Quand j’étais petit, je le connaissais par cœur ce générique :
« Starsky et Hutch, Starsky et Hutch
Des nouveaux chevaliers au grand cœur
Mais qui n'ont jamais peur de rien
Starsky et Hutch, Starsky et Hutch
Deux flics un peu rêveurs et rieurs
Mais qui gagnent toujours à la fin
Quand les bandits sont tous en cavale
En voiture c'est poursuites infernales
Mais Huggy sait où ils sont cachés pour les arrêter »
C’est le jour où jamais pour remettre les choses à plat, et pointer d’un doigt interrogateur le « mais » qui vient s’immiscer tous les trois vers. Comme chacun sait « mais » est une conjonction de coordination qui permet d'indiquer une idée d'opposition entre seulement deux éléments. Donc il faut bien comprendre qu’être un chevalier au grand cœur n’implique vraiment pas qu’on n’a jamais peur de rien, qu’être rêveur et rieur ça n’aide pas à gagner à la fin, et encore qu’on s’en fout de foirer la poursuite infernale parce qu’Huggy finira le boulot. Il y a donc Starsky et Hutch [TMC ; 20h40], mais c’est pas les mêmes ! Cette adaptation ciné de la célèbre série des seventies réussit le tour de force d’être légère comme le feuilleton avec un humour plus lourd… Suite de sketchs improbables, ambiance funky, duel disco de la mort entre Starsky et John Trovalto, Vince Vaughn s’amuse à jouer le grand méchant, Ben Stiller s’amuse à jouer le flic appliqué, Owen Wilson s’amuse à jouer le débonnaire, et la voiture s’amuse à vrombir (et à s’exploser le bas de caisse dans les montées de San Francisco pour le grand plaisir du générique)… mais la mayonnaise prend pas du tout… et sans mayonnaise le sandwich passe mal.
Mais des sandwiches qui pourraient très mal passer, il y en a, comme l’énorme baguette-sushi-teriyaki qu’est Samouraïs [NRJ 12 ; 20h35]… Cas typique du film dont le scénario aurait du tenir sur un timbre poste, Samouraïs dépasse les attentes en tenant sur trois timbres postes et en multipliant les personnages, et les deux intrigues (une multiplication par un dans le cas des intrigues). Des dialogues débiles qui stigmatisent la banlieue avec une classe digne d’un clip d’extrême-droite, un final où le héros looser ratatine le méchant parce qu’il est contrôlé sans faire exprès par son petit frère sur sa console (mince, j’ai raconté la fin !), et qui tend à prouver ce que même Matrix n’avait pas su faire : le joystick est l'avenir de l'homme… Néanmoins, pour la qualité de ses scènes d’action, pour l’enthousiasme touchant et évident de ses acteurs, on évite le naufrage, et l’amateur (lobotomisé ou saoul) s’éclatera sur son fauteuil tandis que l’amateur (abonné à HK Mania) s’étonnera du résultat final et saluera la technique.
Les autres accompagneront peut-être Jeff Goldblum en reporter de guerre et en pleine passade amoureuse dans War Stories [Virgin 17 ; 20h35] ou les enfants dans le jardin, un peu rétrécis de Chérie j’ai rétréci les gosses [W9 ; 20h35] dont les insectes à l’heure du numérique font vraiment carton mâché… A quand un remake par Peter Jackson ?
Et puis soyons fous ! c’est lundi ! partons en Week-end à Zuydcoote [Arte ; 20h45]. Il y a près d’un mois, je m’extasiais surexcité sur un plan séquence magistral du film Reviens-Moi (Atonment) de Joe Wright. Deux mille figurants, des chevaux, un manège, une chorale, la mer, une gargote… La débâcle de Dunkerque en trois minutes sorties de nulle part… Robert Merle après l’avoir vécue en tira son premier roman, Week-end à Zuydcoote, Prix Goncourt 1949. Henri Verneuil l’adapte en 1964, et en tire une œuvre décousue, sans le crescendo des déconvenues des guerres. Son héros Julien Maillat ne va pas vers un dégoût croissant, il est bien trop déluré, hâbleur, trouffion, bon copain, camarade bien de chez nous, un vrai Jean-Paul Belmondo : il erre avec le sourire, un bon mot dans la poche. Entouré de sa bande, il crapahute, insouciant et trop conscient à la fois, il tombe amoureux et…
C’est tout un week-end à Zuydcoote et une nouvelle facette du film de guerre, dans la thématique guerrière d’Arte.
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