vendredi 27 février 2009

Une Spéciale Mozinor pour les vendredis moroses

D'après Wikipedia on peut dire du vendredi qu'il est le sixième jour de la semaine si l'on considère que la semaine commence le dimanche et le cinquième jour de la semaine si l'on considère que la semaine commence le lundi. Le mot vendredi est issu du latin Veneris dies, signifiant « jour de Vénus ». Plus loin, on peut même lire ce bon vieux dicton des grands-mères : "Qui rit vendredi, dimanche pleurera". Et assurément on ne rit pas beaucoup le vendredi soir à la télé, et c’est sûrement pour ça que les soirées sont franchement meilleures le dimanche.

Quoique… non… A la ligne suivante, Wikipedia nous apprend que « la présentation de longs métrages le vendredi soir est interdite sur les chaînes de télévision gratuites diffusées en France, afin de privilégier la fréquentation des salles de cinéma ». Voilà tout s’explique.

Et le cinéma français (s'explique) se congratule durant la cérémonie des Césars [Canal+ ; 21h00], pour une fois qu’on peut tous voir Canal en clair on risque d’être gâtés…

Quoique… non… aucune nomination pour Luc Besson. Pauvre petit, alors que c’est quand même un génie comme le prouve le reportage suivant :




Heureusement qu’il y a TF1, non pas pour le Top 50 du rire spécial Homme/Femme mode d’emploi [TF1 ; 20h45] présenté comme par hasard par Pierre Palmade et Michèle Laroque, mais parce que la météo y est trop bonne, comme le prouve le reportage suivant :




Sinon, la France défie le pays de Galles [France 2 ; 21h00] et ce n’est même pas du foot !


Le fonkhaka
envoyé par mozinor


Et même sur la Chaîne Parlementaire !!! vous ne trouverez aucun reportage trop chébrant sur nos hommes politiques !!!



Sincèrement, le vendredi, allons au cinéma !

jeudi 26 février 2009

Voilà Mars !








C’est la fin du mois de février, alors tout naturellement, la thématique film de guerre débouche sur Mars Attacks ! [Arte ; 20h45] Comme jeudi dernier, Jack Nicholson revient faire des grimaces, mais doublement, puisqu’il se retrouve à la fois Président des Etats-Unis et magnat de l’immobilier à Las Vegas. Et comme les martiens sont petits, très fifties et vraiment méchants, on a le plaisir de le voir presque mourir plusieurs fois, et mourir pour de bon plus d’une fois. Parce que s’il y a un petit plaisir dans Mars Attacks, c’est bien de voir mourir tous nos héros chéris, de Rod Steiger à Jack Black (méconnaissable et inconnu !), en passant par Michaël J. Fox, Pierce Brosnan, ou Barbet Schroeder le fameux Maurice président français ! S’il y a un second plaisir dans Mars Attacks, c’est celui de découvrir des chanteurs phénoménaux aux tubes interstellaires comme Indian Love Call de Slim Whitman, ou le sexy Unusual de Tom Jones. Enfin troisième plaisir et pas des moindres, la touche martienne, décalée et hilarante, surannée et fun, ne peut pas, à l’instar d’un vieux Tex Avery prendre une ride.

Alors partout ailleurs la concurrence est rude ! Pour ceux qui ont adoré Excalibur et qui attendent Sacré Graal (au mois de mars sur Arte), Jerry Zucker le spécialiste des « Y a-t-il un homme pour sauver le monde du président de la reine et des scénaristes » a réalisé un Lancelot [France 3 ; 20h35] moins pire qu’il n’y paraît, et ce même si dans la bande annonce ce Sean Connery de roi Arthur déclame comme un grand corps malade : « L'Homme qui n'a peur de rien, n'ayant rien à perdre, est aussi celui qui n'aime rien. Si tu n'aimes pas, quel bonheur y-a-t-il dans ta vie ? » Si on ne s’en tient que là, on prend ses jambes à son cou, alors que Lancelot (le film et pas le personnage réincarné en Richard Gere) est un film pop-corn bon enfant pour grands enfants.

Et puis prendre ses jambes à son cou pour où ?

Marty Mc Fly retourne une seconde fois dans le passé afin de retourner dans le futur : Retour vers le Futur 3 [M6 ; 20h40], vu que le second opus aurait du s’appeler Départ pour le Futur, ou Retour vers le Passé… Schwarzenegger a un contrat dans Le Contrat [NT1 ; 20h35], et Adam Sandler (lui aussi un abonné des jeudis) est plutôt mauvais pour sa Mi-temps au mitard [France 4 ; 20h35]. Obligé de se rendre vulgaire pour avoir l’air renfrogné, la magie drolatique ne passe pas, mal embrayée par un scenario poussif et manichéen au possible autour d’un sport auquel personne ne comprend rien ou presque : le football US. Malgré une surprise ENORME en plein milieu du film ! un truc à vous transformer une guignolade en comédie dramatique, rien ne fonctionne. Alors Les Seigneurs de Dogtown [Virgin 17 ; 20h35] tirent leur épingle du jeu, mais cette histoire vraie des inventeurs de sports extrèmes, pionniers du skateboard dans des piscines vides lassent un peu vite, quand on a plus l'âge d'être un roi de la Glisse !

En deuxième partie de soirée par contre, Stallone en alpiniste perturbé par une faute professionnelle en altitude est ridicule. Le méchant cite du Nietzche à tire-larigot et Sly fait tout péter. C’est Cliffhanger [TF1 ; 22h40] et ce qui nous tue pas, nous rend plus fort. De l’autre côté de la TNT, Queen Latifah tient un salon de coiffure Beauty Shop [France 4 ; 22h30], et elle lutte beaucoup plus agréablement que le bourrin des Alpes, contre la misogynie... mais avec des blondes. Du coup nous v’là bien…

mercredi 25 février 2009

Le Docteur est dans la House

Je me rends soudain compte que dans ma chronique d’hier, j’ai complètement oublié de parler de la Nouvelle Star.

Bon, voilà, ça c’est dit.

Comme mercredi dernier il faut attendre la seconde partie de soirée pour regarder son petit film de guerre peinard ! Platoon [France 3 ; 23h00] fait partie de ces films référence dont il n’est rien à redire et qui n’est déjà été dit. Alors autant se poser les vraies questions !

Qu’est-ce qu’un « platoune » ? Et en quoi Platoune est-il différent des autres ?

