilleure audience de la soirée avec France – Lituanie [TF1 ; 20h45].
Du coup vous priant d’apprécier mon merveilleux poisson d’avril, je vous souhaite d’ores et déjà une excellente soirée.

mardi 31 mars 2009

En attendant non pas Godot mais Roméo



Rappelez-vous, c’était dimanche dernier. Vous veniez de passer sur ce chouette blog qu’est Maximgar à la Chaîne pour vous faire une petite idée du programme du soir. Vous vous êtes dit sans hésiter : « Je regarde A History of Violence », puis vous avez hésité « Que dois-je enregistrer en parallèle ? » King Kong ? La Maison du Bonheur ? Casino ? qu’importe… l’important c’est de s’être réservé une solution de rechange pour soirée monotone.

Le souci, c’est qu’une fois mardi arrivé, force est de constater que votre solution de rechange vous l’avez utilisée lundi…

Alors que faire en attendant Roméo + Juliet [Virgin 17 ; 22h20] ?







Regarder le téléfilm austrogermanique qui précède ? Avalanches [Virgin 17 ; 20h40], vraisemblablement une programmation spécial printemps ! Suivre un documentaire sur les tatoueurs les tatoués les percés ? Tatoué, percé… ceci est mon corps [France 4 ; 20h35]. Applaudir aux auditions de la Nouvelle Star [M6 ; 20h40] parce qu’exceptionnellement même un mardi on est prêt à en causer ici dans ce magazine ! Faire vos comptes et vous demander combien de fois Clint Eastwood est passé sur France 3 cette année en jetant un œil sur l’Homme des Hautes Plaines [France 3 ; 20h35] avec Clint Eastwwod que vous avez déjà vu dans l’Epreuve de force, la Relève et Pale Rider. Redécouvrir Victor Hugo avec un bon pavé, ou Les contes et nouvelles du XIXème siècle : Claude Gueux [France 2 ; 20h35]. Ou encore chercher à comprendre pourquoi il y a les Experts : Miami [TF1 ; 20h45] alors qu’il n’y aura pas le Dr House le lendemain pour cause de foot, alors, que quand c’est la Ligue des Champions et que Canal+ diffuse un match le mardi et TF1 le mercredi, la chaîne du bâtiment n’hésite pas pour le confort des fans fidèles du gentil docteur à le programmer le mardi, tant pis pour Horatio et sa bande…

A la rigueur, vous devriez sortir, danser avec des amis. Blake Edwards vous attend sur Gulli, avec The Party [Gulli ; 20h35] pour la meilleure fête jamais filmée par le meilleur réalisateur des scènes de fête jamais filmées.







Et puis me direz-vous, est-ce que ça vaut vraiment le coup d’attendre le Roméo+Juliet de Baz Luhrmann ? Non, il est juste idéalement clipé, prodigieusement adapté, singulièrement léché…

lundi 30 mars 2009

Mon désarroi à moi






C’est étrange comme je me retrouve souvent à faire la promotion d’Arte, alors qu’en fait, pour vous dire la vérité vraie, je ne la regarde quasiment jamais cette chaîne. Vous me direz que je ne regarde quasiment jamais ce dont je parle dans mes brillants articles (quoiqu’à cette minute précise je tape mon texte les yeux fixés sur le Thunderball de James Bond), mais c’est parce que pauvre de moi, j’ai toujours cette impression d’avoir déjà tout vu. Je m’interdis carrément d’aller au cinéma ou de louer des DVD pour profiter tranquillement de Canal+… Mais bon tout ceci est une autre histoire…

Bien sûr il n’y a pas qu’Arte. Ailleurs, Robert de Niro et Sean Penn qui s’échappent de prison ont la bonne idée de se faire passer pour des pasteurs. Sur un autre canal, Rick Moranis pas mécontent d’avoir rétréci les gosses une fois, a agrandi le bébé. Par ailleurs, Philippe Chevallier dont la femme s’appelle Régis Laspalès se rend compte que sa femme a un nom qui rime avec Régis. Dans le caniveau des rues de Los Angeles, un volcan se réveille et Tommy Lee Jones compte bien le refroidir.

