Les chaînes se sont données le mot, comme souvent. Des fois, on a l’impression qu’elles traitent toutes de la même chose, ou nous passent toutes en même temps un bon vieux Bud Spencer de derrière les fagots. Ce soir, c’est promotion de l’adoption tous azimuts.
Une fausse adoption pour commencer : du rabibochage Papounet-Fifillounette à vrai dire, tout plein d’étincelles c’est tout d’abord Tout feu, tout flamme [NT1 ; 20h35], où le Montand se doit de supporter l’Adjani qui a laissé petite, tout ça pour raser la maison et monter son casino (celui à roulettes, et pas un supermarché de proximité !)
Une adoption de postures, ou comment imiter Jim Carrey avec un Mask sans bien y réussir, et en se retrouvant pour finir avec un pâle pastiche de qui vaut la peau de Roger Rabbit sans lapin : c’est Le Fils du Mask [TMC ; 20h40] et c’est vraiment évitable même à plus de trois ans.
Une adoption de Jacques Villeret par Christian Clavier, c’est l’Antidote [France 2 ; 20h35], ça ressemble à un buddy movie à la française, ça a le goût d’un buddy movie à la française, et ça ne vaut aucune aventure de François Pignon ! même les plus pas terribles ! En deuxième partie de soirée, c’est Jennifer Lopez en fliquette qui adopte Jim Caviezel en petit brigand… ça vole pas haut ni dans le lacrymal, ni dans le romantique, ni dans la qualité du jeu des acteurs, et encore moins dans la profondeur du scénario… mais ça s’appelle Angel Eyes [France 2 ; 22h30], et rien que pour se demander pourquoi, on pourrait être tenté de le regarder…
Une adoption de l’Etalon Noir [Arte ; 20h45] par un petit garçon, ou l’inverse, c’est le choix d’Arte, une mise en scène classique, sans audace, presque glacée comme les pages d’un beau livre d’images… Un naufrage, une vague métaphore sur Philippe de Macédoine laissant Alexandre conquérir Bucéphale, une course finale dont le dernier dépassement ne passe même pas à l’écran parce que le petit héros est à fond dans ses flashbacks… avec un cœur d’enfant c’est toujours agréable, juste avant le poney-club.
Et il nous reste encore une blonde qui se fait adopter par un grand indigène poilu de l’Île du Crâne (à moins que ce ne soit l’inverse) et qui le ramène avec elle à New-York, et cette folle histoire d’amour et d’intégration finit mal, comme bien des aventures sur l’exode rural. Evidemment ! Le King Kong de Peter Jackson [TF1 ; 20h45] est le remake fidèle du King Kong de 1933. Il en a retenu toute la sensibilité, toute la crétinerie des promoteurs de Broadway, tout le stress de la crise des années 30, tous les balbutiements héroïques de l’aviation, et tout le poil du King. Ce que Peter Jackson a rajouté se trouve dans la légère différence entre les deux versions. Le premier opus durait une heure quarante, son relooking le prolonge de moitié. Une moitié où pêle-mêle, Peter Jackson joueur bidouilleur de génie y a balancé de la couleur, des parades amoureuses de gorille, des dinosaures, des larves géantes, de la pyrotechnie lumineuse…
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