Un platoune en anglais, c’est un peloton. Et vu l’attachement de Chris Taylor pour son peloton, on comprend vite fait que ce moment de bravoure viril sur pellicule s’appelle ainsi. Ce fut d’ailleurs l’une des particularités du film à sa sortie : considéré (à tort !) comme le premier long-métrage sur ce conflit, présentant les p’tits gars en pleine déroute (physique, comme morale) au travers de leurs pelotons, petits tacherons de la machine de guerre enrayée… le premier long-métrage sur ce conflit, à ne pas renvoyer son héros chercher des survivants (voir à ce sujet, Stallone dans Rambo, Chuck Norris dans Portés Disparus, et même De Niro dans Voyage au bout de l’Enfer) et donc le premier à nier tout espoir de vengeance… Sentiment qui se renforcerait avec la sortie dans la foulée des Full Metal Jacket, Hamburger Hill, la série l’Enfer du Devoir et même dans un genre plus souriant Good Morning Vietnam…

Faux précurseur du genre, (Le Merdier, en 1978 en traitant d’une bataille bâclée évoquait l’enlisement des USA dans un conflit dont ils n’estimaient pas l’ampleur… la même année, en se penchant sur les amours d’un tétraplégique de retour du front avec une infirmière volontaire dont le mari est sur le front, Le Retour n’y allait pas par huit chemins) Platoon est surtout le premier film cinéma d’Oliver Stone sur le Vietnam (car suivront Né un 4 Juillet, Entre ciel et terre, et même les Doors, JFK et Nixon qui indirectement se nourrissent du sujet). Et cette fausse première œuvre se perd parfois entre le magnétisme et le rejet, la maladresse et le génie, entre ses sergents Barnes et Elias… le tout sur un adagio pour cordes, de Barber, employé à ravir.

Alors en attendant que ça commence, ceux qui se sont pris à Day Break [France 4 ; 20h35] auront les épisodes 6 et 7 pour reconstruire les morceaux de la journée de Brett Hopper, avant de se reposer devant le quatrième épisode. Les autres profiteront du Dr House [TF1 ; 20h45], de son déhanché légendaire, de ses piques illustres pour les épisodes 3, 4, et 3 de ses aventures (le deuxième 3, correspondant à des aventures réchauffées, miracle du micro-onde hertizien, quand tu nous tiens !) Heureusement, pour nous prouver que c’est vraiment fait exprès, Les Experts : Miami [TF1 ; 23h20] arriveront pour la fin de la première saison : d’abord l’épisode 24 puis le 23…




mardi 24 février 2009

Y a pas que le Barca dans la vie !


Détrompez-vous ! Rien ne vous oblige à aimer le foot pour passer une bonne soirée télé !
D’ailleurs il est fort probable qu’en aimant le foot, vous passiez une mauvaise soirée, soit en tant que supporter lyonnais qui verrait son équipe se faire rétamer, soit en tant qu’amateur de beau jeu qui verrait les flèches barcelonaises prises aux fers d’un jeu défensif à outrance se régalant de trois mauvais tacles glissés, et surtout parce que parfois c’est nul, et qu’on le sait rarement à l’avance. (A noter, que toutes ces propositions peuvent voir leurs contraires se réaliser !)

Non, vous pourriez aimer l’Histoire avec un grand H, et vous retrouver avec Louis XVI, l’homme à la tête bien sur les épaules qui tente l’évasion de la décennie avec femme enfants et bagages. Ce jour-là, tout a changé [France 2 ; 20h35] la série de docufictions historiques de France 2 est de retour. Et après avoir traité en 24 heures chrono le dernier jour d’Henri IV, elle s’intéresse aujourd’hui à la fuite de Louis XVI qui comme chacun sait ne valait pas le cou. Les jeux de mots sont faciles qui évoquent le fabuleux destin du bon roi Louis, mais le traitement très téléfilm de l’émission l’est aussi. Si le docu-fiction précédent, s’alourdissait d’un traitement très terroir 24 heures chrono sans Jack Bauer mais avec les (trop nombreux) flashbacks en plus, doit-on retrouver ici une resucée de Prison Break ? En fait vous pourriez aimer l’Histoire et les divertissements.

Vous pourriez aussi aimer les zombis possessifs plutôt diaboliques qui se refilent comme un rhume, et observer le meilleur d’entre eux. Comme Denzel Washington, vous ne forcerez pas votre talent et vous serez un instant Le Témoin du Mal [NRJ 12 ; 20h35], même pas peur, et même pas mal, un traitement classique à mi-chemin entre l’enquête policière et l’Exorciste, où l’originalité réside essentiellement dans le fonctionnement du Vilain Pas Beau en Chef. Autre témoin du mal, Jeff Bridges a des voisins louches. Comme ils disent dans mon Télérama, et je trouve que pour une fois ils sont très très justes, ces voisins-là sont des méchants à la Hitchcock. Et même pires que ça ! Dans sa construction tout en crescendo diesel, Arlington Road [NT1 ; 20h35] mitonne machiavéliquement et efficacement un piège autour de son personnage principal auquel tout à chacun s’identifiera facilement : cet excellent thriller a une trame de plante carnivore, quelconque au début, puis attirante, insolite, et finalement plutôt carnassière !







Mais bon, vous pourriez aimer Jim Carrey et ses retrouvailles avec les frères Farrelly, qui moins percutants que pour Mary à tout prix, moins fins que pour Deux en Un, réalisent un nouveau Dumb & Dumber un petit délire à la mesure de l’acteur principal et autour d’une philosophie très pipi caca popo. Dans Fous d’Irène [Virgin 17 ; 20h35], Jim est au carré et l’on peut regretter que ses pitreries nuisent à son interprétation, différenciant trop aisément, lui et lui-même (le titre original étant Me, Myself and Irene). Après un début qui donne le ton à coup de dialogues ultra-vulgaires, le film devient un road-movie où tout en prendra pour son compte au canon à blagues de potache : les poules, les vaches, les enfants, Irène et les méchants !

Sinon, il sera toujours temps de se faire une beauté, au bien nommé Vénus Beauté (Institut) [France 3 ; 20h35] où l’on passe son temps à faire les autres se sentir beaux et jeunes. Nadine et ses trois esthéticiennes y vivent des amours différentes, torturées, douloureuses, tout en continuant de vendre du faux soleil et des maquillages…

lundi 23 février 2009

"Le curé t’emmerde, tu comprends ? Il s’adapte."


Quand j’étais petit, je le connaissais par cœur ce générique :


« Starsky et Hutch, Starsky et Hutch
Des nouveaux chevaliers au grand cœur
Mais qui n'ont jamais peur de rien
Starsky et Hutch, Starsky et Hutch
Deux flics un peu rêveurs et rieurs
Mais qui gagnent toujours à la fin
Quand les bandits sont tous en cavale
En voiture c'est poursuites infernales
Mais Huggy sait où ils sont cachés pour les arrêter »


C’est le jour où jamais pour remettre les choses à plat, et pointer d’un doigt interrogateur le « mais » qui vient s’immiscer tous les trois vers. Comme chacun sait « mais » est une conjonction de coordination qui permet d'indiquer une idée d'opposition entre seulement deux éléments. Donc il faut bien comprendre qu’être un chevalier au grand cœur n’implique vraiment pas qu’on n’a jamais peur de rien, qu’être rêveur et rieur ça n’aide pas à gagner à la fin, et encore qu’on s’en fout de foirer la poursuite infernale parce qu’Huggy finira le boulot. Il y a donc Starsky et Hutch [TMC ; 20h40], mais c’est pas les mêmes ! Cette adaptation ciné de la célèbre série des seventies réussit le tour de force d’être légère comme le feuilleton avec un humour plus lourd… Suite de sketchs improbables, ambiance funky, duel disco de la mort entre Starsky et John Trovalto, Vince Vaughn s’amuse à jouer le grand méchant, Ben Stiller s’amuse à jouer le flic appliqué, Owen Wilson s’amuse à jouer le débonnaire, et la voiture s’amuse à vrombir (et à s’exploser le bas de caisse dans les montées de San Francisco pour le grand plaisir du générique)… mais la mayonnaise prend pas du tout… et sans mayonnaise le sandwich passe mal.

