mercredi 18 février 2009

Et y a quoi de bon ce soir ?



Le canevas selon lequel un membre d’une famille en entraîne un second à sa suite dans une guerre féroce est un schéma cinématographique habituel. Plus encore lorsqu’il s’agit de guerres civiles. Ainsi dans le longuet et tristement patriotique The Patriot de Roland Emmerich, Mel Gibson suit son rebelle de fils dans la lutte contre les Britanniques. Dans la même guerre, quinze années cinématographiques plus tôt, au cours du pas vraiment révolutionnaire, Révolution, Al Pacino sous la caméra d’Hugh Hudson accompagnait son rejeton sous la mitraille.

Dans Frères de Sang [Arte ; 23h15] c’est un frère aîné qui talonne son cadet. Et si Mel Gibson et Al Pacino voyaient leur guerre personnifiée en un seul ennemi, respectivement Jason Isaacs et Donald Sutherland, les frangins de Frères de Sang sont confrontés à d’autres frères, des Coréens, qui se battent pour la même chose ou presque, avec une petite idéologie de différence qui laissera plein de types sur le carreau. Car tout le film tourne autour d’une notion de fraternité, d’une ligne à l’autre, d’un front à l’autre, et jusqu’à l’inversé des uniformes. Mais aussi du lien indéfectible entre deux frères dont les destins sociaux étaient totalement divergents, et qui même au pire des retournements, à l’heure de ne plus se reconnaître continuent de s’aimer.

Car il n’y a pas d’ennemi identifié de l’autre côté de la tranchée, juste une menace rouge communiste, des balles traçantes efficaces comme celles de la Ligne Rouge de Terrence Malick. Lors de la première bataille, le frère cadet pris d’une attaque au cœur est filmé dans l'exigüité de la tranchée, toutes les attaques sont hors-champ, et seule s’apprécie la protection fraternelle, le ton est donné, quoique…

Quoique Frères de Sang ne soit pas non plus un film qui dénonce la guerre, c’est un film de guerre qui semble aimer filmer la guerre, qui ne peut que plaire aux plus bourrins, qui n’économise ni l’abattage de tripes, ni les envolées d’hémoglobine. Comme tous les films du genre depuis qu’il a fallu sauver le soldat Ryan, la poudre, la boue, les traces de sang sur l’objectif ne manquent pas du tout, mais là c’est pas du tout du tout de chez pas du tout du tout, on atteint parfois l’overdose, car quand les canons ne tonnent pas, on crève la dalle avec les soldats, ou on les opère à ciel ouvert, les asticots s’échappant déjà des entrailles des hommes encore vivants (autrement dit pas encore morts). On ne sait rien de la logistique, on ne sait rien du haut-commandement, on ne sait rien des alliés Chinois ou Américains, si ce n’est pas leurs interventions « technologiques », armes, bombardements aériens… métaphore d’un pays devenu le théâtre à lui tout seul de la mauvaise pièce mondiale de la Guerre Froide.

Mais quoi faire en attendant 23h15 ?

Et bien le Docteur House revient ! [TF1 ; 20h45] dans les deux premiers épisodes de la saison 4, puis très logiquement dans le troisième de la saison 3. Ce qui est pratique. Et puis sûrement que poussé par votre blog préféré vous êtes devenus fans de Day Break [France 4 ; 20h35] et que vous suivrez avec joie les épisodes 4 et 5, suivis très logiquement du 1 ! Et si vous n’aimez pas la logique Les Maçons du Cœur : extreme makeover [TMC ; 20h40] officient jusqu’à 23 heures 10 !

Les Maçons du Cœur me direz-vous ? Une émission de télé-réalité à faire pleurer dans les chaumières, ou ce qu’il en reste. Ou comment une équipe d’architectes, charpentiers, plombiers et décorateurs, choisit une famille touchée par la vie (catastrophes, handicaps, maladies, gros coup de pas de bol, ou les quatre à la fois), l’envoie en vacances, lui détruit sa maison, (à l’américaine : explosifs, méga tracteurs…) et en reconstruit une magnifique. A la fin tout le monde pleure, y compris le spectateur… Bon, c’est pas tout ça, mais il est pas encore 23h15 ?




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