Maintenant que vous avez toutes les intrigues, il ne vous reste plus qu’à retrouver les titres : Volcano [TMC ; 20h40], Ma Femme… s’appelle Maurice [W9 ; 20h35], Nous ne sommes pas des anges [France 4 ; 20h35], Chérie, j’ai agrandi le bébé [NRJ12 ; 20h35]…

Alors il reste Arte, et le drame de Volker Schlöndorff, et son chef d’œuvre d’initiation (dans le fond, mais aussi dans la forme puisqu’il s’agit de ses débuts) Les Désarrois de l’élève Törless [Arte ; 20h45]… Humiliation, violence, cruauté, masochisme, homosexualité, passivité excessive face à l’injustice… un crescendo vers une révolte finale à l’aube du XXème siècle, respectueux de l’œuvre originale de Robert Musil.

dimanche 29 mars 2009

Une Histoire de Beurre






Un jour, quand Dany Boon aura réalisé quatre ou cinq films, les critiques avisés se pencheront sur La Maison du Bonheur [TF1 ; 20h50] et ils y relèveront tout ce qui fait le style du grand réalisateur ch’ti… Un peu comme les gens qui prennent le temps de noter tout ce qui dans Butch Cassidy et le Kid [Direct 8 ; 20h40] sera en écho dans l’Arnaque. De même, certains cherchent dans tous les films de Scorsese des répétitions, des signatures, et Casino [TMC ; 20h40] est un Scorsese tout ce qu’il y a de plus Scorsese, fleuve, bruyant, lumineux, musical, monté à la vingt-quatrième de seconde près. Quant à Timecop [NT1 ; 20h35], c’est un Van Damme tout ce qu’il y a de plus Van Damme.

Arte nous propose un exercice différent. Prenez la version de King Kong [Arte ; 20h45] de John Guillermin. Vous ne pourrez vous empêcher de la comparer à l’originale (celle que tout le monde prétend avoir vu) et à l’ultime, la version de Peter Jackson (celle que tout le monde prétend avoir vu jusqu’au bout)… Effets spéciaux mécaniques, trame pas du tout identique (c’était le bon vieux temps du World Trade Center tout neuf, et pas de l’Empire State Building… belle époque), à la trappe la notion de crise, quoique le tout ayant été transféré aux années 70. Il y a bien des choses à dire.

Pour les fans de Kill Point [France 4 ; 20h35] la prise d’otages se poursuit mais pas exactement là où elle s’était arrêtée. En effet, imaginez que vous êtes programmateur pour une chaîne de télévision. Vous devez diffuser une série en huit épisodes à raison de trois épisodes par soirée. Comment vous y prenez-vous ? Rien de plus simple pour France 4, A) épisodes 1/2/3 ; B) épisodes 4/5/6 ; C) épisodes 6/7/8… Ce qui vous permet d’arriver en retard, ou de faire la vaisselle…

Ou de vous installer devant France 2, et A History of Violence [France 2 ; 20h35]… Dans ce film, David Cronenberg commence tranquillement, lui qui est connu pour sa démesure d’hémoglobine, d’horreur, voire de science-fiction. Un petit village tranquille, un petit braquage minable où le gentil cafetier pète la tête à tout les méchants avec une habileté déconcertante… soudain des vrais malfrats bien plus sérieux se ramènent en ville persuadés d’avoir retrouvé l’homme qu’ils recherchent depuis longtemps. La narration est tout aussi déconcertante que l’acte héroïque du personnage principal. Fluide et mécanique à la fois, entre la tragédie grecque made in boucherie et la lenteur du film noir french touch année 60… A History of Violence passe toute seule, et donne une impression finalement dérangeante de violence ordinaire.

Moins ordinaire dans la violence, suit James Bond, l’épisode 4 ! Thunderball [France 2 ; 22h15] Le James Bond, où James Bond a commencé à devenir représentant en gadgets en tout genre.

Du coup, vivement 23h45 et le Dernier Tango à Paris [France 3 ; 23h45]. Ce film, resté dans les mémoires pour avoir relancer la consommation des plaquettes de beurre, n’en reste pas moins un classique du cinéma, alors qu’il avait été classé X sulfureux à sa sortie dans plusieurs pays (on a vraiment du mal aujourd’hui à comprendre pourquoi, plaquette de beurre mise à part). Deux personnages aux tournants de leurs vies, le Vieux Paris qui laisse la place à Montparnasse, le Brando saison II qui dit définitivement aurevoir au Brando saison I. Faut croire qu’on ne danse plus du tout le tango à Paris ! Quant à la magie du film, déshabillé de son caractère sulfureux, avec ses dialogues un peu beaucoup pas mal vieilli, il tient surtout pour son caractère historique et légendaire.


vendredi 27 mars 2009

Vendredi c'est vivement dimanche


Il y a bien une nouvelle série policière sur France 2, Action Spéciale Douanes [France 2 ; 20h35]… bien sûr, ça se passe à Marseille, comme Plus Belle la Vie, les épisodes ont un format 55 minutes, ça fait plus branché qu’un Navarro, c’est sûr.