Mais des sandwiches qui pourraient très mal passer, il y en a, comme l’énorme baguette-sushi-teriyaki qu’est Samouraïs [NRJ 12 ; 20h35]… Cas typique du film dont le scénario aurait du tenir sur un timbre poste, Samouraïs dépasse les attentes en tenant sur trois timbres postes et en multipliant les personnages, et les deux intrigues (une multiplication par un dans le cas des intrigues). Des dialogues débiles qui stigmatisent la banlieue avec une classe digne d’un clip d’extrême-droite, un final où le héros looser ratatine le méchant parce qu’il est contrôlé sans faire exprès par son petit frère sur sa console (mince, j’ai raconté la fin !), et qui tend à prouver ce que même Matrix n’avait pas su faire : le joystick est l'avenir de l'homme… Néanmoins, pour la qualité de ses scènes d’action, pour l’enthousiasme touchant et évident de ses acteurs, on évite le naufrage, et l’amateur (lobotomisé ou saoul) s’éclatera sur son fauteuil tandis que l’amateur (abonné à HK Mania) s’étonnera du résultat final et saluera la technique.

Les autres accompagneront peut-être Jeff Goldblum en reporter de guerre et en pleine passade amoureuse dans War Stories [Virgin 17 ; 20h35] ou les enfants dans le jardin, un peu rétrécis de Chérie j’ai rétréci les gosses [W9 ; 20h35] dont les insectes à l’heure du numérique font vraiment carton mâché… A quand un remake par Peter Jackson ?

Et puis soyons fous ! c’est lundi ! partons en Week-end à Zuydcoote [Arte ; 20h45]. Il y a près d’un mois, je m’extasiais surexcité sur un plan séquence magistral du film Reviens-Moi (Atonment) de Joe Wright. Deux mille figurants, des chevaux, un manège, une chorale, la mer, une gargote… La débâcle de Dunkerque en trois minutes sorties de nulle part… Robert Merle après l’avoir vécue en tira son premier roman, Week-end à Zuydcoote, Prix Goncourt 1949. Henri Verneuil l’adapte en 1964, et en tire une œuvre décousue, sans le crescendo des déconvenues des guerres. Son héros Julien Maillat ne va pas vers un dégoût croissant, il est bien trop déluré, hâbleur, trouffion, bon copain, camarade bien de chez nous, un vrai Jean-Paul Belmondo : il erre avec le sourire, un bon mot dans la poche. Entouré de sa bande, il crapahute, insouciant et trop conscient à la fois, il tombe amoureux et…

C’est tout un week-end à Zuydcoote et une nouvelle facette du film de guerre, dans la thématique guerrière d’Arte.



dimanche 22 février 2009

Ce soir on adopte !


Les chaînes se sont données le mot, comme souvent.
Des fois, on a l’impression qu’elles traitent toutes de la même chose, ou nous passent toutes en même temps un bon vieux Bud Spencer de derrière les fagots. Ce soir, c’est promotion de l’adoption tous azimuts.

Une fausse adoption pour commencer : du rabibochage Papounet-Fifillounette à vrai dire, tout plein d’étincelles c’est tout d’abord Tout feu, tout flamme [NT1 ; 20h35], où le Montand se doit de supporter l’Adjani qui a laissé petite, tout ça pour raser la maison et monter son casino (celui à roulettes, et pas un supermarché de proximité !)

Une adoption de postures, ou comment imiter Jim Carrey avec un Mask sans bien y réussir, et en se retrouvant pour finir avec un pâle pastiche de qui vaut la peau de Roger Rabbit sans lapin : c’est Le Fils du Mask [TMC ; 20h40] et c’est vraiment évitable même à plus de trois ans.

Une adoption de Jacques Villeret par Christian Clavier, c’est l’Antidote [France 2 ; 20h35], ça ressemble à un buddy movie à la française, ça a le goût d’un buddy movie à la française, et ça ne vaut aucune aventure de François Pignon ! même les plus pas terribles ! En deuxième partie de soirée, c’est Jennifer Lopez en fliquette qui adopte Jim Caviezel en petit brigand… ça vole pas haut ni dans le lacrymal, ni dans le romantique, ni dans la qualité du jeu des acteurs, et encore moins dans la profondeur du scénario… mais ça s’appelle Angel Eyes [France 2 ; 22h30], et rien que pour se demander pourquoi, on pourrait être tenté de le regarder…

Une adoption de l’Etalon Noir [Arte ; 20h45] par un petit garçon, ou l’inverse, c’est le choix d’Arte, une mise en scène classique, sans audace, presque glacée comme les pages d’un beau livre d’images… Un naufrage, une vague métaphore sur Philippe de Macédoine laissant Alexandre conquérir Bucéphale, une course finale dont le dernier dépassement ne passe même pas à l’écran parce que le petit héros est à fond dans ses flashbacks… avec un cœur d’enfant c’est toujours agréable, juste avant le poney-club.

Et il nous reste encore une blonde qui se fait adopter par un grand indigène poilu de l’Île du Crâne (à moins que ce ne soit l’inverse) et qui le ramène avec elle à New-York, et cette folle histoire d’amour et d’intégration finit mal, comme bien des aventures sur l’exode rural. Evidemment ! Le King Kong de Peter Jackson [TF1 ; 20h45] est le remake fidèle du King Kong de 1933. Il en a retenu toute la sensibilité, toute la crétinerie des promoteurs de Broadway, tout le stress de la crise des années 30, tous les balbutiements héroïques de l’aviation, et tout le poil du King. Ce que Peter Jackson a rajouté se trouve dans la légère différence entre les deux versions. Le premier opus durait une heure quarante, son relooking le prolonge de moitié. Une moitié où pêle-mêle, Peter Jackson joueur bidouilleur de génie y a balancé de la couleur, des parades amoureuses de gorille, des dinosaures, des larves géantes, de la pyrotechnie lumineuse…




Une semaine de ballon

La semaine qui s’annonce est belle comme la pelouse meurtrie d’un stade de foot après le coup de sifflet final. Fini l’hiver, voilà le printemps, et les monstres à deux ailes et vingt-deux pattes sont de retour dans leurs shorts pas trop moulants.

Des soirées mornes de Ligue des Champions, un peu de saupoudrée de coupe de l’UEFA, un match du Tournoi des Six Nations histoire que tout tourne bien ovale, la vie est belle.

Et pour les réfractaires de la sueur et des shorts crottés, toujours un peu de guerre le mercredi soir, toujours les mêmes feuilletons, un grand singe poilu, un schizo grimaçant, une débâcle à Dunkerque, un salon de beauté original ou remixé une seconde saison, Thalassa, le retour de Jack Nicolson le jeudi, Bébel tout jeunot, des feuilletons dans le désordre le plus complet, et un usage obligatoire des magnétoscopes...

