dimanche 29 mars 2009

Une Histoire de Beurre






Un jour, quand Dany Boon aura réalisé quatre ou cinq films, les critiques avisés se pencheront sur La Maison du Bonheur [TF1 ; 20h50] et ils y relèveront tout ce qui fait le style du grand réalisateur ch’ti… Un peu comme les gens qui prennent le temps de noter tout ce qui dans Butch Cassidy et le Kid [Direct 8 ; 20h40] sera en écho dans l’Arnaque. De même, certains cherchent dans tous les films de Scorsese des répétitions, des signatures, et Casino [TMC ; 20h40] est un Scorsese tout ce qu’il y a de plus Scorsese, fleuve, bruyant, lumineux, musical, monté à la vingt-quatrième de seconde près. Quant à Timecop [NT1 ; 20h35], c’est un Van Damme tout ce qu’il y a de plus Van Damme.

Arte nous propose un exercice différent. Prenez la version de King Kong [Arte ; 20h45] de John Guillermin. Vous ne pourrez vous empêcher de la comparer à l’originale (celle que tout le monde prétend avoir vu) et à l’ultime, la version de Peter Jackson (celle que tout le monde prétend avoir vu jusqu’au bout)… Effets spéciaux mécaniques, trame pas du tout identique (c’était le bon vieux temps du World Trade Center tout neuf, et pas de l’Empire State Building… belle époque), à la trappe la notion de crise, quoique le tout ayant été transféré aux années 70. Il y a bien des choses à dire.

Pour les fans de Kill Point [France 4 ; 20h35] la prise d’otages se poursuit mais pas exactement là où elle s’était arrêtée. En effet, imaginez que vous êtes programmateur pour une chaîne de télévision. Vous devez diffuser une série en huit épisodes à raison de trois épisodes par soirée. Comment vous y prenez-vous ? Rien de plus simple pour France 4, A) épisodes 1/2/3 ; B) épisodes 4/5/6 ; C) épisodes 6/7/8… Ce qui vous permet d’arriver en retard, ou de faire la vaisselle…

Ou de vous installer devant France 2, et A History of Violence [France 2 ; 20h35]… Dans ce film, David Cronenberg commence tranquillement, lui qui est connu pour sa démesure d’hémoglobine, d’horreur, voire de science-fiction. Un petit village tranquille, un petit braquage minable où le gentil cafetier pète la tête à tout les méchants avec une habileté déconcertante… soudain des vrais malfrats bien plus sérieux se ramènent en ville persuadés d’avoir retrouvé l’homme qu’ils recherchent depuis longtemps. La narration est tout aussi déconcertante que l’acte héroïque du personnage principal. Fluide et mécanique à la fois, entre la tragédie grecque made in boucherie et la lenteur du film noir french touch année 60… A History of Violence passe toute seule, et donne une impression finalement dérangeante de violence ordinaire.

Moins ordinaire dans la violence, suit James Bond, l’épisode 4 ! Thunderball [France 2 ; 22h15] Le James Bond, où James Bond a commencé à devenir représentant en gadgets en tout genre.

Du coup, vivement 23h45 et le Dernier Tango à Paris [France 3 ; 23h45]. Ce film, resté dans les mémoires pour avoir relancer la consommation des plaquettes de beurre, n’en reste pas moins un classique du cinéma, alors qu’il avait été classé X sulfureux à sa sortie dans plusieurs pays (on a vraiment du mal aujourd’hui à comprendre pourquoi, plaquette de beurre mise à part). Deux personnages aux tournants de leurs vies, le Vieux Paris qui laisse la place à Montparnasse, le Brando saison II qui dit définitivement aurevoir au Brando saison I. Faut croire qu’on ne danse plus du tout le tango à Paris ! Quant à la magie du film, déshabillé de son caractère sulfureux, avec ses dialogues un peu beaucoup pas mal vieilli, il tient surtout pour son caractère historique et légendaire.


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