Mais, il faut dire la vérité, rendre à César même ce qu’il a volé : c’est Wikipedia qui en parle le mieux :

« Action spéciale douanes est une série française créée par des scénaristes qui ont fait jouer leur droit moral et fait retirer - en signe de protestation - leurs noms du générique après avoir visionné les films tournés. »

Alors oui, je n’ai pas honte de le dire, en ces temps de crise, moi je regarderai Canal+ Cinéma, avec un drame mexicain au pitch incroyable (pour un vendredi)…

La Zona, propriété privée [Canal+ Cinéma ; 20h45] où l’intrusion dans une zone résidentielle bourgeoise et impénétrable de trois jeunes pouilleux va transformer les résidents en bête sauvage du tout sécuritaire à tolérance zéro.


jeudi 26 mars 2009

Un jeudi tout puni


On a parfois l’impression que certaines chaînes tombent sur un catalogue tombé du camion. Elles y trouvent une idée et en font une thématique pour huit semaines.

Serait-ce exagérer de croire que TMC va réserver tous ces jeudis soirs à Jackie Chan ? On ne sait jamais, si vous avez aimé le Tour du Monde en 80 jours la semaine dernière, vous aimerez sûrement Shangaï Kid [TMC ; 20h40] ce soir… (Pas d’inquiétude la semaine prochaine ce sera Reese Whiterspoon…) Ce soir, donc Jackie est Chon Wang (prononçez : Chon Wayne) dans un western endiablé à la recherche de la princesse Pei Pei tout en supportant Owen Wilson (équivalent de Chris Tucker dans Rush Hour en tout aussi irritant, mais plus blond et blanc)…

Dans le même temps, France 3 a bien récupéré un catalogue de scenarii pour en faire un téléfilm unique : Jamais 2 sans 3 [France 3 ; 20h35] comme son nom l’indique ne s’embarrasse pas de trois histoires quand deux suffisent. Ainsi un homme qui vient d’apprendre qu’il va bientôt être papa de l’enfant de son ex passe une nuit de folie en boîte, finit avec un homme qui s’avère être son nouveau collègue, car ils sont flics, et flic et gay ça se marie mal, ajoutez à ça que le personnage en question appartient à une minorité visible et vous obtenez le pamphlet qui manquait à la culture actuelle concernant le mouvement des couples gays interraciaux abordant la difficile question de la paternité dans le milieu de la police.

Il y a bien le très bon Sixième Sens [M6 ; 20h40], mais quand on l’a déjà vu trois fois, en connaissant la fin, quel intérêt ? Il y a bien Spartan [France 4 ; 20h35] thriller mêlant guerre au Moyen-Orient, magouille à la Maison Blanche, et patriotisme pur jus, mais j’aurais l’air de quoi, si je cautionnais ce truc ?

En deuxième partie de soirée TF1 propose The Punisher [TF1 ; 23h40] adaptation d’un comic plutôt sympathique (le comics comme l’adaptation), plus proche du zéro neurone qu’autre chose, mais néanmoins assez jouissive surtout quand Travolta se fait taper dessus !







Y a pas à dire, on a connu des jeudis plus funkys !

mercredi 25 mars 2009

Un mercredi de sorties de ciné


Que peut-il bien se passer dans le Dr House [TF1 ; 20h45] ? Quels beaux paysages ne va-t-on pas se mettre plein la vue quand Des Racines et des Ailes [France 3 ; 20h35] s’attaque à L’Italie côté Sud, Naples, Capri, Amalfi ? Qui de Chouchou ou Loulou verra le loup quand l’autre se prendra le chou pendant les 180 minutes d’Un Gars Une fille [France 4 ; 19h45] ? Qui compte sombrer pendant les documentaires de guerre sous-marine d’Arte, Sabordage aux Dardanelles [Arte ; 20h45] et La Guerre Froide Sous-Marine [Arte ; 21h35] ? Y a-t-il un rapport avec Terrorisme en haute mer [NT1 ; 20h35] ? Et franchement, c’est quoi ça ? La Guerre des Mondes 2 [NRJ 12 ; 20h35]…