King Kong ; dimanche 22 – TF1
Week-end à Zuydcoote ; lundi 23 - Arte
Ligue des Champions : Lyon – Barcelone ; mardi 24 – TF1
Fous d’Irène ; mardi 24 – Virgin 17
Vénus Beauté Institut ; mardi 24 – France 3
Platoon ; mercredi 25 – France 3
Mars Attacks ! ; jeudi 26 – Arte

vendredi 20 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Et y a quoi de bon ce soir ? Il fallait bien qu’un jour je finisse par répondre « rien », à ce genre de question ! Loin de moi l’idée de critiquer Thalassa [France 3 ; 20h35] qui entre deux inspirations rochelaises suivra le quotidien de jeunes enfants errants sénégalais supportant les sales corvées sur le port de M’Bour, loin de moi l’idée de blâmer Equipe médicale d’urgence [France 2 ; 20h35] le feuilleton SAMU franchouillard qui fait pâlir le Dr House de jalousie, loin de moi l’idée de penser que Manger mieux : le grand jeu [TF1 ; 20h45] sera à la daube ce que la daube est la daube, loin de moi l’idée d’estimer qu’il y a un os dans la programmation de Bones [M6 ; 20h40] avec l’épisode 10 de la saison 3 suivi du 12 et du 13 de la saison 1, loin de moi l’outrecuidance de penser que ce Taratata [France 4 ; 20h35] avec Marie Modiano, Emiliana Torrini, The Virgins ou Tryo est déjà passé il y a quelques semaines, loin de moi la paresse qui me prend à l’idée d’évoquer Nestor Burma et Stargate SG1 sur d’autres chaînes, loin de moi l’idée de vous cacher que je me rabattrai sur une des chaînes du bouquet Canal +, entre La Guerre selon Charlie Wilson [Canal + ; 20h45], le manga Amer Béton [Canal+ cinéma ; 20h45] ou Billy Elliot [Canal+ family ; 20h45] et que donc je m’en sortirai, loin de moi le cynisme, la moquerie, mais c’est sûrement la dernière fois que je nomme un article « et y a quoi de bon ce soir ? »

jeudi 19 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?



Comment ça y a quoi de bon à la télévision ce soir ? Cette question d’une insoutenable profondeur philosophique nous pousse à nous interroger sur les fondamentaux du bon et du pas bon. Surtout quand le pas bon s’avère bon par ses bons côtés.

C’est un peu comme le monde du cinéma. Sa cruauté, son snobisme, ses magouilles, ses coups en douce. Ça par exemple, c’est pas bien, donc pas bon. Mais mis en exergue avec un Travolta truculent en gangster désireux d’être honnête dans le cinéma, ça donne un jouissif Get Shorty [France 4 ; 20h35] ou le Pas Bon est magnifié en délicieux.

De même quand Jack Nicholson avec sa tête d’écureuil morphinomane électrocuté par un tazzer tazzant, traîne tous ces t.o.c.s dans une romance impossible, justement parce qu’il est toqué, c’est comme si le Pas Bon du tout devenait un régal gustatif sur la papille de la rétine, d’où, sûrement, le titre : Pour le Pire, et Pour le Meilleur [TF1 ; 23h40].

Alors reprenons, le bon Travolta c’est sur France 4, et pas dans Allo Maman c’est Noël [NT1 ; 20h35]. Et le Pas Bon du tout, c’est quand même Slipstream [Virgin 17 ; 20h35], car qu’attendre d’un téléfilm précédant un Van Damme, et célébrant le courant du slip ?

Et si vous doutez encore sur ce qu’il y a de bon à la télé, choisissez la radio avec Robin Williams, et Good Morning Vietnam [France 4 ; 22h20]
Y a des jours où je suis très concis moi !



mercredi 18 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?



Le canevas selon lequel un membre d’une famille en entraîne un second à sa suite dans une guerre féroce est un schéma cinématographique habituel. Plus encore lorsqu’il s’agit de guerres civiles. Ainsi dans le longuet et tristement patriotique The Patriot de Roland Emmerich, Mel Gibson suit son rebelle de fils dans la lutte contre les Britanniques. Dans la même guerre, quinze années cinématographiques plus tôt, au cours du pas vraiment révolutionnaire, Révolution, Al Pacino sous la caméra d’Hugh Hudson accompagnait son rejeton sous la mitraille.

Dans Frères de Sang [Arte ; 23h15] c’est un frère aîné qui talonne son cadet. Et si Mel Gibson et Al Pacino voyaient leur guerre personnifiée en un seul ennemi, respectivement Jason Isaacs et Donald Sutherland, les frangins de Frères de Sang sont confrontés à d’autres frères, des Coréens, qui se battent pour la même chose ou presque, avec une petite idéologie de différence qui laissera plein de types sur le carreau. Car tout le film tourne autour d’une notion de fraternité, d’une ligne à l’autre, d’un front à l’autre, et jusqu’à l’inversé des uniformes. Mais aussi du lien indéfectible entre deux frères dont les destins sociaux étaient totalement divergents, et qui même au pire des retournements, à l’heure de ne plus se reconnaître continuent de s’aimer.

Car il n’y a pas d’ennemi identifié de l’autre côté de la tranchée, juste une menace rouge communiste, des balles traçantes efficaces comme celles de la Ligne Rouge de Terrence Malick. Lors de la première bataille, le frère cadet pris d’une attaque au cœur est filmé dans l'exigüité de la tranchée, toutes les attaques sont hors-champ, et seule s’apprécie la protection fraternelle, le ton est donné, quoique…

Quoique Frères de Sang ne soit pas non plus un film qui dénonce la guerre, c’est un film de guerre qui semble aimer filmer la guerre, qui ne peut que plaire aux plus bourrins, qui n’économise ni l’abattage de tripes, ni les envolées d’hémoglobine. Comme tous les films du genre depuis qu’il a fallu sauver le soldat Ryan, la poudre, la boue, les traces de sang sur l’objectif ne manquent pas du tout, mais là c’est pas du tout du tout de chez pas du tout du tout, on atteint parfois l’overdose, car quand les canons ne tonnent pas, on crève la dalle avec les soldats, ou on les opère à ciel ouvert, les asticots s’échappant déjà des entrailles des hommes encore vivants (autrement dit pas encore morts). On ne sait rien de la logistique, on ne sait rien du haut-commandement, on ne sait rien des alliés Chinois ou Américains, si ce n’est pas leurs interventions « technologiques », armes, bombardements aériens… métaphore d’un pays devenu le théâtre à lui tout seul de la mauvaise pièce mondiale de la Guerre Froide.

Mais quoi faire en attendant 23h15 ?