France 2 se démarque… évidemment il y a toujours quelque chose de plus démarqué que le reste… Mais bon, disons qu’entre l’Ice-T de terrorisme en pleine mer, et la crainte que m’inspire La Guerre des Mondes 2, Daniel Russo m’inspire confiance dans le téléfilm Le Doux Pays de mon enfance [France 2 ; 20h35]… quoiqu’il n’inspire pas confiance longtemps. Ce père de famille modèle convoqué par un juge d’instruction pour une ceinture mal bouclée, s’avère ne pas être l’homme qu’il prétend être depuis 17 ans…

Sinon, au cinéma, il y a bien Duplicity, les Trois Royaumes, La Première Etoile, Le Chihuahua de Beverly Hills ou… La Journée de la Jupe.

mardi 24 mars 2009

De David Gale au Clan des Siciliens...




Une fois n’est pas coutume, la parole est à NT1. La dernière fois que j’ai dû parler en termes élogieux d’un programme diffusé sur cette chaîne, c’était, en gros, il y a tout juste un mois, à l’occasion de la retransmission du film Arlington Road. Que dire de NT1 ? Cette chaîne anciennement appelée La Quatre (allez savoir pourquoi) débaptisée pour pas confondre avec France 4 (anciennement Festival) a été conçue par AB Groupe, du coup, ,c’est une sorte d’hybride de RTL9 et d’AB1 qui se veut pour M6 ce que M6 est à TF1… tout en restant du coup une vraie chaîne de la TNT, orientée séries et émission de vraie fausse réalité…

Son heure de gloire a lieu tous les soirs à 19h45 avec la diffusion de la série How I met your mother. Sa soirée de gloire ce soir se compose dans un premier temps de La Vie de David Gale [NT1 ; 20h35] puis d’A tombeau ouvert [NT1 ; 22h50].

Avec David Gale, vous avez l’occasion de passer quelques jours avec Kate Winslet qui le temps d’une enquête tout en rebondissements risque de prouver que ce professeur de Kevin Spacey, ancien militant contre la peine de mort, qui attend justement dans le couloir de la mort, est bien innocent de tout crime… ou peut-être pas… toute l’histoire repose sur cette innocence toujours plus évidente, mais toujours moins innocente. Quant au tombeau ouvert, il est l’occasion de passer ses nuits avec Nicolas Cage toujours aussi dépressif, mais certainement pas déprécié. Scorsese est à la caméra dans ce New-York qu’il adore, celui sombre d’After Hours, le violent de Gang Of New-York, le crasseux de Taxi Driver ou de Mean Streets, et il y filme les déambulations d’un ambulancier hanté par les fantômes de ceux qu’il n’a pu sauver. Psychédélique, presqu’épileptique, hachuré, virevolté du voltage, A Tombeau Ouvert (au titre exceptionnel, voire mille fois mieux que dans sa version originale : Bringing out the Dead) c’est une plongée électrique dans des nuits d’enfer, sous les alléluias d’un Ving Rhames déchaîné, les vociférations de Tom Sizemore, la frêle ombre de Patricia Arquette, et Van Morrison, Sinatra, the Who, ou Burning Spear à fond les baffles.









Mais c’est aussi une grande soirée dédiée au cinéma français dans toutes les gammes (ou presque) de la French Touch.

Le Franchouillard Style, avec le Triporteur [Direct 8 ; 20h40], où Darry Cowl part en triporteur pour la finale de la coupe de football où participe l’équipe de son village. Fulgurant road-movie à 15 kilomètres par heure, c’est le film qui aura vu la naissance de l’expression « Petit Canaillou, va ! »… dans le livre original, René Fallet déchirait déjà de toute sa classe la langue française « Dans son arrière-boutique, folle d'amour, la fleuriste effeuillait toutes les marguerites », il faisait déjà rebondir les idées saugrenues « Dans son arrière-boutique, la fleuriste cultivait des arrière-pensées » , là le film qui semble toujours tout en improvisation déchire tout seul les Carambar, avec le coup du klaxon, « Une trompe amovible, voilà. Elle est à moi, mais elle est amovible aussi. »








La Nouvelle Génération Style, ou les débuts de Jean-Pierre Jeunet (alors inséparable de Marc Caro), c’est dans Delicatessen [Virgin 17 ; 20h40] le film qui jette les bases du cinéma de Jeunet, par sa galerie de personnages atypiques, par sa lumière, par sa construction en dominos bien illustrée dans l’extrait suivant :