Et bien le Docteur House revient ! [TF1 ; 20h45] dans les deux premiers épisodes de la saison 4, puis très logiquement dans le troisième de la saison 3. Ce qui est pratique. Et puis sûrement que poussé par votre blog préféré vous êtes devenus fans de Day Break [France 4 ; 20h35] et que vous suivrez avec joie les épisodes 4 et 5, suivis très logiquement du 1 ! Et si vous n’aimez pas la logique Les Maçons du Cœur : extreme makeover [TMC ; 20h40] officient jusqu’à 23 heures 10 !

Les Maçons du Cœur me direz-vous ? Une émission de télé-réalité à faire pleurer dans les chaumières, ou ce qu’il en reste. Ou comment une équipe d’architectes, charpentiers, plombiers et décorateurs, choisit une famille touchée par la vie (catastrophes, handicaps, maladies, gros coup de pas de bol, ou les quatre à la fois), l’envoie en vacances, lui détruit sa maison, (à l’américaine : explosifs, méga tracteurs…) et en reconstruit une magnifique. A la fin tout le monde pleure, y compris le spectateur… Bon, c’est pas tout ça, mais il est pas encore 23h15 ?




mardi 17 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Duels de franchises entre la une et la trois ! Voilà de quoi (non pas pimenter la soirée) mais pimenter le choix !

Ou encore de se poser des questions de haute volée philosophique, comme : la franchise au ciné est-elle ce que Mac Do est à la gastronomie ?

On imagine facilement des familles se déchirer, des amis ne plus se parler, des histoires d’amour se nouer à cette évocation.

La franchise est au cinéma, l’exploitation de la bobine de film par les comptables, un bon filon, une occas’ industrielle, pas toujours si ratée que ça, qui permet à coup de sequels (des films qui racontent la suite) de préquelles (des films qui racontent le début), de cross-over (des films qui croisent d’autres films) de tartiner toujours plus les biscottes de nos yeux plus ou moins ébahis.

Parce que si on a tendance à dire que « les numéros deux c’est toujours nul ! », non seulement ce n’est pas gentil (et vous le comprendrez aisément si vous n’êtes pas l’aîné de la famille), mais c’est totalement faux ! Des preuves en voulez-vous en voici une en voilà : la série des Aliens, adorables dans tous les sens, de toutes les sequels à la préquelle cross-over (puisque Predator passe par là en plein pôle Sud pour le fun) !

La preuve encore, ce soir, pour moi : Astérix et Obélix, épisode 2, contre James Bond, épisode 6, ce sont tout simplement les meilleurs de leurs franchises respectives.

Pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre [TF1 ; 20h45], ça ne se discute pas, entre un épisode 1 tout en carton pâte, et un épisode 3 tout en épilepsie moribonde de gags nullards, lourds et ultra pas enthousiasmants qui finit sur son propre bonus DVD (car Astérix aux Jeux Olympiques réussit l’exploit de finir sur son propre bonus DVD avec une sorte de pot pourri de scènes (finalement pas) coupées au montage où Zinédine Zidane, Amélie Mauresmo et Tony Parker viennent après les Jeux Olypiques)… Mission Cléopâtre d’Alain Chabat est drôle, et coincé entre les deux autres opus, il apparaît même comme génialissime ! Qui plus est, pour tous ceux qui auront eu le loisir de supporter Cléopâtre deux jours plus tôt, ce sera là l’occasion de redécouvrir ce personnage fabuleux sous un autre jour…

Pour Au service Secret de sa Majesté [France 3 ; 20h35] on peut aisément douter de la qualité de cet épisode rocambolesque où la James Bond Girl sort de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, et le méchant de Kojak, et que personne ne sait jamais qui interprète ce James Bond là, alors que Sean Connery tournait pour Hitchcock, Pas de Printemps pour Marnie. Interprété par un nouveau Bond, avec un nouveau thème musical, avec un vrai mariage d’amour, une fin triste à pleurer, Au service Secret de sa Majesté est un gigantesque clin d’œil à la différence, dès la première réplique de George Lazenby au public : « This never happened to the other fella. » Et ça a tellement bien marché qu’il n’y en a pas eu d’autres comme celui-là !


Attention la vidéo suivante raconte tout le James Bond épisode 6, sans les détails et sans la chronologie, en la regardant vous vous condamneriez à regarder Astérix et Obélix :


lundi 16 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Ce soir, pas de problème, j’ai bien compris que c’est la guerre. Mais pas n’importe lesquelles de guerre ! D’abord une guerre sans la guerre, puis une guerre qui se cherche des gunfights poussée par un scénario qui ne l’y conduit pas ! Elle s’annonce passionante cette soirée, et pourtant, pleine de bonnes intentions à l’origine.

Dans la Chambre des Officiers [Arte ; 20h45], François Dupeyron filme des gueules cassées, des gradés défigurés qui prendront le temps du conflit pour s’apprivoiser eux-mêmes, réapprendre à vivre, se reconnaître, se connaître tout court. Et le défi est plutôt casse-gueule, c’est le cas de le dire, il ne peut échapper aux comparaisons de précédents illustres (Johnny s’en va en guerre, Elephant Man…) et doit trouver dans son traitement une originalité technique, de ton ou de montage, de photographie ou de construction scénaristique, qui servira son message.

Quel message ? me dira-t-on. Celui de s'accoutumer aux blessures. Peut-être.

La réalisation fait le pari de la sobriété, abuse de la caméra subjective jusqu’à ce que le jeune premier plus très présentable apprenne à s’accepter, petit à petit. Lentement. La Grande Guerre s’arrête en août 14 pour son héros, et le combat que ce dernier entame semble aussi douloureux que la mitraille. Aussi long pour sûr.






Dans Windtalkers, Les Messagers du Vent [France 3 ; 23h00], l’armée US ne sait plus comment transmettre des messages codés sans se les faire décoder par l’ennemi nippon. Une solution toute simple est trouvée : les transmettre en Navajo, par des soldats Navajos, qui du coup ont la chance d’être incorporés (de leur plein gré… il manquerait plus que ça !) et de participer joyeusement à l’effort de guerre. Le seul souci, c’est que comme il n’est pas question qu’aucun Navajo n’en vienne à écrire une méthode Assimil japonaise du Navajo sans peine, il ne devra jamais y avoir de Navajo prisonnier. Du coup, chaque Navajo se voit affublé d’un garde du corps chargé de ne pas garder le corps si les choses venaient à se corser. Alors pour celui qui fait équipe avec ce chien de fou de Christian Slater (qui n’a du coup pas à forcer son talent) la vie est rose. Pour celui qui doit supporte ce dépressif de Nicolas Cage qui n’a du coup pas à forcer son talent), c’est plus ambivalent.

Mais John Woo aime l’ambivalence. Dans sa carrière hongkongaise il a joué et rejoué sur les figures des infiltrés, des criminels repentis… le protecteur prêt à descendre son protégé c’est du gâteau pour sa direction d’acteurs. L’ennui, c’est que John Woo est aussi le maître à filmer les duels, les corps-à-corps, le gunfight. Et l’exercice tant recherché guide le film sans cesse, nuit à une narration, un placement des acteurs dans l’espace complètement dévoué à une chorégraphie funeste en petit comité, et il se marie mal aux scènes de combats importants… mais, après tout, les scènes d’affrontements dantesques ne sont pas là pour servir le message.

Quel message ? me dira-t-on. Celui de l’exploitation d’une minorité visible, et de la difficile naissance des amitiés tuées dans l’œuf, par les ordres des supérieurs, et les bombardements.







La guerre, c’est plus ce que c’était.

dimanche 15 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Il est encore temps que j’aille m’acheter un magnétoscope ou deux. Parce qu’il y a des soirs comme ça, qui suivent des samedis mortels et annoncent des lundis funestes, où l’ont ne sait où donner de la télécommande et de l’œil.

Le constat est flagrant, si l’on n'a pas déjà tout vu, il est quasiment impossible de tout voir (et à bien y réfléchir, même quand on a déjà tout vu, on ne peut pas tout voir par la suite…) et la solution de facilité consisterait à faire le choix du grand n’importe quoi avec Les Visiteurs en Amérique [TMC ; 20h40], là au moins on ne pourra pas crier à la surprise !

Autre n’importe quoi, mais d’une qualité largement supérieure, un n’importe quoi ultra stylisé, et aussi réussi qu’un Jacques Tati, Bean [W9 ; 20h35] raconte l’histoire d’un haricot ou presque, Ecce homo qui est faba , où Mr Bean côtoie allègrement la mère de Whistler de l’Arrangement en Noir et Gris. Parce que Mr Bean, c’est largement plus culturel que ce qu’il n’y paraît.

Mais ce n’est pas tant là que la télécommande s’égarerait.

Elle se perdrait aisément quatre heures, pubs comprises, avec Elizabeth Taylor. Cléopâtre [NRJ 12 ; 20h35], reine des péplums autour des Ben-Hur, Spartacus et autres Dix Commandements, ce sont les romances d’une prétendante au trône d’Egypte, qui se donne à César, jette son frère au trou, séduit Marc-Antoine, et finit dans le trou.. C’est LE film superlatif, porté par son couple Brad Jolie Angelina Pitt de l’époque, un Mankiewicz même pas écrasé par cette production pharaonique de cinq ans toujours plus directeur d’acteurs que réalisateur, privilégiant la moindre virgule de dialogue au faste du décor. Pourquoi regarder Cléopâtre ? peut-être parce que les studios américains ne se frotteront plus jamais au genre pendant quelques trente-cinq ans, illustrant ainsi qu’une limite du cinéma de ce genre avait été atteinte ; peut-être parce que NRJ 12 a la talentueuse idée d’en diffuser la version longue et que ça en devient, du coup, la façon la plus agréable d’approcher les minuit et demi.




On pourrait tout aussi bien, mais dans un genre différent atteindre les minuit cinquante avec Keira Knightley. Parce que la jeune KK comme on la surnomme dans l’intimité des initiales passe sa soirée dans Orgueils et Préjugés [France 2 ; 20h35] et Domino [France 2 ; 22h50]. Dans le premier, elle campe magnifiquement l’héroïne de Jane Austen, Lizzie Bennet, dans le second elle est Domino un top model devenue chasseuse de primes sans passer par la case Elysée. Ce serait presque convaincant si dans Orgueil et préjugés, le pauvre Darcy était à la hauteur du jeu de KK, et peut-être intéressant si Domino ne ressemblait pas aux morceaux éparpillés d’un vidéoclip réalisé par le décalquage d’un drogué en pleine rechute, tout ça parce que Tony Scott n’est pas très doué pour brouiller les intrigues, si Tarantino ne lui en écrit pas le scénario, comme pour True Romance, il y a longtemps déjà. Donc résumons : Orgueil et préjugés est un film qui se défend, avec une mise en scène prometteuse (et dont la promesse sera indéniablement tenue en 2008, dans Reviens-moi de toute la même fine équipe), mais un rôle masculin fade et en malheureux décalage. Et Domino, une succession d’images plutôt chiadées, avec son casting du tonnerre et aucun fil conducteur. Mais bon, après tout c’est de la deuxième partie de soirée.

En alternative à une merveilleuse soirée avec KK, TF1 propose son pack Steven Spielberg / Les Experts. Car Steven est un expert qu’on se le dise, et avec La Guerre des Mondes [TF1 ; 20h50], Steven innove. Steven innove parce que jusqu’ici, il a toujours été le réalisateur des gentils extra-terrestres. Les gentils musiciens (Rencontre du Troisième Type), le gentil un peu couillon (ET l’Extra-terrestre)… Ici, ce sont des méchants venus pour nous massacrer parce qu’ils ont faim. Bien inspiré de l’œuvre d’HG Wells le film s’appuie sur les tribulations d’un homme et de ses enfants. Du coup, il n’est plus question de combattre les envahisseurs, d’organiser la défense de l’humanité, mais de survivre. De toutes façons, quiconque connaît l’histoire originale a compris le truc : l’humain n’a aucune chance face à l’ennemi, ni pour se défendre, ni pour éradiquer la menace. C’est cette optique qui semble curieuse dans ce film mais qui le rend unique : une histoire de survie sans aucune influence sur l’adversaire. Le tout avec toute la classe et la technique Spielbergienne, comme une longue fuite en un plan séquence dans un petit monospace, l’enlèvement de la petite Rachel dans une machine extraterrestre, un petit duel dans une cave. Du grand spectacle à la Spielberg avec les défauts à la Spielberg : merveilleux pour diriger les enfants (18/20 pour Dakota Fanning) Spielberg est toujours incapable de diriger les grosses pointures du cinéma (surtout quand ces pointures n’ont de vedette que le cachet), Tom Cruise est peu crédible en docker aux dents blanches et encore moins en type qui cherche à sauver sa peau ; de plus Steven continue les petites gaffes de scénario au profit d’une image très technique, comme un plan pris à travers le prisme d’un caméscope abandonné par un passant, alors que tous les appareils électriques sont tous out…

Alors il reste Excalibur [Arte ; 20h45], histoire de voir Helen Mirren, Gabriel Byrne et Liam Neeson jeunes (pour ces deux derniers, il s’agit même de leurs premières apparitions au cinéma). John Boorman resserre les légendes arthuriennes et la quête du Graal en deux heures et demi express, d’images cuivrées argentées dorées et phosphorescentes, pour un maelström courtois et clinquant, de la conception adultérine et trompeuse du fils de Pendragon toute en armure sur la chair, au départ d’icelui pour Avalon, las, fatigué, claqué. Sur du Wagner, sur Orff, les chevaliers avancent se débattent, dans une histoire sans surprise, lue et connue, où tel un Merlin omniscient, le spectateur sourit des clins d’œil fait à l’avenir. Relecture de l’œuvre de Thomas Malory, le film semble se dérouler au XVème siècle avec tout l’anachronisme des chansons de geste et aucun respect pour les armures d’époque… Les armures justement ! ternes, puis clinquantes une fois que tout le monde découvre Lancelot, puis sombres quand l’ombre de Mordred plane sur le royaume. J’en parlerai des heures, et pourtant quitte à regarder quelque chose, je ne le regarderai pas (pas avant sa rediffusion le lundi après midi).