La Vieille Classe Style, en réunissant trois monstres générationnels, Gabin, Ventura, Delon, dans le Clan des Siciliens [France 3 ; 20h35] ferme le triptyque, et marque les esprits. Parce qu’au-delà de l’histoire (l’intégration d’un jeune loup dans une famille de mafieux alors qu’un commissaire aigri rôde), au-delà de la musique (partition impeccable d’Ennio Morricone), au-delà du coup d’éclat (le vol d’un avion, au sens pas le plus commun du vol pour un avion), c’est essentiellement le casting qui fait le Clan des Siciliens. De toute évidence, tout ceci serait impossible aujourd’hui même avec un mauvais scénario, même si on ne supporte pas Delon. A générations équivalentes, Gabin n’a pas d’équivalent, (alors on dira Piccoli, ou Trintignant, Belmondo, ou Delon…), Ventura non plus (bon, allez, Depardieu…), Delon non plus (Guillaume Canet, Gaspard Uliel…) Donc, reprenons le Clan des Siciliens aujourd’hui, avec Piccoli, Depardieu, et Guillaume Canet… vous iriez le voir vous ?






lundi 23 mars 2009

Décongélation immédiate

Lorsqu’on se fait un repas aux micro-ondes, ce qui compte, ce n’est pas tant le micro-onde que les plats surgelés. Cette vaillante maxime caractérise facilement la soirée à venir.







Réchauffer La Planète des Singes [TMC ; 20h40] de Tim Burton, ce n’est pas comme réchauffer Sphère [W9 ; 20h35]. Dans le premier on pense à tort que Tim Burton ranime un vieux film de 1968 avec Charlton Heston (qui, le pauvre n’avait plus le même charisme qu’à l’époque, passé du Dieu Grec au vieux faite-chier pro arme) et ses quatre suites pas terribles, alors qu’il relit fondamentalement le roman original de Pierre Boulle et s’amuse à employer Charlton Heston à contre-emploi dans un plaidoyer contre l’armement d’anthologie. Malheureusement ce film pousse Tim Burton touche à ses limites de réalisateur, essentiellement dans les scènes en extérieur au soleil (où il progressera soudainement avec un Big Fish plus adapté à sa fantaisie), mais le travail des acteurs poilus est hors-norme et Tim Roth est époustouflant dans son interprétation simiesque. Dans Sphere, Barry Levinson (Good Morning Vietnam, Rain Man, ou le Secret de la Pyramide) adapte Michael Crichton (Jurassic Park, Soleil Levant, Harcèlement…) avec un résultat assez mitigé, puisque d’une idée faussement originale (des scientifiques vont visiter un vaisseau spatial perdu dans les profondeurs et tombent sur une sphère qui leur donnera un mystérieux pouvoir), il tire un film assez banal, proche d’Abyss, des X-Files, de la 4ème dimension. Le casting plutôt alléchant sauve la mise : Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel Jackson, Peter Coyote, Liev Schreiber et surtout la Sphère sont bien en place.

Un peu comme Steve Martin et Eddie Murphy lorsqu’ils font les pitres dans Bowfinger, Roi d’Hollywood [NRJ12 ; 20h35]. Le premier est producteur de série Z et veut engager la superstar de second pour tourner dans son nanard. Face à son refus, il se contente tout bêtement de le filmer en caméra caché, ou d’engager son sosie… si le cinéma était si facile, tous les films seraient Bowfinger, Roi d’Hollywood… Faut que je réfléchisse sérieusement à cette idée.

Une fois n’est pas coutume Arte se détache du lot… (et réussit parfois des exploits phénoménaux, comme les 2 millions de téléspectateurs enthousiastes à l’idée de retrouver Isabelle Adjani, vendredi soir, poussant la chaîne vers ses plus beaux records)… Propriété Interdite [Arte ; 20h45] est le second film du regretté Sidney Pollack (On achève bien les chevaux, Les Trois jours du condor, Tootsie, Out of Africa…) et sa première rencontre avec Robert Redford. Il y filme Nathalie Wood, le Deep South humide moite et pluvieux, une pièce de Tennessee Williams comme si on en avait tous en nous quelque chose de lui, un grand mélo au plus classique sens du terme, mais avec une brièveté frustrante et une émotion parfaites.