Parce qu’à mon sens, le film le plus frais de la soirée (et aussi le plus triste, le plus film de filles aussi) se cache sur Gulli, la chaîne des enfants. Sweet November [Gulli ; 20h35], c’est une histoire d’amour qui dure un mois pas plus, mais par choix et avec du refus. Keanu Reeves a l’air aussi malin presqu’autant que quand il ne comprend rien au début de la trilogie Matrix, et en même temps presqu’autant que quand il semble tout comprendre à la fin de la trilogie de Matrix. Charlize Theron donne envie de tomber amoureux et comme elle tient les rênes c’est encore plus cruel à s’en taper la tête contre les murs, sauf qu’en fait, elle ne tient pas du tout les rênes. Elle lâche la bride un mois (le mois de novembre en l’occurrence). Histoire de ménager l’aventure. Je n’en dis pas plus, et je n’en pense pas moins. Ah Gulli !

Bon c'est pas tout ça ! Si j’ai une idée de ce que je dois enregistrer, qu’est-ce que je vais regarder ?

samedi 14 février 2009

Et y a quoi de bon cette semaine ?

Combien y a-t-il de films au cours d’une semaine qui autorisent qu’on prenne le temps d’allumer son téléviseur au risque de gaspiller de l’énergie ? Six ou neuf, peut-être sept !
Au moins pour cette semaine.

La production la plus chère de tous les temps (en dollars constants de l’époque, loin devant Titanic), la production coréenne la plus chère de tous les temps (en toutes les monnaies constantes de l’époque, loin devant Hiver, Printemps, Ete, Automne… et Printemps, évidemment), la production française la plus chère de son époque, et comme il ne suffit pas que de sous pour faire un bon film, autant rajouter les relectures de Jane Austen et de Thomas Malory, trois tchèques en HLM, un Keanu Reeves encore plus paumé qu’au début de Matrix, et même un Jack Nicholson avec un sourire digne du Joker, le maquillage en moins et Helen Hunt en plus…

Six ou neuf raisons, peut-être sept d’allumer sa télé. Mais quelques trois ou quatre soirées à s’ennuyer.

Excalibur ; dimanche 15 – Arte
Cléopâtre ; dimache 15 – NRJ 12
Sweet November ; dimanche 15 – Gulli
Orgueil et Préjugés ; dimanche 15 – France 2
Frères de Sang ; mercredi 18 – Arte
Pour le pire et pour le meilleur ; jeudi 19 – TF1

vendredi 13 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Le vendredi c’est plutôt morne plaine à la télé. Et le plus merveilleux, c’est que souvent ça annonce toujours des samedis plus passionnants encore ! Du coup on hésite longuement en se rendant compte qu’on s’apprête à regarder Thalassa sur le sentier du littoral (en se demandant à quel point le magazine de la mer ne se mouille plus à se contenter des sentiers !) [France 3 ; 20h35] ou la nouvelle saison de Vénus et Apollon, déclinaison toujours plus sentimentale du Vénus Beauté Institut [Arte ; 20h45] : est-ce l’après-midi idéal pour s’abonner au câble ? qu’est-ce qu’il y a de bon au cinéma ces jours-ci ? ou, j’irais bien me louer un petit DVD ! Tout autant de solutions bien plus courageuses que plonger devant trois épisodes de Bones (multirediffusés pour les deux derniers, puisque qu’on commence avec l’épisode 9 de la saison 3, por passer au 10 et au 11, de la saison 1 parce que sinon ce n’est pas drôle) [M6 ; 20h40].

Oui, donc vous en êtes là, quand soudain ! C’est la finale de Koh-Lanta, le retour des héros !

Deux questions s’imposent ! C’est quoi Koh-Lanta ? et qu’est-ce qui s’est passé dans les épisodes précédents ?



Je veux bien tout vous raconter, après tout, on est vendredi, nous avons le temps. Koh-Lanta c’est un jeu de l’été de TF1, qui lorgne entre l’étude sociologique des micro-sociétés primitives des pas très primitifs retournés dans la primitivité, et l’amusement familial. Des Français dans toute leurs diversités, beaux comme un panel de sondage sont balancés dans la nature avec des caméramans. A leur arrivée, on les partage en deux équipes (dites tribus) puis à force d’épreuves de confort (où comme son nom l’indique ils gagnent des trucs confortables) et d’immunité (où comme son nom l’indique les vainqueurs s’immunisent du virus de la haine et ne sont pas obligés de s’éliminer pendant un conseil) la nature humaine en bikinis vite trop larges vient s'étaler sur les sables paradisiaques. Sans entrer dans les détails, ça va son petit train toutes les semaines, avec ses hauts et ses bas. Le tout sous l’œil impartial et parfois fouteur de merde de Denis. Denis Brogniart, sorte de père Fouras en plus jeune et moins sévice public, mène les conseils à la baguette, accouche les cœurs et les esprits, comme un Socrate télévisuel influent. Le tout non sans une certaine classe. Du coup, au pays de Denis, c’est comme dans tous les pays : on s’amuse on pleure on rit, il y a des méchants et des gentils. Et pour sortir des moments difficiles, avoir des amis c’est très utile. Un peu d’astuce d’espièglerie, c’est l’avis de Denis… (les gens de ma générations comprendront certainement, les rêves tournés vers l’hypothétique petit prince des collines… ou vers Capucin).

Dans les épisodes précédents, de ce Koh Lanta spécial qui réunit d’anciens participants, l’équipe des Rouges, les Jacaré s’est sabordée toute seule, et du coup, les Jaunes les ont éliminés un par un, une fois qu’il n’y avait plus ni rouges ni jaunes, mais que des blancs… après la réunification quoi… Du coup ce soir nous avons quatre Jaunes en finale…

Mais quel intérêt ? me direz-vous. Personne ne regardera la finale de Koh Lanta sans avoir regardé les épisodes précédents ! Détrompez-vous, car tout au long de l’aventure l’audience n’a cessé d’être croissante. Ce qui laisse présager que contrairement à l’Île de la Tentation, dont on a appris la malheureuse disparition cette semaine, on risque de retrouver des Aventuriers un peu partout, un peu longtemps, avec des caméramans.
Koh-Lanta, le retour des Héros - TF1 - 20h45


et pour le fun une bonne vieille série d'extraits de la saison 7 remportée par Jade qui fait partie des quatre finalistes de la spéciale de ce soir, non parce que comme ça j'ai pas l'air, mais je regarde vraiment ça...




jeudi 12 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Evidemment, moi, ce soir, sur Canal, je serai bien calé devant la fin de la seconde saison de Dexter. Pourtant ce n’est pas l’occasion qui manquera de jeter un œil sur les autres chaines un peu moins cryptées. Je pourrais ainsi souligner le gros effort produit par les programmateurs de la TNT afin de nous concocter une soirée autour d’un acteur sémillant, brun, beau gosse et qui crève l’écran plus que de raison !

J’entends déjà les puristes confirmer mes dires, sauter au plafond de joie et de plaisir, car « Oui ! Une soirée Alain Delon sur Direct 8 ! C’est trop le pied ! » [La Piscine (1968) où Alain Delon a la piscine et Le Gitan (1975) où Alain Delon est le Gitan].

Et bien non. Alain Delon est bien gentil mais j’évoquais juste Adam Sandler, qui assurément maîtrise bien mieux la comédie, le potache et le ridicule que ce bon vieux Alain.

Les quelques trois lecteurs qui continuent de lire cet article (les huit autres ayant craqué, surtout après que l’un d’entre eux ait cherché Adam Sandler sur Wikipedia) se demanderont en quoi, franchement, Amour & Amnésie avec Adam Sandler et Drew Barrymore serait mieux que Couvre-Feu sur M6 où Denzel Washington et Bruce Willis terrorisent des faux terroristes chacun à sa manière, ou que le drame austro-bosniaque Sarajevo mon amour dont le titre à lui seul exprime bien que Sarajevo ne sera plus jamais pareille, hiroshimisée contre son gré, jusque dans l’âme de ses habitants ?

C’est sûrement qu’Amour & Amnésie est le plus léger de tous, qu’il ne se prend nullement la tête (Fast & Furious non plus ne se prend pas la tête sur NRJ12, lui aussi il a une esperluette, mais pour la légèreté, c’est à revoir !)

C’est sûrement aussi qu’Amour & Amnésie traite de sujets graves, comme l’Amour (l’amour sentimental comme dans Roméo & Juliette) et l’Amnésie (l’Amnésie antérograde comme dans Memento) et des deux ensemble (comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind).

Sous le soleil hawaïen Henry Roth (Adam Sandler) tombe amoureux de Lucy (Drew Barrymore). Mais puisqu’il fallait bien que ça coince, Lucy, qui a du trop lire mon article d’hier, recommence tous les jours la même journée à cause de son amnésie antérograde. Et alors ? Henry n’aura de cesse de confronter son amour à son amnésie, d’où le titre.

Une fois réglée cette petite broutille, oubliée Drew Adam Sandler emballera Winona Ryder dans un remake de Capra, Les Aventures de Mister Deeds. Le provincial du New Hampshire qui se découvre un oncle d’Amérique et se retrouve à la tête d’un immense empire commercial et financier où ses bons sentiments ne font pas merveille, c’est presque du vu et revu, mais… ne serait-ce que par la Capra’s touch, on ressort des aventures de Mister Deeds avec un sourire abruti à la Adam Sandler.



Amour & Amnésie - France 4 - 20h35

Les Aventures de Mister Deeds - France 4 - 22h20

mercredi 11 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?

Dans Day Break, l’inspecteur Brett Hopper file un mauvais coton toute la journée et vu que la journée est longue, il se retrouve dans de beaux draps ! Le temps de sauver une petite dame au petit déjeuner, il se fait arrêter pour le meurtre d’un assistant du procureur, on retrouve l’arme du crime chez lui dans sa penderie, et l’ex-mari de sa copine Rita (son méchant collègue Chad Shelten au sourire narquois et bellâtre qui bosse pour la Police des Polices, genre très agréable le Monsieur) s’en donne à cœur joie pour lui taper sur les doigts (et sur le crâne). Tout est bien ficelé : une cellule l’attendra dans un pénitencier du coin, peut-être même une chaise électrique… Bien entendu avec l’effet de surprise, l’inspecteur Brett Hopper n’a pas le temps de réagir, il se débat comme il peut, s’agite dans tous les sens et se retrouve rapidement avec son uniforme orange de prisonnier qui ne lui sied pas aussi bien que ses streetwears.

Sauf que Brett Hopper ne va pas finir sa journée en prison. Non ! le complot qui lui est tombé sur le coin de la tête est bien plus compliqué. Et puis surtout, il ne va pas finir sa journée du tout.

Sur le canevas d’Un Jour sans fin de Harold Ramis (1993), Brett s’apprête à revivre tous les jours la même journée, et une fois passée cette seconde surprise, il pourra s’attaquer à tous les petits détails du jour recommençant laissés ça et là par le Petit Poucet de scénariste dès les cinq premières du pilote ! Le tout en évitant de se faire tuer car les blessures de la veille sont celles du lendemain, même si le lendemain n’est autre que le même aujourd’hui qu’hier ! Armé d’un forfait sms conséquent (qui lui permettra de tenir tous les acteurs de sa journée à leurs places) et d’un téléphone portable à la batterie fatiguée, Brett trouvera-t-il le temps de souffler un peu ?

Parce que la série, elle, elle semblera vite s’essouffler, Brett passant au crible, ses amis, ses parents (vivants et morts), ses collègues, et des types louches en bas de la rue ! Las, il va vite se rendre compte que son replay quotidien peut modifier le présent !

Le terrible avantage de cette série repose paradoxalement sur son interruption aux USA quelque part entre le sixième et le septième épisode. Du coup les treize rendez-vous de la série Day Break se suffisent à eux-mêmes et disposent d’une véritable (quoique relative et précipitée) chute.



Day Break - France 4 - 20h35

Rediffusions : le jeudi 12 à 23h55 - le samedi 14 à 13h20 - le dimanche 15 à 22h15

mardi 10 février 2009

Et si je faisais un blog télé…

Au début du monde, quand celui-ci était encore cathodique, hertzien, parasité et noir et blanc, tout en nuances de gris crachotants et brasillés, je m’inventais déjà les programmes télévisés. J’ai même appris à lire (les mots et l’heure) rien que pour mieux les faire. Une semaine de Rue Sésame contre une semaine d’Île aux enfants. Motobécane après des Chiffres et des lettres… J’avais trois chaînes alors, puis juste une, ensuite une et demi, et presque deux (l'évolution d'alors c'était pas ce que c'était)…

Et la télé a grandi. Elle s’est étendue. Aujourd’hui quand je tourne les pages de mon Télérama (et des autres), je me demande comment faire quand on est perdu au milieu du champ des possibles des diffusions et rediffusions. Du moins quand je dis que je me le demande, ce n’est pas trop exactement ça. Non, je me dis juste : « Et si je faisais un blog télé ? », histoire de dire à tout le monde ce qu’il faudrait regarder à mon avis. Parce que bon, quitte à en avoir un, d’avis, autant le partager. Autant s'écrier que la daube ne nous étouffera pas, qu'il faudra bien faire avec, et qu'on pourra en rire. Autant faire son coming-out et avouer ouvertement qu'on regarde Plus Belle la Vie. Autant prétendre que c'était trop chouette les diffusions de Rambo sur NRJ 12. Autant avouer qu'on avait jamais vu Hélène et les Garçons, et que maintenant on se sent comme dépucelé grâce à une programmation matinale courageuse mais suicidaire.

Maximgar à la Chaîne, c’est donc le blog d’une sorte d’übersexuel du poste, avachi sur son canapé qui persuadé qu’avec une télécommande et une bonne réception de la TNT on peut s’amuser avec un téléviseur, s’apprête à dire ce qu’il faut voir ou pas, voire ce qu’il faut voir justement parce qu’il ne faut pas le voir, afin que tout soit bien vu, à la bonne heure.